Roger Federer disputera sa huitième finale du Masters contre Novak Djokovic dans un choc au sommet entre les deux premiers du classement mondial, lundi à Londres.

Le Suisse a largement dominé un Andy Murray très décevant en deux sets 7-6 (7/5), 6-2 dimanche en demi-finale. Dans la première affiche, beaucoup plus disputée, le Serbe a battu l'Argentin Juan Martin Del Potro en trois sets 4-6, 6-3, 6-2, malgré un mauvais départ.

Déjà détenteur du record des titres au Masters, Federer, 31 ans, tentera d'écrire une nouvelle page de sa légende avec un septième trophée.

Pour Djokovic, qui était déjà sûr de terminer l'année à la première place mondiale avant même d'arriver à Londres, il s'agira d'une deuxième finale quatre après son succès en 2008 à Shanghai.

Le duel est un grand classique du circuit depuis plusieurs années. Les deux champions en seront en effet à leur 29e affrontement, le Suisse menant pour le moment 16 à 12. Federer est sorti vainqueur de leurs deux derniers rendez-vous, en demi-finale à Wimbledon et en finale à Cincinnati au mois d'août, mettant ainsi fin à une série favorable au Serbe de six victoires en sept matches.

La demi-finale Federer-Murray n'a pas produit les étincelles espérées, par la faute de l'Écossais, dont la sortie n'a pas été à la hauteur de sa saison, lui qui avait remporté ses deux plus beaux titres, les Jeux olympiques et le US Open, ces derniers mois.

Le champion helvétique a profité du manque de réussite de son adversaire au service (47% de premières balles) pour l'agresser sur ses deuxièmes balles (20 points marqués par Federer sur 35 seconds services de Murray).

Le Britannique, semblant retomber dans ses anciens travers, est resté curieusement passif. Il n'a ainsi réussi que quatre coups gagnants du fond du court et ne s'est aventuré que sept fois au filet, soit deux fois moins que Federer, très adroit à la volée (13 points sur 15 montées).

Le N.2 mondial a été d'une efficacité parfaite lors des points importants, convertissant ses trois occasions en break.

Djokovic renversant

Federer avait pourtant commencé de la plus mauvaise manière en cédant son service d'entrée. Il est parvenu à recoller à 4-4, avant de faire la différence au bris d'égalité. Dans la deuxième manche, c'est lui qui a pris les devants en s'emparant du service adverse dès le troisième jeu. Il a définitivement fait la différence avec un deuxième break au septième jeu (5-2) avant de conclure en 1 h 33 min.

Dans la première demi-finale, Djokovic a retourné la situation après avoir été inquiété pendant un peu plus d'un set par Del Potro, dont la puissance au service et en coup droit l'a d'abord contraint à faire l'essuie-glace en fond de court.

Le Serbe a cédé la première manche après un gros passage à vide (12 points marqués par Del Potro sur les 13 derniers), puis a paru en très mauvaise posture lorsqu'il a perdu son engagement au troisième jeu de la deuxième.

C'est pourtant à ce moment-là que le vent a tourné en sa faveur.

Le Sud-Américain s'est mis à faire des fautes (16, dont 9 en coup droit, dans le seul 2e set) et a perdu le rythme en première balle. Il n'allait plus avoir une seule occasion de break jusqu'à la fin du match. Djokovic a égalisé à 2-2, avant de se détacher 5-3 après un nouveau break.

Dans le dernier set, le Serbe a repris l'ascendant dans l'échange face à un Del Potro qui commençait peut-être à payer les efforts fournis la veille lors de sa victoire décisive en trois sets sur Federer, alors que Djokovic était au repos. Il a pris deux fois l'engagement de son adversaire aux troisième et septième jeux, avant de boucler rapidement la manche en un peu plus d'une demi-heure.