Roger Federer a rappelé hier au monde du tennis... et à Novak Djokovic qu'il avait encore quelques lignes à ajouter à ce qui est déjà l'un des plus beaux palmarès de l'histoire. Le Suisse de 30 ans n'a fait qu'une bouchée du numéro un mondial - battu 6-3, 3-6, 6-4 et 6-3 - en offrant un véritable récital sur «son» Court central de Wimbledon.

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Précis au service, inlassable dans les échanges, Federer n'a commis aucune double faute et seulement 10 erreurs directes. Il a surtout été impeccable lors de tous les points importants à partir de la troisième manche, gagnant en confiance à mesure que son rival s'enfonçait dans une résignation qu'on ne lui connaissait plus.

Federer disputera une huitième finale à Wimbledon et visera le record de sept titres détenu par l'Américain Pete Sampras, son idole de jeunesse, et par le Britannique William Renshaw au XIXe siècle. Une victoire lui permettrait de porter à 17 sa marque des titres en Grand Chelem, mais aussi de reprendre le premier rang mondial et d'égaler le record de 286 semaines au sommet du classement qui est aussi détenu par Sampras.

«J'ai un dernier match à disputer, j'en suis bien conscient, a toutefois vite souligné le Suisse, en conférence de presse. J'ai été en mesure de disputer du tennis inspiré aujourd'hui contre Novak. C'est toujours agréable de battre un joueur comme lui, il a si bien fait ici l'an dernier et partout ailleurs aussi ces deux dernières années.»

Djokovic s'est montré beau joueur en vantant le jeu de son vainqueur. «Il est toujours très constant sur le gazon, alors que je ne l'ai vraiment pas été aujourd'hui, a expliqué le Serbe, qui défendait son titre à Wimbledon. Certains l'avaient un peu oublié, mais pas moi. Il joue vraiment très bien cette saison et méritera bien son premier rang s'il l'emporte en finale.»

Murray soulagé

Federer affrontera demain en finale Andy Murray, le premier Britannique à ce niveau depuis un certain Bunny Austin, il y a 74 ans. L'Écossais de 25 ans a vaincu le Français Jo-Wilfrid Tsonga 6-3, 6-4, 3-6, 7-5 dans ce qui était pour lui une quatrième demi-finale consécutive à Wimbledon.

«C'est un immense soulagement, a dit Murray en conférence de presse. On me parle beaucoup de toutes ces années passées depuis la victoire de Fred Perry (le dernier Britannique champion à Wimbledon, en 1936), mais ce n'est pas très concret pour moi, vous savez... Par contre, d'enfin accéder à la finale contre un joueur du calibre de Jo (Tsonga) signifie beaucoup pour moi.

«Ce sera évidemment difficile contre Roger. Il suffit de regarder son palmarès depuis 10 ans, c'est assez exceptionnel. Il m'a déjà battu deux fois en finale de Grand Chelem (États-Unis en 2008, Australie 2010) et sera évidemment le favori.

«En fait je suis heureux de l'affronter, car je subirai moins de pression, juste à cause de qui il est. Contre un autre, cela aurait été plus difficile, car les attentes auraient été plus élevées. Cela dit, je crois en mes chances. Si je joue aussi bien que je l'ai fait aujourd'hui, je peux gagner...»

Federer a d'ailleurs reconnu qu'il porterait une bonne partie du poids de cette finale. «C'est évident qu'une victoire ici a beaucoup d'enjeux pour moi: le record de tous les temps en Grand Chelem, le premier rang mondial..., a souligné le Suisse. Je vais ressentir une certaine pression évidemment, mais je suis excité à l'idée de disputer cette finale ici, sur un court et devant un public que je connais bien et qui m'a souvent réussi.

«C'est d'ailleurs exactement pour cela que je joue encore aujourd'hui et que j'ai toujours joué, d'ailleurs: pour avoir la chance de gagner le trophée de Wimbledon. Et c'est tout aussi important la septième fois que la première...»