Rafael Nadal et Andy Murray ont franchi tous les deux sans perdre un set le premier tour de Wimbledon mardi, mais le Britannique a laissé une bien meilleure impression que l'Espagnol, peut-être parce que son jeu s'adapte plus naturellement au gazon.

Loin de son meilleur niveau, le Majorquin a pris un très mauvais départ face au Brésilien Thomaz Bellucci contre lequel il s'est trouvé mené 4 à 0 dans le premier set avant de réagir et de s'imposer 7-6 (7/0), 6-2, 6-4.

«J'ai eu de la chance de revenir dans ce premier set. Normalement, à 4-0, on commence déjà à penser au set suivant, a reconnu Nadal. Je n'avais joué que deux matches sur gazon. J'ai besoin de temps. Je me suis amélioré en cours de match, c'est le plus important».

Le numéro 2 mondial manquait certes de temps de jeu sur herbe après sa défaite dès son deuxième match au tournoi de préparation de Halle, mais Murray encore plus, lui qui s'était incliné face au Français Nicolas Mahut dès son entrée au Queen's.

Cela ne l'a pas empêché de balayer Nikolay Davydenko en ne lui laissant que six jeux, 6-1, 6-1, 6-4.

Il faut dire que le vétéran russe n'était pas le pire adversaire sur lequel tomber au premier tour. Non seulement il n'est plus à 31 ans le joueur qu'il était il y a encore trois saisons, mais il a toujours détesté le gazon, même lorsqu'il était numéro 3 mondial.

Très solide au service (10 aces), l'Écossais n'a pas eu une seule balle de bris à défendre lors de sa promenade sur le Central.

On sait de toute façon qu'il ne sert pas à grand-chose de briller lors des tournois préparatoires. Un joueur comme Bjorn Borg, cinq fois vainqueur (1976-1980) n'en a d'ailleurs jamais disputé, pas plus que Novak Djokovic l'an passé.

C'est ainsi que l'Allemand Tommy Haas, qui avait créé la sensation il y a dix jours en s'imposant à Halle face à Roger Federer en finale, a quitté Wimbledon dès le premier tour.

Le sort n'avait pas gâté ce revenant de 34 ans, sorti d'une quasi-retraite l'été dernier après quatorze mois d'arrêt dus à deux opérations, en lui réservant son compatriote Philipp Kohlschreiber, tombeur, lui, de Nadal à Halle. Il s'est incliné en cinq sets 3-6, 7-6 (10/8), 6-7 (5/7), 7-6 (7/1), 6-2.

L'un des joueurs à surveiller pendant la quinzaine anglaise sera le jeune Belge David Goffin.

Révélation de Roland-Garros, où il avait livré un beau match à Federer en huitièmes de finale, il s'est offert un autre espoir du circuit, Bernard Tomic, 19 ans, soit deux de moins que lui, en quatre sets 3-6, 6-4, 6-4, 6-4.

Grâce à sa performance à Paris, le Liégeois avait bondi d'au-delà du top 100 jusqu'à la 70e place mondiale, mais trop tard pour entrer directement dans le grand tableau de Wimbledon. Les organisateurs ont eu la bonne idée de compenser en lui offrant une «wild card» à laquelle il a fait honneur.

Au lendemain des sorties prématurées des «outsiders» John Isner et Tomas Berdych, la deuxième journée n'a pas été marquée par de grosses surprises.

Jo-Wilfried Tsonga s'est rassuré sur l'état de son petit doigt foulé au Queen's en dominant Lleyton Hewitt, lauréat de l'édition 2002 aujourd'hui classé au-delà de la 200e place mondiale, en trois sets 6-3, 6-4, 6-4.

Juan Martin Del Potro et Mardy Fish ont également accédé au deuxième tour mardi.

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