Roger Federer a encore une fois étalé toute sa classe pour accéder aux quarts de finale de l'Open d'Australie, où Rafael Nadal, toujours imperturbable, et Kim Clijsters, revenue de l'enfer, ont aussi pris place, dimanche à Melbourne.

Federer s'est qualifié pour la 31e fois d'affilée pour les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem, améliorant son propre record. Pour retrouver la trace de la dernière fois où le Suisse n'a pu les atteindre, il faut remonter à l'édition 2004 de Roland-Garros.

Sa victime du jour est l'Australien Bernard Tomic, 19 ans, qui a eu un aperçu du chemin qu'il lui restait à parcourir pour rivaliser un jour avec son idole. Federer lui a administré une leçon (6-4, 6-2, 6-2), mais a tenu à rendre hommage au jeune homme.

«J'ai très bien joué ce soir. Je savais que je le devais, que toute autre chose n'aurait pas suffi», a observé le N.3 mondial, qui vise un cinquième titre en Australie (2004, 2006, 2007, 2010): «J'ai dû travailler dur. Il a montré pourquoi il sera un très bon joueur dans le futur».

En quart, Federer sera opposé à l'Argentin Juan Martin Del Potro, tête de série N.11, qui a écrasé l'Allemand Philipp Kohlschreiber (6-4, 6-2, 6-1) pour signifier son retour vers les sommets, après une grave blessure au poignet qui a entravé sa progression en 2010.

Les deux joueurs s'étaient affrontés en quart de finale à Melbourne en 2009, et le Suisse avait infligé une raclée mémorable à l'Argentin (6-3, 6-0, 6-0). Huit mois plus tard, Del Potro prenait sa revanche en finale de l'US Open.

L'autre quart dans cette partie de tableau mettra aux prises les deux joueurs attendus: Rafael Nadal et Tomas Berdych. L'Espagnol a mis de côté son amitié pour son compatriote Feliciano Lopez (N.18) afin de poursuivre sa route, sur un score également sans appel (6-4, 6-4, 6-2).

Berdych hué

Lopez, 30 ans, a bien essayé de bousculer son cadet. Mais Nadal, très à son aise depuis le début du tournoi, a un peu plus confirmé que les doutes qui entouraient sa forme physique et son changement de raquette n'étaient pas fondés.

«Gagner en trois sets c'est positif, a constaté le N.2 mondial. Je joue très bien depuis le début du tournoi et cette fois encore j'ai réussi un autre match très complet».

Berdych a sorti un autre Espagnol, Nicolas Almagro 4-6, 7-6 (7/5), 7-6 (7/3), 7-6 (7/2). Mais il a provoqué la colère du public qui l'a hué pour avoir refusé de serrer la main de son adversaire, lequel l'avait, selon lui, visé au visage dans un échange au filet.

C'est du tableau féminin que sont venues les émotions. Kim Clijsters (N.11), la tenante du titre, a réussi un renversement de situation insensé contre la Chinoise Li Na (N.5), qu'elle avait battue en finale l'an passé.

Après s'être tordu la cheville gauche dès le septième jeu, la Belge s'est retrouvée avec quatre balles de match à défendre dans le tie-break. Mais Li a perdu sa lucidité et Clijsters a inversé la tendance pour s'imposer 4-6, 7-6 (8/6), 6-4.

«Je ne peux pas croire que j'ai gagné, a réagi la Belge. Je savais que cela allait être un match difficile (...) mais je ne m'attendais pas à cela.» Li, désemparée, a quitté en pleurs la conférence de presse d'après-match.

Si elle a récupéré, Clijsters affrontera en quart la N.1 mondiale Caroline Wozniacki, qui est venue à bout (6-0, 7-5) de la Serbe Jelena Jankovic (N.13), après un match très terne. La Bélarusse Victoria Azarenka (N.3) et la Polonaise Agnieszka Radwanska (N.8) seront opposées dans l'autre quart.