Grâce à son double, l'Argentine est restée en vie lors de la finale de la Coupe Davis face à l'Espagne, qui mène toujours 2-1, mais devra réussir des miracles pour renverser la tendance dimanche à Séville.

Après les défaites de Juan Monaco et Juan Martin Del Potro dans les deux simples du vendredi, les Sud-Américains ont retrouvé le sourire samedi grâce à David Nalbandian et Edouardo Schwank, qui ont surclassé 6-4, 6-2, 6-3 Feliciano Lopez et Fernando Verdasco, humiliés devant leur public.

«Il nous fallait absolument cette victoire et on a fait un grand match, a commenté Nalbandian. On n'a pas perdu notre service une seule fois. On sait que ce sera dur demain, mais en attendant on est toujours en vie.»

Le chemin à parcourir pour conquérir leur première Coupe Davis reste cependant encore très long puisqu'ils devront remporter les deux derniers simples dimanche face au meilleur joueur du monde sur terre battue, Rafael Nadal, et son lieutenant David Ferrer, lui aussi impérial sur la surface.

Après avoir été battu par Ferrer en cinq manches et près de cinq heures de jeu, Del Potro devra d'abord sortir le match de sa vie face à Nadal dans le premier simple du dimanche s'il veut permettre à son équipe de revenir à hauteur.

En cas d'égalité, le capitaine Tito Vazquez pourrait ensuite décider de lancer Nalbandian, plutôt que Monaco, pour le match décisif face à Ferrer.

Très bon dans le double, le leader historique des Gauchos n'a de plus pas eu à puiser dans ses réserves samedi. À tel point qu'on ne peut même pas écarter le scénario qu'il remplace Del Potro dimanche en guise d'énorme coup de poker, une hypothèse que Vazquez n'a évidemment pas voulu commenter.

Un duo bancal

Si les chances des Argentins restent minces, au moins l'espoir reste permis après un double à sens unique face à un duo espagnol particulièrement bancal.

Déjà catastrophiques en demi-finale face à la France (punis 6-1, 6-2, 6-0 par la paire Llodra/Tsonga), Lopez et Verdasco ont sombré une nouvelle fois corps et âme face à un duo pourtant beaucoup moins rôdé, Nalbandian et Schwank n'ayant joué ensemble qu'un tournoi dans leur vie, à Bâle... en 2008.

La paire de gauchers ibères avait beaucoup plus de repères puisqu'elle avait notamment contribué avec succès aux deux derniers sacres de l'Espagne, en 2008 face à l'Argentine et l'année suivante contre la République tchèque.

Mais samedi ils ont été transparents à l'image de Verdasco, à la dérive. En panne de confiance après être sorti du Top 10 en avril, le Madrilène a multiplié les bourdes et a fini par fracasser sa raquette de rage dès la deuxième manche.

«Il y a des jours où rien ne va et c'était un tel jour», a-t-il dit.

Son compère n'étant guère plus inspiré, l'Argentine s'est envolée vers un succès facile. D'autant que Nalbandian s'est chargé d'effacer par un as et un service gagnant deux balles de break qui auraient permis aux Espagnols de revenir à 3-3 dans la troisième manche, leur seule ouverture du match.

Fantomatique lors du double perdu à l'occasion de la finale 2008 contre l'Espagne, «Nalby», qui évoluait avec un septième partenaire de double différent depuis ses débuts en Coupe Davis, a prouvé qu'il était en pleine forme et qu'il pouvait constituer une vraie menace dimanche.