Le succès a offert à Novak Djokovic l'assurance qu'il peut toujours trouver une solution pour remporter un match. Il l'a encore démontré, lundi à New York, en enlevant l'une des finales les plus relevées de l'histoire de l'Omnium des États-Unis devant le champion en titre, Rafael Nadal.

L'Espagnol a chèrement vendu sa peau et le pointage de 6-2, 6-4, 6-7 (3) et 6-1 en faveur de Djokovic ne traduit qu'en partie l'intensité de la rencontre. La troisième manche a duré près de 90 minutes et le niveau du jeu n'a jamais diminué.

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«C'est toujours difficile d'affronter Rafa [Nadal], car il est toujours extrêmement motivé et me pousse à donner le meilleur de moi-même, a déclaré Djokovic. J'espère que nous pourrons jouer plusieurs autres matchs de cette intensité au cours des prochaines années.»

Le numéro un mondial a remporté un troisième titre majeur, après les Internationaux d'Australie et Wimbledon, un 10e titre sur l'ensemble de la saison. Avec une fiche de 64 victoires et seulement 2 défaites, Djokovic connaît l'une des meilleures saisons de l'histoire du tennis et trône de plus en plus seul au sommet du classement masculin.

Lundi, il a infligé à Nadal une sixième défaite en six finales cette saison. Samedi, en demi-finale, il avait vengé contre Roger Federer sa seule véritable défaite de la saison.

«C'est un peu irréel», a reconnu le Serbe, qui n'avait remporté qu'un titre majeur avant cette saison et avait l'habitude de craquer contre ses deux principaux adversaires. «J'ai travaillé longtemps avant de comprendre ce que je devais faire pour battre ces grands joueurs. D'être en mesure de le faire ici à New York, dans le cadre de ce tournoi honorant la mémoire des victimes du 11-Septembre, est très émouvant pour moi.»

Digne des meilleurs

C'était la première finale à New York entre les joueurs numéro un et deux du classement mondial depuis 1995, quand Pete Sampras et Andre Agassi avaient disputé une finale d'anthologie. Djokovic et Nadal ont été dignes de leurs prédécesseurs.

Nadal a eu l'avantage dans les deux premières manches, mais le Serbe est chaque fois revenu pour prendre un net avantage et il a bien failli revenir encore dans la troisième manche avant de s'incliner au bris d'égalité.

Djokovic a fait appel au soigneur au début de la quatrième manche, pour des malaises récurrents au dos et à l'épaule droite, et la pause a semblé briser le rythme de son rival.

Brisé dans les deuxième et sixième jeux de la manche, Nadal n'a jamais pu inquiéter à nouveau Djokovic et ce dernier s'est finalement imposé au bout de quatre heures et 10 minutes d'un match historique.

Conscient d'être allé au bout de lui-même, très ému, le champion s'est agenouillé sur le court central du stade Arthur Ashe. Ceux qui doutaient encore de ses mérites n'auront désormais plus beaucoup d'arguments...

Nadal, qui tentait d'enlever un 11e titre du Grand Chelem, était conscient d'avoir disputé un match de haute volée, mais encore une fois, il n'a pu trouver les coups pour venir à bout du nouveau roi du tennis.

«Nous étions toujours à la limite, a estimé l'Espagnol. J'ai fait de mon mieux, comme toujours, mais il est toujours revenu. C'est décevant, bien sûr, parce que j'ai eu mes chances. Mais je vais continuer de travailler et je reviendrai l'an prochain pour tenter de faire mieux.»

Photo: AFP

Rafael Nadal a connu un regain d'énergie en 3e manche.