Les demi-finales masculines de l'Omnium des États-Unis réuniront samedi les quatre meilleurs joueurs du moment. Rafael Nadal (2e) et Andy Murray (4e) ont en effet rejoint hier Novak Djokovic (1er) et Roger Federer (3e), offrant ainsi au dernier tournoi majeur de la saison une affiche de rêve pour le week-end commémoratif du 11 septembre.

Nadal n'a fait qu'une bouchée de l'Américain Andy Roddick (21e), 6-2, 6-1, 6-3, vendredi en quart de finale, pour continuer son parcours sans histoire sur les courts. Il a brisé le redoutable service de l'Américain six fois sur 12, multipliant les coups droits gagnants et limitant les erreurs au minimum, en deuxième manche notamment quand il a vraiment découragé son rival.

«Andy était diminué et n'a pas pu offrir le niveau de jeu dont il est capable, a estimé Nadal. C'est dommage pour lui, mais cela va m'aider à récupérer pour les prochains matchs.»

L'Espagnol n'a encore cédé aucune manche dans le tournoi et n'a même jamais été près d'en perdre une. En fait, c'est à l'extérieur des courts qu'il a eu le plus d'ennuis, avec les organisateurs d'une part, mais aussi avec les crampes qui l'ont terrassé au beau milieu d'une conférence de presse.

Plus rien ne paraissait vendredi et c'est Roddick qui a écopé. «Cela allait vraiment vite..., a concédé l'Américain, en conférence de presse. Quand il joue de cette façon, Rafa est inapprochable. Moi je n'avais aucune réserve physique (une blessure musculaire à la cuisse), je n'arrivais pas utiliser mes jambes sur les services.»

Déçu par l'allure du match, le public est resté silencieux en respect pour celui qui a été le dernier Américain à gagner le tournoi, en 2003. «C'était une sensation assez désagréable, a toutefois souligné Roddick. Je me sentais complètement désarmé et je crois que j'aurais préféré être hué que d'avoir à subir ce silence...»

Nadal, le champion en titre, paraît donc avoir retrouvé sa forme de l'an dernier. Des quatre demi-finalistes, c'est lui qui a été le plus solide jusqu'ici. L'Espagnol retrouvera samedi en demi-finale le Britannique Andy Murray, quatrième favori, qui a disposé vendredi de l'Américain John Isner (28e), 6-4, 7-5, 3-6 et 7-6 (2).

Cela va être un match spécial contre Andy (Murray), c'est un des joueurs les plus talentueux du circuit. Il m'avait battu en demi-finale en 2008. Ce sera un gros défi pour moi, il faudra que je joue mon meilleur tennis, que je sois agressif.»

Contre Isner, Murray n'a réussi que trois bris de service, mais cela a été suffisant pour disposer du géant (6'9'') américain. «C'est frustrant de jouer contre lui parce que c'est pratiquement impossible de prendre son service», a souligné le vainqueur.

«Il m'a vraiment soumis à une forte pression et je suis heureux d'avoir pu m'en sortir en enlevant le bris d'égalité de la quatrième manche. J'espère maintenant que Rafa (Nadal) et Andy (Roddick) vont jouer un aussi long match que le nôtre et que le gagnant sera aussi fatigué que moi demain (samedi)...

Malheureusement pour le Britannique, Nadal n'a pas vraiment eu à se dépenser. Finaliste en 2008, toujours au moins en demi-finale dans les tournois du Grand Chelem cette saison, Murray peut quand même croire en ses chances, même s'il a perdu ses trois dernières demi-finales de Grand Chelem contre Nadal.

«Je l'ai déjà battu et je sais que j'ai de meilleures chances sur le dur», a rappelé celui qui a remporté le dernier tournoi préparatoire au US Open, à Cincinnati, après avoir infligé au Serbe Novak Djokovic l'une de ses deux défaites de la saison.

L'autre demi-finale opposera d'ailleurs Djokovic, le numéro un mondial, déjà vainqueur de deux tournois majeurs cette saison avec une fiche de 62-2, et le Suisse Roger Federer (3e), cinq fois vainqueur du US Open. Ce match sera disputé dans le stade Arthur-Ashe à compter de 12h - si la météo le permet - et sera suivi du duel Nadal-Murray.

Les finalistes auront ensuite une journée de repos, la finale ayant été retardée pour la quatrième année d'affilée à lundi, 16h.