Le Serbe Novak Djokovic a remporté dimanche les 125e Championnats de Wimbledon en dominant en finale l'Espagnol Rafael Nadal, champion en titre, 6-4, 6-1, 1-6, 6-4.

Djokovic a ainsi confirmé de façon éclatante son titre de numéro 1 mondial en écrasant son prédécesseur dans un match où il n'a pratiquement commis aucune erreur dans les moments importants.

«J'aimerais vous dire tout ce qui passe par ma tête en ce moment, a commencé le Serbe. C'est le jour le plus spécial de ma vie. Être numéro 1, gagner Wimbledon, ce sont des rêves qui se réalisent...

«Cela a été frustrant pendant des années de toujours échouer devant Rafa ou Roger en Grand Chelem, mais cela m'a préparé à ce qui arrive aujourd'hui. Et je pense aussi à ce qui a précédé, quand j'avais 10 ou 12 ans, avec ma famille qui m'a toujours supporté.»

La mère de Djokovic a prétendu cette semaine que son fils avait «perdu ses craintes» en menant la Serbie à la Coupe Davis, en décembre dernier. «C'est vrai, a souligné le champion, je ne peux contredire ma mère! Quand j'ai repris la compétition, en Australie, j'étais confiant de pouvoir battre tous les autres joueurs... et je l'ai fait!»

Le joueur de 24 ans, qui présente une fiche exceptionnelle de 48-1 en 2011, a ainsi remporté un huitième titre cette saison et un troisième titre majeur en carrière après ceux enlevés en Australie en 2008 et 2011.

Dimanche en finale, Djokovic a rapidement débordé Nadal par son rythme et la précision de ses coups. Il y avait à peine une heure qu'on jouait que l'Espagnol était déjà mené deux manches à zéro...

Le Serbe a laissé passer la réaction d'orgueil de son rival en troisième manche, puis a repris son rythme pour s'imposer logiquement et déclencher les célébrations parmi ses supporteurs, même dans la loge royale où le président serbe Boris Tadic avait été invité.

Quelques minutes après le match, ses parents se sont retrouvés au milieu de la foule, chantant et dansant dans une joyeuse allégresse. Souvent mal aimés à cause de cette assurance qui ressemble parfois à de l'arrogance, Djokovic et son clan avaient dimanche le charme des vainqueurs.

Nadal attend sa revanche

Nadal, qui avait remporté le titre à Wimbledon en 2008 et 2010, a subi une troisième défaite en finale à Londres, la plus sévère toutefois. «Il a joué de façon extraordinaire, surtout en deuxième manche, a insisté l'Espagnol. Pour gagner ces matchs, il faut remporter les quelques points importants qui font la différence. Je ne l'ai pas fait aujourd'hui...»

Nadal a assuré que sa blessure à un pied n'avait rien à voir avec le résultat. «Il m'a battu quatre fois cette année quand j'étais en pleine forme, ça n'a rien à voir. J'ai eu mes chances, mais je ne les ai pas saisies. Chaque fois qu'il m'a battu cette saison, il a mieux fait sous la pression.

«Pour l'instant, mon jeu ne l'embête pas comme il l'a déjà embêté. Je devrai trouver des solutions. Et il ne jouera pas à ce niveau toute sa vie. C'est impossible de jouer parfaitement tout le temps. Je n'ai pas été capable de le faire et il ne le sera pas davantage.»

Djokovic a remporté une première victoire après cinq défaites contre Nadal en Grand Chelem. Il a maintenant battu Nadal cinq fois en finale cette saison et accèdera officiellement au premier rang du classement mondial lundi, prenant la place que son adversaire occupait depuis juin 2010.

Les spécialistes sont nombreux à penser qu'il restera au sommet pendant un bon moment. «Il entre dans les meilleures années de sa carrière, a jugé John McEnroe dimanche, en marge de la conférence de presse du vainqueur. Son jeu est très complet, aussi bien sur le ciment que sur le gazon. Et Rafa devra se méfier de lui aussi à Paris, sur la terre battue.»

Est-ce le début du déclin pour Nadal. «On oublie vite qu'il n'a qu'un an de plus que Djokovic (25 contre 24), a précisé Boris Becker. Il reste le plus fort mentalement. Novak l'a battu aujourd'hui, mais sera-t-il capable de le faire encore l'an prochain? Ce sera son prochain défi.»