La plupart des favoris sont passés sans encombre au travers de la première semaine des Championnats de tennis de Wimbledon.

Samedi, dans une journée très chargée, Rafael Nadal, Roger Federer, Novak Djokovic, Juan Martin Del Potro et Tomas Berdych se sont qualifiés pour le quatrième tour, tout comme Caroline Wozniacki, Maria Sharapova et Serena Williams du côté féminin.

La plus grosse surprise de la première semaine est survenue samedi quand le qualifié Australien Bernard Tomic (158e, 18 ans) a balayé le cinquième favori Robin Soderling. Une immense foule de plus de 45000 spectateurs avait envahi le site de Wimbledon et la fameuse file (The Queue) de ceux qui espéraient se procurer des billets d'admission générale s'étendait sur plus d'un kilomètre.

Nadal a complété sans problème son match de troisième tour contre le Luxembourgeois Gilles Muller et affrontera lundi l'Argentin Del Petro dans ce qui s'annonce comme l'un des gros chocs des huitièmes de finale.

«Rafael reste le meilleur joueur du monde et ce sera un gros défi de l'affronter», a estimé l'Argentin, de retour en forme après une longue période loin des courts en 2010. «C'est mon meilleur tournoi majeur depuis mon retour et je progresse à chaque match.»

Del Potro avait battu Nadal, avant sa blessure, en route vers le titre du US Open en 2009. «Il m'a battu facilement ce printemps à Indian Wells, a toutefois rappelé l'Argentin. Je ne sais pas si j'ai progressé suffisamment depuis, mais je ferai de mon mieux...»

Dans le bas du tableau, Federer et Djokovic ont encore été solides samedi, même si le Serbe a dû céder une manche au coriace Marco Baghdatis. Les deuxième et troisième mondiaux ne devraient pas être éprouvés trop sérieusement avant de se retrouver vendredi prochain en demi-finale.

«Je suis vraiment content de mon jeu jusqu'ici», a expliqué Federer après sa victoire facile en trois manches contre l'Argentin David Nalbandian, l'une de ses bêtes noires par le passé. «Un score de 6-4, 6-2, 6-4 contre Nalbandian, c'est très bien, et je me sens en bonne forme pour la deuxième semaine.»

Discrimination?

Chez les femmes, le tournoi reste très ouvert. Les éliminations des deuxième et troisième favorites, Vera Zvonareva et Li Na, n'ont pas vraiment étonné sur gazon et les vraies favorites -Caroline Wozniacki, Maria Sharapova, Victoria Azarenka, Serena et Venus Williams- sont toutes au rendez-vous.

La double championne en titre, Serena Williams, qui n'avait joué que deux matchs en un an avant le tournoi, a disputé son premier vrai bon match samedi. «J'ai retrouvé mon service -il semblait être resté dans un party, quelque part...-, et j'ai joué avec plus de confiance, a expliqué Williams.

Favorite des «bookmakers» londoniens malgré sa longue absence, Serena ne s'est pas étonnée: «Je ne parierais certainement pas contre mes chances...»

Pour l'instant, ces dames parlent surtout de la discrimination dont elles se sentent victimes au niveau de la programmation des matchs. Les soeurs Williams et Caroline Wozniakci ont dénoncé le fait qu'elles aient toutes été obligées de jouer sur le peu accueillant court no. 2, un sort qui n'est jamais réservé aux meilleurs joueurs.

«Certaines traditions sont difficiles à changer», a ironisé Wozniacki, vendredi, en faisant référence au ratio 2: 1 en faveur des matchs masculins qui est généralement appliqué sur les deux principaux courts de Wimbledon. «Serena et Venus ont gagné 18 titres à Wimbledon (en simple en en double), personne ne mérite plus qu'elles de jouer sur le court central.»

Le guide du tournoi indique que les matchs doivent être répartis également sur tous les courts et que les femmes ont l'avantage certaines journées, mardi, jeudi et samedi. Ce n'est toutefois pas le cas depuis quelques années et l'arbitre en chef Andrew Jarrett est souvent critiqué, même par certains joueurs.

Serena, qui avait déclenché la polémique en milieu de semaine, n'a pas voulu en ajouter samedi, applaudissant plutôt le fait qu'il y ait eu trois matchs féminins la veille sur les principaux courts.

«Comme Caroline l'a dit, c'est dur de changer les mentalités», a simplement rappelé Williams.

Déceptions pour les Canadiens

Les joueurs canadiens avaient de grandes attentes et pourtant un seul sera de la deuxième semaine, l'étonnant Amil Shamasdin, un Ontarien pratiquement inconnu, en double avec l'Australien Chris Guccione. Même le vétéran Daniel Nestor -récent vainqueur à Roland Garros avec Max Mirnyi et deux fois champion à Wimbledon -a déjà été éliminé en double.

Les derniers espoirs canadiens reposent sur les épaules de la Québécoise Eugénie Bouchard cinquième favorite chez les juniors, qui amorcera le tournoi lundi matin contre la Suisse Mégane Bianco.