Le tennis masculin canadien est en pleine effervescence grâce aux performances récentes de Milos Raonic et l'on pourra en avoir un autre aperçu le week-end prochain en Coupe Davis. L'équipe canadienne disputera une rencontre de premier tour de la zone Amérique I, contre le Mexique, et Raonic sera son joueur de pointe.

«C'est très excitant pour l'équipe, car cela nous procure un solide numéro un qui peut remporter ses deux points en simple, a expliqué le capitaine Martin Laurendeau en entrevue. Plus que jamais, notre objectif est d'atteindre le Groupe mondial et d'y obtenir de bons résultats.»

Le Canada n'a plus été des 16 équipes du Groupe mondial depuis 2004, mais sa formation actuelle est la plus forte depuis de nombreuses années. «Ce qu'a réussi Milos depuis quelques mois est extraordinaire, a jugé Laurendeau. Il a gagné 120 places depuis le début de l'année! On voit parfois des joueurs passer du 500e au 350e rang, mais cela n'arrive que très rarement au niveau du top 100.

«Cela dit, je ne m'attends pas à ce que Milos ait le même niveau de performance contre le Mexique. Il a déjà joué l'équivalent de deux grands chelems cette saison. En Australie, quand il a joué trois matchs de qualification et quatre tours des Internationaux, puis à San Jose et Memphis, où il a joué 10 matchs en deux semaines!

«Ses performances sont toutefois de très bon augure pour l'avenir et nous avons aussi deux autres joueurs, Frank Dancevic et Peter Polansky, qui ont obtenu de bons résultats en simple - avec des victoires contre des top 50, des top 15 même - et qui peuvent nous procurer des points.

«En double, la présence de Daniel Nestor est déterminante, a noté Laurendeau. Il a encore gagné le double mixte en Australie et reste très motivé. Il y a deux ans, il avait sauté dans un avion tout de suite après sa victoire à Wimbledon pour venir nous rejoindre au Pérou. Le lundi matin, il était sur le court pour frapper des balles, donner l'exemple et encourager ses coéquipiers.

«Daniel a tout gagné au tennis et pourrait très bien, à 38 ans, décider de passer à autre chose, nous demander de ne plus le sélectionner. Et avec tous les services qu'il nous a rendus, nous ne pourrions rien lui refuser. Mais il veut encore jouer, aider l'équipe à se rendre le plus loin possible en Coupe Davis.»

Des conditions difficiles

Le Mexique mène 18-6 contre le Canada en Coupe Davis, mais les Canadiens ont remporté trois des quatre rencontres depuis 2000, la dernière à Calgary en 2008. Les Mexicains sont toutefois redoutables chez eux et ont tendu un véritable piège à leurs rivaux.

La rencontre sera en effet disputée dans des conditions «extrêmes» au Club Deportivo la Asunción de Metepec, à environ une heure du centre de Mexico. On jouera sur terre battue, évidemment, mais aussi en altitude (2650 mètres) et avec des balles «sans pression».

«Jouer en Coupe Davis est toujours particulier, ce n'est pratiquement plus le même sport, a raconté Laurendeau. Et c'est particulièrement vrai au Mexique. Le public, très partisan, est l'un des plus hostiles pour les joueurs visiteurs. Ce sera vraiment un bon test pour Milos et Peter, nos deux plus jeunes, même s'ils ont eu un aperçu de ce qui les attend l'an dernier, contre la Colombie, à Bogota.

«La présence de Daniel sera essentielle pour l'équipe, a poursuivi Laurendeau. Il joue en Coupe Davis depuis 1992 (42 victoires, 19 défaites, 27-4 en double) et a vraiment tout vu au cours de sa carrière. Avec son expérience, il connaît les trucs pour maîtriser ses émotions.

«Si nous l'emportons, nous devrons nous rendre en Équateur, en juillet, pour une autre rencontre disputée dans des conditions difficiles. Une autre victoire nous ouvrirait les portes d'une rencontre de barrage pour le Groupe mondial, en septembre.»

Sur papier, le Canada est supérieur à ses rivaux latino-américains et possède de bonnes chances de réussir. Mais la Coupe Davis réserve souvent des surprises.