Roger Federer a terminé l'année comme il l'avait commencée, en remportant un grand titre, le Masters dimanche à Londres aux dépens de son grand rival Rafael Nadal, prouvant ainsi que le temps de sa gloire n'était pas révolu à 29 ans.

Le Suisse, qui égale le record de Pete Sampras en enlevant pour la cinquième fois le tournoi de clôture de la saison, a livré un récital presque parfait pour dominer l'Espagnol en trois sets 6-3, 3-6, 6-1.

Si une victoire de l'immense champion, détenteur du plus beau palmarès de l'histoire du tennis ne saurait passer pour une surprise, le voir évoluer à un tel niveau pendant toute la semaine n'était pas forcément attendu.

Après son succès à l'Open d'Australie en janvier, où il avait porté le record des victoires en Grand Chelem à seize, Federer avait vécu une de ses années les moins fructueuses depuis son accession au sommet de la hiérarchie en 2003.

Il n'avait disputé aucune des trois finales majeures suivantes, perdant ses titres à Roland-Garros et à Wimbledon dès les quarts de finale, puis échouant en demie à l'US Open.

Détrôné par Nadal à la tête de la hiérarchie, il était même passé brièvement à la troisième place mondiale, du jamais vu depuis six ans.

Pourtant c'est bien le Federer des grandes années qu'on a retrouvé dimanche à l'02 Arena, où les 17 000 spectateurs ont été gratifiés d'une pluie de coups gagnants (32 au total contre 11 à son adversaire).

À l'offensive

Résolument offensif, le champion helvétique a immédiatement pris la direction de l'échange en réussissant pratiquement un sans-faute, autant en coup droit qu'en revers, dans une première manche bouclée en 31 minutes.

Il a connu une baisse de régime au début du deuxième set, commettant quelques erreurs, dont le Majorquin a profité pour faire le break (3-1) puis égaliser à une manche partout.

Mais Federer n'a pas cédé à l'affolement. Reprenant l'initiative dans le dernier set, il a fait le break décisif (3-1) en agressant pour la énième fois l'Espagnol sur son deuxième service pour s'envoler définitivement face à un adversaire qui ressentait la fatigue des ses trois heures de bagarre la veille face à Andy Murray.

La victoire est particulièrement douce pour le Suisse, non seulement parce qu'elle met fin à une de ses plus longues périodes d'insuccès, mais aussi parce qu'elle est remportée aux dépens d'un rival qu'il ne parvenait plus à battre.

Federer restait sur six défaites en sept matches contre Nadal et ne l'avait plus dominé dans la finale d'un grand événement depuis l'édition 2007 de Wimbledon.

N.2 mondial, le Bâlois ne peut pas espérer déloger le Majorquin avant de longs mois, tant son retard au classement est important. Mais il s'est en revanche réinstallé comme co-favori des prochains grands événements, à commencer par l'Open d'Australie mi-janvier à Melbourne, ce dont il n'avait d'ailleurs jamais douté.

Pour Nadal, malgré la déception de la défaite finale, la semaine a marqué un nouveau pas en avant. L'Espagnol a joué à Londres le meilleur tennis de sa carrière en salle, dans les conditions qui lui conviennent le moins.

Il s'agissait de sa première finale dans un Masters, la dernière compétition d'importance qui manque à son palmarès et qu'il peut désormais, à 24 ans, envisager de remporter.