Après une finale à Toronto et une victoire dimanche à Cincinnati, Roger Federer voit la vie en rose en Amérique du nord et peut maintenant partir en toute confiance à la conquête d'un 17e titre en Grand Chelem, dans une semaine à l'US Open.

Le Suisse a dominé dans l'Ohio l'Américain Mardy Fish, 36e mondial, 6-7 (5/7), 7-6 (7/1), 6-4, pour empocher le 63e titre de sa carrière.

«J'ai eu la preuve que je jouais vraiment bien en ce moment», a déclaré un Federer satisfait, qui n'a pu concrétiser ses quatre balles de break dans la première manche mais qui a sauté sur l'occasion dès sa première dans le troisième set, au neuvième jeu (4-4), pour ensuite servir pour le match.

Le Suisse a notamment été impérial au service et a, comme d'habitude, utilisé son coup droit comme arme principal (18 coups gagnants). «Il dicte le jeu, tourne autour de son coup droit et te fait jouer sur les talons en permanence», remarquait Fish, qui va atteindre la 21e place mondiale alors qu'il était 79e début juillet, grâce à son bel été (victoires à Newport, Atlanta).

Le polo rose pâle de Federer, qu'il a arboré à Toronto et à Cincinnati mais qu'il va abandonner à New York, résume bien l'ambiance autour du Suisse.

Sa collaboration entamée à Toronto avec Paul Annacone, l'ancien mentor de Pete Sampras, semble fonctionner et l'Américain sera bien dans son box à l'US Open, aux côtés de Séverin Luthi, présent lui à Cincinnati.

Même l'absence dans l'Ohio de son inséparable épouse Mirka et de ses deux jumelles d'un an ne l'a pas vraiment affecté. «Cela fait un peu bizarre car on est toujours ensemble normalement mais ça va», assurait Federer.

«Je conduis moi-même»

Le Suisse est un peu dans son jardin dans l'Ohio, où il n'a perdu que deux matches depuis 2005, avec quatre titres au passage (2005, 2007, 2009, 2010).

«J'aime vraiment bien ce tournoi, dit le Bâlois. Au début de ma carrière, je trouvais qu'il faisait trop chaud et que les courts étaient trop rapides mais maintenant j'y ai gagné quatre fois... C'est tranquille, différent des grandes villes. Je conduis moi-même la voiture entre l'hôtel et le stade, c'est sympa.»

Le sort l'a en plus gâté cette année à +Cincy+. Il n'a en effet passé qu'à peine plus de six heures sur le terrain pour soulever le trophée.

Dispensé de 1er tour, comme les huit premières têtes de série, il avait passé le 2e tour avec une victoire 5-2 face à l'Ouzbek Denis Istomin, contraint à l'abandon sur une blessure à une cheville, et avait ensuite bénéficié du forfait de l'Allemand Philipp Kohlschreiber (épaule) au 3e tour.

En quart, il a dominé le Russe Nikolay Davydenko sans forcer (6-4, 7-5) et a battu le Chypriote Marcos Baghdatis à sa main en demi (6-4, 6-3).

Dixit le Suisse: «Cela m'a permis de finir le match un peu plus frais que Mardy». L'Américain a passé plus de 14 heures sur les courts cette semaine, où il a fait tomber trois joueurs majeurs (Fernando Verdasco/N.8, Andy Murray/N.4, Roddick/N.9) ainsi que les Français Gilles Simon et Richard Gasquet.