Roger Federer a poursuivi sa promenade de santé à Cincinnati avec une victoire sans histoire samedi en demi-finale sur le Chypriote Marcos Baghdatis et va pouvoir défendre son titre dimanche face au surprenant Américain Mardy Fish, 36e mondial.

Ce succès 6-4, 6-3 obtenu en 1 heure 10 minutes permet au Suisse de garder sa place de N.2 mondial, un élément important en vue de l'US Open, dernier tournoi du Grand Chelem de la saison qui débute le 30 août à New York.

Federer est un peu dans son jardin dans l'Ohio, où il n'a perdu que deux matches depuis 2005 (23 succès), empochant trois titres (2005, 2007, 2009).

Depuis sa victoire à l'Open d'Australie en janvier, le Bâlois a disputé trois finales, toutes perdues (Madrid, Halle et Toronto la semaine dernière).

Impressionnant de maîtrise au service, Federer n'a pas eu à forcer son talent face à un Baghdatis loin du niveau qui lui avait permis de sortir le N.1 mondial Rafael Nadal, la veille en quart de finale.

Federer a fait le break à 5-4 sur une tranchante volée de revers pour enlever la première manche.

Le Suisse a donné le ton dans la seconde avec un premier jeu de service blanc avant de prendre l'avantage 4-3 grâce un autre jeu blanc, expédié en 1 minute et 18 secondes...

Dans le jeu suivant, Baghdatis perdait sa mise en jeu sur une série de fautes directes (3-5). Il ne restait à Federer qu'à servir pour le match.

Le parcours à Cincinnati du recordman de victoires en Grand Chelem (16) s'est pour l'heure révélé des plus tranquilles.

Dispensé de 1er tour, comme les huit premières têtes de série, il avait passé le 2e tour avec une victoire 5-2 face à l'Ouzbek Denis Istomin, contraint à l'abandon sur une blessure à une cheville, et avait ensuite bénéficié du forfait de l'Allemand Philipp Kohlschreiber (épaule) au 3e tour.

En quart de finale, vendredi, il a dominé le Russe Nikolay Davydenko sans forcer (6-4, 7-5) et le voilà désormais en finale avec moins de 3 heures et 30 minutes de tennis dans les jambes...

«J'ai eu beaucoup de chance dans ce tournoi, a souligné le Suisse. Je n'ai pas quasiment pas joué dans mes deux premiers tours et malgré ça j'ai fait un super match contre Davydenko. Les choses me sourient.»

Mardy Fish se dresse maintenant sur sa route. L'ancien espoir du tennis US n'est certes pas un gros poisson mais tout baigne pour lui cet été.

Lui qui n'était que 90e mondial début juin compte 16 victoires et 1 seule défaite depuis juillet, avec deux titres (Newport, Atlanta) au passage. Tombeur d'Andy Murray en quart de finale, il a éliminé son compatriote et ami Andy Roddick (N.9) 4-6, 7-6 (7/3), 6-1 samedi en demi-finale entre les averses.

Des performances qu'il a mises sur le compte d'un régime (-14 kilos) et d'un plus grand sérieux à l'entraînement. C'est une opération à un genou il y a onze mois qui lui a fait prendre conscience qu'il était en train de tout gâcher.

«Je ne me suis jamais aussi bien senti sur un court de tennis, a déclaré l'Américain. Pour être honnête, je sens que je peux battre n'importe qui. C'est vraiment un bel été pour moi, le résultat de beaucoup de travail depuis un an.»

Interrogé auparavant sur le court, il avait toutefois blagué: «Roger m'a déjà battu 65 fois alors je sais quoi faire»...

Fish compte en fait cinq défaites contre le Suisse et a même remporté haut la main leur dernier match (6-2, 6-3 en demi-finale à Indian Wells en 2008).

«Je m'attends à voir un joueur très différent que celui que j'avais battu en finale à Halle en 2004 (6-3, 6-0 en 57 minutes)... C'est un meilleur joueur. Mentalement et physiquement, il a changé», a d'ailleur assuré Federer.