Valérie Tétreault était la dernière Canadienne en lice, mardi après-midi, sur le court central du Stade Uniprix. Opposée à la Française Marion Bartoli, demi-finaliste de la Coupe Rogers il y a deux ans, la Québécoise s'est inclinée 1-6, 0-6.

«La marche est haute à ce niveau, a reconnu Tétreault après le match. J'étais très nerveuse et il ventait beaucoup. Malheureusement, je ne suis jamais adaptée aux conditions alors qu'elle (Bartoli) s'en a servi à son avantage.

«J'ai eu quelques occasions au début sur mon service, mais j'étais sans doute trop sur la défensive lors des points importants. Elle frappe des balles très lourdes et elle ne m'a jamais laissée utiliser mon plan de match.»

La Française (17e mondiale) a dominé sa rivale avec son jeu très régulier, frappant ses coups avec autant de puissance que de précision. Tétreault a dû attendre la cinquième partie pour enfin s'inscrire au tableau en brisant le service de Bartoli. Cette dernière a toutefois rapidement repris son rythme et n'a plus jamais laissé la moindre ouverture à la Québécoise.

Passage à vide

Après un début de saison remarquable, qui lui avait permis d'atteindre le 112e rang mondial en février, Tétreault s'est séparée de son entraîneur et s'est blessée au tendon d'Achille gauche dans la suite du tournoi de Roland Garros, en mai. Après un long passage à vide, elle a glissé au 172e du classement WTA.

«L'année dernière, j'avais joué et remporté beaucoup de matchs sur le circuit des Challengers et cela m'avait permis de grimper au classement, a rappelé l'athlète de St-Jean-sur-Richelieu. Cette année, j'avais décidé de jouer davantage sur le circuit régulier et je n'ai pas pu jouer aussi souvent. C'était peut-être une erreur.»

Visiblement à court de forme à ce niveau, on l'a bien vu contre Bartoli, la Québécoise devra maintenant prendre les bouchées doubles d'ici la fin de la saison pour regagner le terrain perdu.

«J'ai quand même apprécié l'expérience, cette semaine, a souligné Tétreault. J'ai vu ce dont était capable une joueuse du top 20 et ce que je devais améliorer pour atteindre ce niveau. Je devrai travailler ma puissance, mon service et mes retours aussi.»

El Tabakh surclassée

Une autre Canadienne, Heidi El Tabakh, s'était inclinée un peu plus tôt dans la journée face à la puissante cogneuse russe Alisa Kleybanova (26e), 1-6, 2-6.

«Je savais qu'elle frappait fort et je m'y étais préparée, a raconté El Tabakh. Elle ne m'a toutefois pas laissé beaucoup d'ouvertures en exerçant une pression continuelle. Et chaque fois que je l'ai un peu menacé, en obtenant des balles de bris ou en poussant les parties à 40-40, elle a réagi en haussant son jeu d'un cran.»

El Tabakh, qui est d'origine égyptienne et s'entraîne surtout en Floride, a atteint le 149e rang mondial au début de la saison avant de glisser au 211e récemment. Elle s'est qualifiée pour le tableau principal à Roland Garros - son premier Grand Chelem - et a aussi remporté trois matchs de qualification, ce week-end, pour mériter sa place dans la Coupe Rogers.

«Malgré le résultat d'aujourd'hui, j'ai beaucoup appris cette semaine. En jouant et en s'entraînant avec les joueuses du circuit, on réalise qu'on est à notre place avec elles, que tout le travail commence à rapporter. Et cela ne donne pas envie de revenir en arrière...»

Comme ses compatriotes Stéphanie Dubois, Valérie Tétreault et Rebecca Marino, El Tabakh restera à Montréal quelques jours pour s'entraîner, avant de se rendre à New York la semaine prochaine pour les qualifications de l'Omnium des États-Unis. Seule Aleksandra Wozniak est déjà assurée d'une place dans le tableau principal.