Andy Murray est l'un rares joueurs du circuit masculin qui peut prétendre avoir une fiche victorieuse contre Roger Federer et le Britannique a poursuivi ses succès, dimanche, en remportant la finale de la Coupe Rogers, 7-5, 7-5.

Déjà vainqueur du tournoi, l'an dernier au Stade Uniprix, le quatrième joueur mondial est devenu le premier joueur à défendre son titre depuis Andre Agassi en 1995. Il a affiché une forme exceptionnelle tout au long de la semaine, disposant facilement du favori Rafael Nadal en demi-finale. Dimanche, il a réussi à s'imposer au coriace Federer au terme d'un match de deux heures qui a été longuement interrompu par la pluie.

«Battre coup sur coup Federer et Nadal est assez excitant, a reconnu le joueur de 23 ans. J'ai vraiment bien joué cette semaine et je savais que j'avais mes chances aujourd'hui. Mais Roger est un joueur extraordinaire et il ne se laisse pas vaincre facilement.»

Murray semblait pourtant parti pour enlever aisément la victoire, avec deux bris de service rapides en première manche. Federer a toutefois retrouvé son aplomb et il a comblé l'écart deux fois, avant de céder encore un bris dans la 11e partie. Murray a réussi à garder son service dans la 12e et il a pu prendre les devants.

Chaque joueur a gardé son service au début de la deuxième manche, mais la pluie, qu'on attendait depuis le matin et qui semblait devoir épargner le Centre Rexall, est finalement apparue alors que le pointage était 7-5, 1-2. D'abord légère, elle a rapidement pris de l'intensité et les deux joueurs ont été invités à rentrer au vestiaire pour une première interruption.

Ce n'est que deux heures plus tard qu'ils ont pu revenir sur le court central pour achever le match. Federer a d'abord semblé plus frais, mais Murray a comblé à son tour deux bris successifs et s'est imposé, comme dans la première manche, en prenant une dernière fois le service du Suisse dans la 11e partie avant de garder le sien.

Murray a maintenant remporté 7 des 12 matchs qui l'ont opposé au Suisse en carrière. Il s'agissait toutefois de sa première victoire en finale, après avoir notamment perdu l'Omnium des États-Unis de 2008 et les Internationaux d'Australie de 2010 devant Federer.

«C'est énorme pour moi, a-t-il estimé. Toute la semaine, j'ai réussi à imposer mon jeu, même contre les meilleurs. Je n'ai jamais flanché, j'ai toujours gardé ma concentration. Ma confiance ne pourrait être plus élevée à quelques jours de l'Omnium des États-Unis.

Federer, loin d'être repu

Federer, qui avait déjà remporté la Coupe Rogers deux fois à Toronto (2006 et 2008), a salué son adversaire. «Il est très régulier et commet vraiment un minimum d'erreurs, a-t-il souligné. Quand son jeu est à point comme il l'était aujourd'hui, il force ses adversaires à prendre des chances et c'est un peu ce que j'ai dû faire. J'ai malheureusement commis trop d'erreurs sur l'ensemble du match.»

Le Suisse, champion de 16 tournois du Grand Chelem, reconnaissait cette semaine qu'il jouait avec moins de pression depuis la saison dernière, mais il a démontré au cours des derniers jours qu'il n'était visiblement pas repu de titres et de victoires.

«Je n'avais plus joué depuis six semaines et je craignais d'être un peu à court de forme, a-t-il expliqué. Je suis donc très satisfait de m'être rendu en finale et d'avoir fait aussi bien. Cela me met en confiance pour la suite de la saison.

«La foule de Toronto a encore été formidable pour moi, a aussi insisté Federer. Elle m'a supporté dans tous mes matchs et m'a aidé dans les moments importants, contre Berdych (vendredi) ou Djokovic (samedi) notamment. C'est dommage que je n'aie pas pu leur offrir une autre victoire, mais Andy était vraiment super aujourd'hui.»

Avec un superbe champion, leur favori en finale, les quatre meilleurs mondiaux en demi-finales samedi, le public torontois ne se plaindra sûrement pas de l'issue du tournoi, sûrement le plus compétitif de l'histoire de la Coupe Rogers.