La Serbe Ana Ivanovic ne sera donc pas à Montréal. Eugène Lapierre avait déjà refusé une demande de laissez-passer de l'agent de la joueuse, il y a plusieurs semaines, expliquant qu'il préférait réserver ses passes aux joueuses canadiennes.

Il avait alors confié qu'Ivanovic était certes une joueuse de talent, mais que son classement au-delà du 60e rang mondial justifiait difficilement sa demande, ajoutant que la présence de la Serbe en qualification constituerait une belle affiche pour le premier week-end du tournoi.

L'évolution du classement des Canadiennes et les bonnes performances d'Ivanovic au cours des derniers jours ont toutefois amené le directeur de la Coupe Rogers à contacter le clan Ivanovic au début de la semaine. Assuré de la présence de Stéphanie Dubois avec Aleksandra Wozniak, Lapierre pouvait offrir le troisième laissez-passer à la Serbe. En vain.

Sur son site internet, Ivanovic s'est déclarée « blessée » par les propos de Lapierre, tel qu'ils ont été rapportés dans le quotidien The Gazette. « J'aurais adoré jouer à Montréal, mais j'ai été très blessée par les propos de M. Lapierre, a-t-elle indiqué sur son site internet. Ces commentaires contredisaient tout ce qu'il avait dit à mon agent. C'est-à-dire que ma demande de laissez-passer avait été refusée parce que je n'étais pas Canadienne.

«J'aurais accepté de jouer en qualification, mais j'ai eu l'impression qu'il (Lapierre) avait dépassé les bornes avec cette entrevue. Malheureusement, je ne me sentais plus bienvenue dans ce tournoi.»

Il faut toutefois préciser qu'Ivanovic, qui n'est toujours que 62e au monde, dispute cette semaine un troisième tournoi d'affilée et qu'elle a accepté un laissez-passer pour jouer à New Haven, la semaine après la Coupe Rogers. On voit mal dans ces conditions comment elle aurait vraiment pu être à Montréal la semaine prochaine.

Certes populaire, en raison notamment de son physique et de son élégance, la femme de 22 ans n'a jamais pu répéter ses succès de 2008, quand elle a remporté le tournoi de Roland-Garros et a atteint le premier rang mondial. Depuis, sa chute au classement est constante et les entraîneurs se succèdent à ses côtés sans trouver de solutions.

De son côté, Lapierre trouve évidemment malheureuse la tournure des événements. «Le tennis féminin a besoin de son retour au sommet de sa forme, a-t-il estimé. Le public montréalais l'aime beaucoup et nous serons toujours heureux de l'accueillir à Montréal.»