Il y a un an, au Stade Uniprix, Frédéric Niemeyer faisait ses adieux à la compétition en affrontant Roger Federer. Une belle soirée, qui fermait un chapitre dans la carrière du joueur québécois et préparait le suivant.

Depuis le début de l'année, Niemeyer est l'entraîneur de l'espoir ontarien Milos Raonic. «Je suis heureux dans ma nouvelle vie, même si la transition a été un peu plus compliquée que prévu. Il fallait revoir notre relation et Milos devait apprendre à me faire confiance. Cela a pris un mois ou deux, mais tout va très bien depuis. J'avais signé pour travailler 25 semaines avec lui cette année, j'en ferai beaucoup plus!»

Sous la gouverne de Niemeyer, Raonic a poursuivi sa remarquable progression. Finaliste du Challenger de Granby récemment, il s'est approché du top 200 mondial et prendra part dans quelques semaines aux qualifications de son premier tournoi du Grand Chelem, à New York.

«Milos a une grande confiance en ses moyens et il est à l'aise dans les matchs importants, a souligné Niemeyer. C'est une belle qualité parce que le mental est très important au tennis. Certains joueurs s'arrêtent au 100e ou au 150e rang parce qu'ils ne se voient pas aller plus haut. Lui se voit très haut et je crois qu'il pourrait bien y arriver.

«Cela dit, il n'a encore que 19 ans et va devoir acquérir une maturité physique et technique, ainsi que l'expérience qui lui fait encore défaut, a poursuivi l'entraîneur. Cela a paru, hier (lundi), dans son match contre Hanescu.»

Désormais partie intégrante du système mis en place par Tennis Canada pour encadrer notre élite, Frédéric Niemeyer mesure l'ampleur du travail à accomplir. «Le Canada est encore un dinosaure au tennis, a-t-il estimé. On a beaucoup progressé avec l'élite, notamment grâce au Centre national d'entraînement et à l'arrivée de personnes très compétentes.

«L'encadrement de la base est toutefois encore très déficient. On le voit quand les joueurs arrivent au Centre national. Certains n'ont visiblement pas été préparés et ils trouvent cela très difficile au début. C'est arrivé à Milos, et à d'autres aussi.»

La patience

Martin Laurendeau, capitaine de l'équipe canadienne de Coupe Davis, confirme l'analyse de Niemeyer, mais invite à la patience. «La priorité de Tennis Canada pour les prochaines années est justement le travail avec la base, les moins de 12 ans, avec des programmes comme le mini-tennis et une implication dans les écoles primaires, a noté Laurendeau. C'est un travail de longue haleine, pour lequel il faudra compter plusieurs années.»

Et c'est avec des entraîneurs passionnés de la trempe de Niemeyer et Laurendeau que ce travail portera ses fruits.