Il ne fera pas bon se retrouver dans la partie haute du tableau lors de la deuxième semaine de Wimbledon, où seront rassemblés les trois plus gros herbivores de la décennie: Roger Federer, Andy Roddick et Lleyton Hewitt.

Les trois champions ont certes eu des hauts et des bas en début de tournoi, mais ils ont surtout montré que les années n'avaient pas entamé leur faim de victoire. Elle est au contraire plus vive que jamais, pour des raisons différentes.

C'est, une nouvelle fois, l'histoire qui motive le Suisse de 28 ans, à la poursuite du record de Pete Sampras. Mis au bord du précipice par le Colombien Alejandro Falla dès le premier tour, encore inquiété par un Serbe inconnu au deuxième, il est redevenu lui-même vendredi pour balayer en trois sets le Français Arnaud Clément 6-2, 6-4, 6-2.

«J'ai essayé d'être plus agressif au retour, j'ai bien servi quand il le fallait aussi. Et j'ai été solide du fond du court. Honnêtement, c'était un match top après deux premiers tours difficiles», a-t-il commenté.

Si Federer est incontestablement le plus grand des trois avec ses six titres à Wimbledon, c'est bien Hewitt qui totalise le plus grand nombre de matches gagnés sur cette surface.

Contre le Français Gaël Monfils, l'Australien de 29 ans a remporté son 101e succès sur l'herbe, 6-3, 7-6 (11/9), 6-4, sans coup férir, sauf au bris d'égalité de la deuxième manche où il a dû écarter trois balles de set.

Vainqueur de Federer en finale du tournoi de Halle, il y a une douzaine de jours, après une désespérante série de quinze revers, Hewitt est persuadé qu'il a toujours dans sa raquette, dans les jambes et dans la tête, les moyens de redevenir ce qu'il fut au début du siècle, un vainqueur de Wimbledon (2002).

«Je bouge bien. Je suis surpris de la façon dont j'ai rebondi après les dernières opérations», a commenté l'ex-numéro 1 mondial, longtemps empoisonné par de graves problèmes de hanches. Il devra être à 100% dès le prochain tour contre Novak Djokovic.

Roddick, incontestable grand du jeu sur herbe avec ses quatre titres au Queen's et ses trois finales à Wimbledon, est le seul du trio majeur à n'avoir jamais gagné le Grand Chelem anglais. Et à 27 ans, le temps commence à presser.

Ce sera peut-être pour cette année car, si Federer et Nadal ont peiné face à des adversaires peu cotés, l'Américain a au contraire livré quelques performances très convaincantes face à des rivaux dangereux.

Comme face au serveur-volleyeur français Michaël Llodra au tour précédent, il n'a eu besoin que de quatre manches pour faire plier Philipp Kohschreiber, un joueur qui lui rappelait de mauvais souvenirs. Lors de leur dernière rencontre il y a deux ans, l'Allemand l'avait sorti des Internationaux d'Australie.

«Je l'ai un peu trop laissé être l'agresseur au début, mais les deux derniers sets ont été assez bons», a réagi le Texan, vainqueur 7-5, 6-7 (5/7), 6-3, 6-3.

Dans le tableau féminin, toutes les favorites sont passées et deux d'entre elles, Justine Henin et Kim Clijsters, s'affronteront dès les huitièmes de finale dans un duel belge qui promet beaucoup.