Elena Dementieva et Francesca Schiavone, deux des joueuses les plus expérimentées du circuit qui comptent à elles deux pas moins de 22 participations à Roland-Garros, s'affronteront jeudi en demi-finale du Grand Chelem sur terre battue.

La Russe a éliminé sa compatriote Nadia Petrova, diminuée par une blessure, en trois sets 2-6, 6-2, 6-0. L'Italienne n'a eu besoin que de deux manches 6-2, 6-3 pour battre la Danoise Caroline Wozniacki.

Il s'agira d'une première en Grand Chelem pour Schiavone, et aussi pour son pays. Devenue une puissance du tennis féminin grâce à deux victoires en Fed Cup, la péninsule n'avait jamais réussi à placer une de ses joueuses dans le dernier carré d'un tournoi majeur depuis le début de l'ère Open (1968).

Dementieva retrouve elle les demi-finales de Roland-Garros six ans après sa première apparition à ce niveau à Paris en 2004. Cette année-là, elle s'était inclinée en finale contre une autre Russe, Anastasia Myskina.

La Moscovite, âgée de 28 ans, a profité des problèmes physiques de son adversaire, touchée à une cuisse, pour s'imposer très facilement. Après avoir dominé la première manche, Petrova n'a plus été capable de courir normalement.

Dementieva, cinquième mondiale, est probablement la meilleure joueuse du circuit à n'avoir jamais gagné un Grand Chelem. Dans un tableau privé de sa grande favorite Justine Henin, elle dispose d'une bonne chance de se débarrasser définitivement de l'image de perdante que sa médaille d'or aux Jeux olympiques de Pékin n'a pas complètement effacée.

Il lui faudra d'abord écarter Francesca Schiavone. Le bilan parle pour elle, puisqu'elle reste sur trois succès face à l'Italienne.

En français

Une bonne partie du défi consistera pour elle à garder ses nerfs, qui l'ont souvent trahie par le passé.

«C'est très spécial pour moi de jouer une nouvelle demi-finale», a dit la Russe au public du Suzanne-Lenglen dans un très bon français, elle qui n'a jamais caché son amour pour Roland-Garros et pour Paris. En février, elle y avait remporté le seizième titre de sa carrière, le dernier en date, au tournoi en salle de Coubertin.

Schiavone, une joueuse de 29 ans qui fait partie du paysage depuis une bonne décennie, avait échoué trois fois en quarts de finale d'un tournoi majeur, la première en 2001 à Roland-Garros et la dernière en 2009 à Wimbledon (contre Dementieva).

Huitième de finaliste la plus âgée, la Milanaise, 17e mondiale, n'a eu aucun mal à dominer la plus jeune, de dix ans sa cadette. Très véloce avec son physique compact (1,65 m, 64 kg), elle s'est bien sûr battue sur toutes les balles comme à son habitude.

Mais c'est aussi elle qui a pris la plupart des initiatives, y compris en montant souvent au filet, avec pas mal de réussite (13 sur 16).

Pour Wozniacki, le costume de troisième tête de série était un peu surdimensionné, d'autant qu'elle était arrivée à Paris avec une cheville douloureuse. La jeune Danoise, propulsée au sommet par sa finale inattendue au dernier US Open, n'en signe pas moins sa deuxième meilleure performance en Grand Chelem.