Roger Federer, numéro 1 mondial, a été éliminé mardi en huitièmes de finale du tournoi de Miami par le Tchèque Tomas Berdych, 16e tête de série, 4-6, 7-6 (7/3), 6-7 (6/8) dans un match au couteau à la fin duquel il s'est procuré une balle de match sur son service.

Rafael Nadal est donc le seul membre du Top 4 mondial à atteindre les quarts de finale du deuxième tournoi Masters 1000 de la saison, après les éliminations rapides de Novak Djokovic, Andy Murray (2e tour) et Federer.

L'Espagnol, actuel numéro 4 de la bande, joue mercredi contre le Français Jo-Wilfried Tsonga, huitième tête de série à Miami.

Il y a deux semaines à Indian Wells (Masters 1000), Federer avait été sorti dès le troisième tour par le Chypriote Marcos Baghdatis, s'inclinant aussi au jeu décisif dans la dernière manche après avoir eu trois balles de match.

«Ce n'est pas un secret que j'ai eu des difficultés durant ces derniers matches aux États-Unis, c'est décevant, a réagi Federer. Je me suis battu comme j'ai pu étant donné les problèmes du moment dans mon jeu.»

Nerfs d'acier

«Peut-être que la maladie (infection pulmonaire en février) m'a amoindri plus que je croyais, peut-être que la pause (entre sa victoire aux Internationaux d'Australie début février et Indian Wells à la mi-mars) a été un peu longue», a-t-il suggéré.

«La confiance m'a un peu manquée, c'est peut-être ce qui m'a coûté cher dans ces deux derniers tournois, a-t-il ajouté. J'ai hâte d'être sur terre battue maintenant, cela va m'aider de devoir changer de surface.»

Le Suisse a eu une balle de match sur son service dans le dernier bris d'égalité mais le Tchèque démontrait des nerfs d'acier pour aller chercher l'égalisation à 6-6 puis prendre l'avantage 7-6 grâce à deux coups droits gagnants.

Le Suisse envoyait ensuite un coup droit dans le filet pour concéder le match, symbole d'une rencontre où il a multiplié les erreurs.

Federer a en effet commis un très grand nombre de fautes directes (62 selon le décompte de l'organisation), notamment en fin de première manche, où il s'est totalement écroulé alors qu'il avait un bris d'avance.

Mais c'est aussi et surtout son incapacité à concrétiser ses occasions de faire le bris (seulement 2 sur 12) qui aura perdu le Suisse.

Une atmosphère de stade de soccer

En deuxième manche, la réaction de Federer a été palpable mais Berdych, souvent irrégulier sur le circuit, a su cette fois évoluer en permanence à son meilleur niveau, sans craquer sous les coups de boutoir du Suisse et en se permettant même de jouer la carte de l'offensive pour bousculer le numéro 1 mondial.

Ce dernier montrait toutefois plus de cran dans le jeu décisif, poussant le Tchèque à la faute de nombreuses fois.

Berdych faisait le bris en début de dernier set mais Federer réagissait pour recoller à 4-4.

La fin de match se disputait dans une atmosphère de stade de soccer, avec des spectateurs en ovation debout sur plusieurs points, poussant Federer mais sachant aussi saluer la vaillance d'un Berdych sur un nuage.

Le spectacle était total et Berdych parvenait à construire l'un des plus beaux succès de sa carrière grâce à une fougue offensive impressionnante.

«Battre le numéro 1 mondial, c'est une sensation magnifique, a indiqué le Tchèque. Mais ce n'était pas une finale. Il y a un autre match qui m'attend, c'était un bon match pour moi, mais il y a d'autres à gagner maintenant.»

Berdych affrontera l'Espagnol Fernando Verdasco (10e) jeudi en quarts de finale.