Impressionnant depuis le début de l'Open d'Australie, Andy Murray va tester son ambition sur Rafael Nadal en quarts de finale mais Juan Martin Del Potro et Dinara Safina ont pris la porte, dimanche.

Jour après jour, Murray montre ses muscles à Melbourne où il a, comme Nadal, dû abattre un arbre pour rendre possible le choc entre les N.2 et N.4 mondial.

À ce petit jeu de bûcheron, l'Ecossais a descendu John Isner, 2,06 m avec plus de facilité (7-6, 6-3, 6-2) que Nadal a scié Ivo Karlovic, 2,08 m, lequel a pris à l'Espagnol son deuxième set du tournoi (6-4, 4-6, 6-4, 6-4).

Tous deux étaient extrêmement soulagés d'avoir survécu à une partie qu'ils n'ont pas adorée, même si Murray s'est fait plaisir avec deux passings «de malade mental» (dixit Isner), tirés du fin fond des bâches au troisième set.

«Karlovic est probablement l'adversaire contre lequel c'est le plus difficile de pratiquer un bon tennis. Ses services sont des penalties. On choisit un côté en espérant que ce soit le bon», a témoigné Nadal.

S'il est difficile de tirer des conclusions de matches aussi atypiques, Murray a montré des qualités de défense stupéfiantes - Isner ne lui a servi «que» 14 aces - ainsi qu'un mental de tireur d'élite.

«Il ne fait aucun doute que je joue bien. Il faut que je continue comme ça voire un peu mieux si je veux gagner le tournoi», a-t-il expliqué après avoir atteint pour la première fois les quarts d'un «major» sans perdre un set.

«Andy n'a rien à prouver à personne. Qu'il gagne ou qu'il perde contre moi, il aura ses chances de remporter un Grand Chelem à l'avenir», s'offusque Nadal à l'idée qu'il puisse servir de test à l'Ecossais.

Il n'empêche que Murray reste avec Federer le dernier joueur du Top 5 contre lequel le Majorquin présente un bilan positif (7-2). «Il faudra que je joue mon meilleur tennis, balaye-t-il, sinon je pourrai savourer mon vol de retour.»

Roddick s'accroche

Juan Martin Del Potro, N.5 mondial, a d'ores et déjà pris ses billets d'avion pour l'Argentine après avoir fini par craquer (5-7, 6-4, 7-5, 5-7, 6-3) face à Marin Cilic dans un tournoi compliqué pour lui depuis le début.

Handicapé par un poignet douloureux, le vainqueur de l'US Open n'a pas gagné une fois en trois sets. Il a mis 2h34 face à Florian Mayer, 3h00 contre Michael Russell, 4h17 pour battre James Blake et 4h38 pour perdre le match de trop.

«J'ai besoin de me reposer», a conclu «JMDP».

Cilic, qui égale son meilleur résultat en Grand Chelem, va désormais défier Andy Roddick, toujours vivant après un duel épique face à Fernando Gonzalez (6-3, 3-6, 4-6, 7-5, 6-2) où le Chilien s'est autodétruit après avoir perdu le quatrième set sur une balle litigieuse.

«Quand on s'accroche, on finit toujours par avoir sa chance», a soufflé Roddick qui reste en lice pour offrir à l'Amérique... et à lui-même son premier titre du Grand Chelem depuis sa propre victoire à l'US Open en 2003.

Jamais les États-Unis n'ont eu à attendre aussi longtemps un trophée majeur.

C'est fini en revanche pour Dinara Safina qui a abandonné face à sa compatriote russe Maria Kirilenko. «C'est encore le dos», a souligné la N.2 mondiale en larmes et franchement inquiète. Kirilenko, 58e mondiale, affrontera Zheng Jie, première Chinoise à atteindre les quarts de finale à Melbourne.

Justine Henin a remporté le derby belge face à Yanina Wickmayer (7-6, 1-6, 6-3) pour tenter de venger Kim Clijsters en quarts face à Nadia Petrova qui a gagné, elle, le choc russe contre la N.3 mondiale Svetlana Kuznetsova (6-3, 3-6, 6-1).

Wickmayer, 20 ans, a longtemps dégagé la meilleure impression face à une Henin en difficulté physiquement. Mais l'ancienne N.1 mondiale a serré les dents et le jeu pour vivre «un nouveau grand moment».