Juan Martin del Potro a un autre objectif en tête, maintenant qu'il a remporté les Internationaux des Etats-Unis.

«Mon rêve est d'être le no 1 au monde, mais la route sera longue, a-t-il dit, mercredi, lors d'une conférence de presse tenue après son arrivée en Argentine. En ce moment, il y a des joueurs qui sont bien meilleurs que moi.»

Del Potro a été accueilli à l'aéroport de Buenos Aires par des partisans qui ont scandé «Olé, Olé» et «Del Pooo, Del Pooo», le genre de réaction qu'on réserve habituellement aux vedettes de soccer. Les journalistes et les caméramen se poussaient pour obtenir de meilleures places pendant qu'il signait des autographes. Il n'a toutefois jamais perdu le sourire malgré le désordre.

Del Potro est classé no 5, quatre rangs derrière le no 1 mondial Roger Federer, qu'il a battu lundi en finale à Flushing Meadows. Sa victoire surprise, acquise au score de 3-6, 7-6 (5), 4-6, 7-6 (4), 6-2, a rehaussé le moral de bien des gens en Argentine, où l'équipe nationale de foot peine en éliminatoires de la Coupe du monde. L'Argentine n'a pas raté sa qualification depuis 1970.

Del Potro devait ensuite se rendre dans sa ville d'origine de Tandil, à environ 350 km au sud de Buenos Aires. La ville de 100 000 habitants préparait un défilé en son honneur. Il sera désigné «ambassadeur sportif officiel» en plus de recevoir la clé de la ville.

Invité à expliquer sa victoire aux dépens de Federer, del Potro a souri.

«Je n'y comprends toujours rien, a-t-il dit. Je n'ai pas encore eu le temps de me détendre. Je suis sur le pilote automatique.»

Premier Argentin à remporter les Internationaux des Etats-Unis depuis Guillermo Vilas en 1977, del Potro a dit avoir utilisé son statut de négligé comme source de motivation.

«Il y a eu des moments critiques où j'ai cru que j'allais perdre, a-t-il reconnu. Par contre, je me disais que je n'avais rien à perdre. Federer en était à sa 21e finale (en Grand chelem) et c'était ma première. J'ai simplement continué de courir jusqu'au dernier point. Je pense que j'ai réalisé que je pouvais l'emporter dans le dernier set, quand j'ai réussi un bris de service à ses dépens.»

L'athlète de 20 ans a dit oser croire que la victoire ne le changera pas.

«Ca ne va pas changer qui je suis, a-t-il souligné. J'ai seulement vécu un rêve que j'avais, mais j'aurai encore les mêmes amis. C'est là quelque chose d'important si je veux garder les pieds sur terre. J'ai aussi mes entraîneurs et les gens avec qui je travaille, ainsi que ma famille.»