L'adolescente Américaine Melanie Oudin, 70e mondiale, a signé un nouvel exploit en éliminant samedi à New York Maria Sharapova pour atteindre les 8e de finale de l'US Open, deux jours après avoir sorti une autre Russe, Elena Dementieva, tête de série N.4.

Sharapova (N.29), ex N.1 mondiale victorieuse de l'US Open en 2006 mais tombée au classement mondial après neuf mois d'absence en raison d'une opération de l'épaule droite, s'est inclinée 3-6, 6-4, 7-5, trahie notamment par son service et secouée par la fougue de l'Américaine.

La surprise Oudin affrontera maintenant la Russe Nadia Petrova (N.13) pour une place en quart de finale.

Au bout d'un match à rebondissements de trois heures, la jeune fille originaire de Georgie, dont l'arrière grand-père était Français, a manqué de fondre en larmes, engloutie par l'émotion et les vivas du court Arthur-Ashe.

«Je ne sais pas quoi dire, a-t-elle balbutié. Je ne sais pas comment j'ai fait, je me suis battue autant que je pouvais, je n'y crois pas...»

La petite mais athlétique Américaine a bien profité de la générosité de Sharapova, qui a commis la bagatelle de 63 fautes directes dont l'incroyable total de 21 doubles fautes. Elle qui a récemment changé la mécanique de son geste de service, pour le raccourcir afin de moins solliciter son épaule, n'a visiblement pas encore trouver la bonne combinaison.

«Oui, je n'arrivais pas à servir doucement aujourd'hui, a-t-elle ironisé. Mes deuxièmes balles dépassaient les 150 km/h. Je n'arrivais pas à servir moins fort...» La Russe a remporté seulement 30% des points sur sa 2e balle!

Elle restait pourtant sur de bonnes performances cet été sur dur: quart de finale à Stanford, demi-finale à Cincinnati et finale à Toronto.

Oudin, qui portait un large bandage à la cuisse gauche, souvenir de son match contre Dementieva, a aussi pris le parti de l'attaque, répondant sans complexe aux puissantes frappes de fond de court de Sharapova.

«C'est une battante qui ne lâche rien et rentre dans son adversaire, assure Samuel Sumyk, entraîneur de Vera Zvonareva (N.7). Là, elle surprend tout le monde dans le milieu. Battre Dementieva puis Sharapova, c'est pas rien.»

«J'ai toujours été quelqu'un de très compétitive, c'est pour ça que j'ai écrit le mot «believe» (croire) sur mes chaussures», a déclaré Oudin, déjà 8e de finale à Wimbledon -en étant issue des qualifications- après avoir battu en route Jelena Jankovic (N.6), sa première victime du Top 10 mondial.