Un juge a ordonné jeudi que le père de la joueuse australienne de tennis Jelena Dokic reste en détention 30 jours afin de permettre de boucler l'enquête concernant les menaces qu'il aurait proférées à l'encontre de l'ambassadeur d'Australie à Belgrade.

Damir Dokic était maintenu en détention mercredi dans sa maison du nord de la Serbie. La police a indiqué avoir découvert sept fusils de chasse, un pistolet et deux bombes lors d'une perquisition effectuée à son domicile situé dans le massif de Fruska Gora.

Le journal serbe Blic a cité mercredi Damir Dokic disant qu'il avait appelé l'ambassade d'Australie et menacé de «lancer une roquette» sur la voiture de l'ambassadeur d'Australie en Serbie.

Dokic s'est dit en colère après l'entrevue de sa fille publiée dans le magazine australien Sport&Style dans lequel la joueuse accusait son père de l'avoir battue. Il a ajouté qu'il n'existait «aucun enfant n'ayant pas été battu par ses parents et pour Jelena il en va de même».

Le ministre serbe de l'Intérieur Ivica Dacic a expliqué que la police avait l'obligation de répondre à des menaces concernant des diplomates étrangers.

Jelena Dokic, qui avait abandonné la nationalité australienne pour devenir serbe avant de se séparer de son père et de retourner en Australie, a remporté cinq tournois de la WTA dans sa carrière et a atteint la quatrième place mondiale en 2002.

Elle a ensuite connu des hauts et des bas marqués par des blessures, avant d'atteindre cette année les quarts de finale des Internationaux d'Australie. Elle figure au 74e rang mondial.

Dans l'entrevue au magazine australien, Dokic expliquait avoir fui sa famille en 2002 pour mettre fin aux abus dont elle avait souffert «plus que quiconque sur le circuit».

«Quand vous connaissez des choses comme celles-là, jouer un match de tennis est plutôt facile», avait dit la joueuse.

Née en ex-Yougoslavie, elle a émigré avec sa famille à Sydney quand elle était petite fille et a représenté l'Australie aux Jeux olympiques en 2000. Elle a ensuite renoncé à ses attaches australiennes en 2001 pour rentrer en Serbie avant de recommencer à défendre les couleurs de l'Australie en 2006.

Âgée de 16 ans et issue des qualifications, elle avait battu la numéro un mondiale de l'époque Martina Hingis au premier tour à Wimbledon en 1999 avant d'atteindre les demi-finales du tournoi du Grand Chelem sur gazon en 2000.

Après avoir occupé le quatrième rang mondial, elle avait sombré dans les profondeurs du classement pour se retrouver 617e à la WTA en 2006.

«Il y a eu une période où rien ne pouvait me rendre heureuse... Je voulais la vie de quelqu'un d'autre», avait ajouté Dokic avant d'expliquer que son petit ami Tin Bikic l'avait aidée à s'en sortir.