En remportant son cinquième tournoi de Monte-Carlo de suite dimanche, Rafael Nadal a montré qu'il gardait une longueur d'avance sur ses adversaires malgré quelques approximations inhabituelles.

Cela fait quatre ans que le Majorquin est l'incontesté roi de la terre battue où il a remporté 138 de ses 142 matches depuis 2005. Etre devenu le meilleur joueur de la planète n'a rien changé à cette domination outrancière. Sa victoire (6-3, 2-6, 6-1) sur Novak Djokovic en finale l'a confirmé: malgré un jeu encore en chantier, le N.1 mondial attend toujours l'émergeance d'un rival capable de vraiment l'enquiquiner et semble bien parti pour remporter un cinquième Roland-Garros de suite dans un peu plus d'un mois.

De ces trois principaux concurrents, Roger Federer semble ne plus présenter la même menace que par le passé. Andy Murray a encore tout à prouver sur la surface, malgré une fin de match encourageante face à Nadal samedi.

Quant à Djokovic, il a constaté qu'il n'était certes «pas loin» mais qu'il avait «encore perdu» contre Nadal, pour la septième fois en sept rencontres sur terre battue.

Si Nadal a donc encore de la marge, il s'est cependant aussi montré moins souverain que les deux années précédentes lorsqu'il n'avait pas cédé le moindre set du tournoi. Des frappes moins profondes, un déplacement moins naturel et des erreurs stupéfiantes en coup droit: l'Espagnaol semble payer le fait d'avoir ajusté son jeu pour être également compétitif sur les autres surfaces.

Cela lui a permis de devenir N.1 mondial et de remporter, à Wimbledon et l'Open d'Australie, des tournois du Grand Chelem ailleurs qu'à Paris. Mais cette transformation a visiblement aussi enrayé un peu la machine sur terre.

À l'usure et au courage

Bousculé par Djokovic dimanche -le Serbe a également mené 3-1 dans le premier set- Nadal s'en est surtout sorti à l'usure et au courage. «C'était un match compliqué, j'ai dû me battre», a souligné Nadal qui a fait la différence au début du troisième set lors de quatre premiers jeux interminables.

«Cela a été la clé du match, il a joué mieux que moi à ce moment-là, mais j'ai gagné les points importants», a commenté l'Espagnol qui a sauvé une kyrielle de balles de break face à Djokovic, déçu de s'être «trop précipité».

«J'ai fait un très bon match. Physiquement je me sentais bien. Mais j'ai peut-être +surjoué+ par moments et sur les points importants il a été plus patient», a déclaré le Serbe qui s'est effondré à partir de 3-1 dans ce set.

Assuré de conserver la place de N.3 mondial, il était néanmoins satisfait de revenir en forme au moment où il a énormément de points à défendre.

Nadal accentue, lui, encore son avance sur Federer à la tête du classement. Cette 14e victoire dans un Masters 1000 lui permet par ailleurs de rejoindre le Suisse à la deuxième place du palmarès, à trois longueurs d'Andre Agassi.

«Je vais essayer d'aller chercher ce record mais ces tournois sont durs à gagner, a commenté Nadal. Il lui reste deux Masters 1000 sur terre battue, à Rome et Madrid, pour déjà dépasser Federer. Sachant qu'il sera dès la semaine à Barcelone pour essayer de décrocher là-aussi un cinquième titre d'affilée