Agés de 22 et 21 ans, Rafael Nadal et Novak Djokovic se retrouveront pour la seizième fois de leur jeune carrière dimanche en finale du Masters 1000 de Monte-Carlo.

Si les dix-neuf duels entre Federer et Nadal sont entrés dans la légende du tennis, la rivalité entre l'Espagnol et Djokovic est un autre classique des temps modernes. Et là aussi le rapport de force penche nettement en faveur de Nadal, vainqueur à onze reprises dont six fois sur six sur terre battue. Leurs deux dernières demi-finales de Roland-Garros ont mesuré l'étendue du fossé qui sépare les deux hommes sur la surface. Nadal s'était à chaque fois imposé en trois sets secs et leur dernière rencontre, au premier tour de la Coupe Davis début mars, a même viré à la démonstration (6-4, 6-4, 6-1).

Autant dire que le N.1 mondial semble bien parti pour un quintuplé historique à Monte-Carlo, même si Djokovic, qui disputera sa deuxième finale d'un Masters 1000 de rang après celle perdue face à Murray à Miami, est clairement sur une pente ascendante après un début de saison mitigé.

«Djokovic ne sera pas favori mais dans un bon jour qui sait?», a suggéré Stanislas Wawrinka, battu (4-6, 6-1, 6-3) par le Serbe dans une demi-finale à rebondissements où le Suisse a vivement regretté la balle de double break gâchée pour mener 3-0 au troisième set.

Sensation dans l'air

Wawrinka n'avait alors pas encore vu la deuxième demi-finale où Nadal a encore étalé sa solidité légendaire. Vainqueur (6-2, 7-6) d'un Andy Murray formidable sur la fin de match, le N.1 mondial cherche encore ses marques sur une surface où il a gagné 137 de ses 141 derniers matches.

Mais lorsqu'il s'agit de répondre présent, au plus fort de la tempête, il est là. Bousculé par un Murray soudain très entreprenant, le Majorquin s'est fait remonter de 5-2 à 5-5 malgré une première balle de match à 5-3.

Une petite sensation était alors dans l'air: voir Nadal perdre un set à Monte-Carlo pour la première fois depuis sa finale face à Federer en 2006.

«Mais au tie-break, il a sorti des points fantastiques», a témoigné Murray qui, pour la première demi-finale de sa carrière sur terre battue, a appris «plein de choses». Il quitte le Rocher sur une note très encourageante après avoir tenu tête, pendant quelques jeux, au «meilleur joueur de terre battue de tous les temps».

Voilà donc la tâche au programme de Djokovic dimanche au meilleur des trois sets. Assuré de sa place de N.3 mondial après la défaite de Murray, le Serbe sera devant un défi à la hauteur de son ambition. Enorme.

«Je suis sûr que ce sera un autre match que nos précédentes rencontres», a assuré Nadal, toujours modeste et prudent, soulignant qu'il ne se sentait «absolument pas imbattable» à Monte-Carlo.