Le guerrier Rafael Nadal a encore une fois étalé une volonté hors du commun pour sauver cinq balles de match et écoeurer David Nalbandian, jeudi en 8e de finale du tournoi d'Indian Wells.

Ce combat épique conclu sur le score de 3-6, 7-6 (7/5), 6-0 à 02h00 du matin après une joute de près de trois heures permet à Nadal d'atteindre les quarts de finale pour affronter un autre Argentin, Juan Martin Del Potro, tête de série N.6.

«Mentalement, Nadal a cette faculté incroyable de rester concentré du premier au dernier point du match, qu'il joue la finale de Wimbledon ou le premier tour d'un petit tournoi». Ces paroles de Novak Djokovic, prononcées la semaine dernière, ont pris tout leur sens face à Nalbandian.

Chahuté dans le premier set par un Argentin au jeu littéralement «Nadalien», redoutablement précis, puissant et physique, l'Espagnol s'est ensuite ressaisi dans la deuxième manche, passant toutefois tout près du point de rupture.

«J'ai eu de la chance, beaucoup de chance», a-t-il déclaré. Modeste mais également en colère contre lui-même: «Je ne suis pas content de moi et de la façon dont j'ai entamé le match. Je n'avais pas les idées claires et j'ai pas bien appréhendé le match. C'était peut-être à cause de mes deux larges défaites contre lui...». En 2007, Nalbandian avait en effet marqué au fer rouge le jeune Majorquin, pas encore N.1 mondial (6-1, 6-2 à Madrid et 6-4, 6-0 à Bercy).

«J'avais peur de son revers, a ajouté Nadal. Du coup j'ai trop joué sur son coup droit et il m'a tué (sic) avec. Je n'aurais pas dû avoir peur de son revers.»

Petit satisfecit

C'est à peine si le vainqueur de l'Open d'Australie s'est adressé un petit satisfecit: «Je suis content de ma réaction, content d'avoir sauvé le match, j'espère que ça va me donner confiance pour la suite».

L'opération de sauvetage a eu lieu en deux fois, au cours d'une deuxième manche folle, où les deux ont fait des montagnes russes raquette en main.

Après avoir gâché cinq occasions de faire le break à 2 à 1 dans la deuxième manche, pour concéder le jeu et se faire breaker dans la foulée, Nadal «débreakait» tout de suite avant d'encaisser un jeu blanc: 5-3.

Venait alors un 9e jeu irréel. Quatre fois de suite, le Majorquin faisait face à une balle de match et quatre fois il écartait le danger, sur trois coups gagnants et une erreur adverse.

Et sur sa première balle de jeu, Nadal revenait comme une fleur à 5-4... L'effet de ce retour en majuscule était dévastateur sur son adversaire.

Sonné, abasourdi, groggy, Nalbandian entamait son jeu de service par une double faute avant de se procurer une cinquième balle de match. Qu'un coup gagnant de +Rafa+ repoussait encore. Derrière, Nadal empochait le jeu sur sa première balle de break... Il enchaînait alors avec un jeu de service blanc pour mener 6-5. Surréaliste ! D'autant que Nalbandian servait de nouveau une double faute. Mais Nadal manquait une balle de set et concédait le jeu du 6-6.

Lors du jeu décisif, l'Espagnol devait attendre sa troisième balle de set pour assommer Nalbandian, qui dès lors n'y était plus.

La troisième manche n'était qu'une formalité pour un Nadal concentré à l'extrême et un Argentin aux abois.