Fernando Verdasco est devenu un autre joueur depuis la victoire espagnole en Coupe Davis fin novembre en terre argentine, et l'a prouvé en éjectant Andy Murray en huitièmes de finale de l'Open d'Australie lundi.

Joli garçon, joueur esthétique et rigoureux... cela fait un moment que Verdasco ne laisse pas indifférent sur le circuit. Ana Ivanovic a fait partie des adeptes en s'affichant aux côtés du play-boy espagnol l'année dernière.

Mais, avec deux petits tournois à son palmarès et aucun quart de finale en Grand Chelem, Verdasco n'était pas tout à fait une star mondiale non plus.

«Faire les gros titres ne m'a jamais intéressé», souligne le Madrilène. Mardi, Verdasco, 15e mondial, risque cependant de faire parler de lui dans les journaux espagnols après sa victoire impressionnante (2-6, 6-1, 1-6, 6-3, 6-4) sur l'un des grands favoris du tournoi.

C'est, à 25 ans, le plus grand exploit de sa carrière. Il trouve une grande partie de son origine dans le succès renversant de l'Espagne en finale de Coupe Davis en Argentine.

En l'absence de Rafael Nadal, la petite troupe d'Emilio Sanchez semblait démunie. Mais Fernando Verdasco, avec l'aimable complicité de son grand copain Feliciano Lopez, avait déjoué tous les pronostics en remportant le double et le point décisif face à Jose Acasuso. Un tournant dans sa carrière.

«La finale de Coupe Davis m'a changé comme joueur. Quand j'ai perdu le troisième set aujourd'hui, j'ai repensé à la finale en Argentine où j'avais été dans la même situation. Cela m'a beaucoup aidé.»

Pas de ski avec Andre et Steffi

Depuis le hold-up de Mar del Plata, Verdasco vole. Finaliste à Brisbane, seulement battu par Stepanek, il n'a laissé que douze jeux à ses trois premiers adversaires (dont Stepanek) à Melbourne. Personne n'avait jamais fait mieux en Australie depuis le début de l'ère Open en 1968.

En gros progrès au service, doté d'une énorme frappe de coup droit, il est surtout devenu beaucoup plus régulier que par le passé. «J'ai une confiance en moi énorme en ce moment, c'est très particulier comme sentiment.»

La différence est flagrante. En octobre il avait perdu deux fois de suite en deux semaines face à Murray, à Saint-Pétersbourg (6-0, 6-3) et à Bercy (6-3, 7-6). «C'était avant», dit-il.

«Je suis beaucoup plus fort mentalement, et physiquement je suis au top», ajoute le Madrilène, qui a travaillé cet hiver à Las Vegas avec Gil Reyes, l'ancien très imposant préparateur d'Andre Agassi.

«J'étais toujours un peu passé au travers de mes débuts de saison, je voulais que ça change. J'ai fait le bon choix. A Vegas c'est très impressionnant. Tout est tellement professionnel.»

Agassi est même venu lui faire un petit coucou le jour de Noël avant de partir avec sa femme Steffi Graf à la montagne. «On a discuté, il m'a donné des conseils mais je les garde pour moi», explique Verdasco en souriant.

«Ensuite ils sont partis au ski, j'adore le ski donc j'étais un peu jaloux. Mais je me suis dit que si je voulais réussir, il fallait bosser.» Bien lui a pris.