Andy Murray, arrivé avec tant d'ambition à l'Open d'Australie, en est reparti lundi avant même les quarts de finale qu'il est la seule des huit premières têtes de série à manquer.

Deux records ne seront pas battus cette année à Melbourne et c'est la faute de l'Ecossais. Il ne deviendra pas cette semaine le premier Britannique à s'imposer en Grand Chelem depuis la deuxième guerre mondiale.

Sa défaite en cinq sets face à l'Espagnol Fernando Verdasco empêche aussi que les huit premières têtes de série composent le tableau des quarts de finale pour la première fois de toute l'ère Open, tous Grands Chelems confondus!

Il en est l'unique responsable puisque tous les autres gros bras sont là, sans exception, à commencer par le N.1 mondial Rafael Nadal, encore démoniaque de facilité lundi.

Considéré comme le tournoi du Grand Chelem le plus riche en surprises, l'Open d'Australie n'en aura donc généré qu'une seule cette année. Dire qu'elle est de taille serait mentir car Verdasco, 15e mondial, était attendu au tournant après avoir massacré ses trois premiers adversaires.

Jamais à l'Open d'Australie, un joueur n'avait laissé aussi peu de jeux (12) que lui pour accéder aux huitièmes de finale et l'Espagnol a continué sur sa lancée face à Murray (2-6, 6-1, 1-6, 6-3, 6-4).

Tsonga puissant

C'est néanmoins un petit événement puisque Murray était considéré comme l'épouvantail du tournoi en tant que meilleur joueur de ses derniers mois.

Jamais un Britannique n'avait semblé autant en mesure de devenir le premier vainqueur d'un Grand Chelem depuis Fred Perry en 1936. Finaliste à l'US Open en septembre, Murray avait déclenché un «buzz» énorme en arrivant à Melbourne.

Affûté et fort de plusieurs kilos de muscles supplémentaires après un hiver sous le soleil de Miami, il n'avait pas caché ses ambitions, revendiquant ouvertement le statut de favori.

Deux de ses principaux rivaux, Roger Federer et Novak Djokovic, s'en sont émus en soulignant qu'il avait encore à prouver qu'il était capable d'aller jusqu'au bout dans un Grand Chelem.

Verdasco leur a donné raison même si Murray avait une circonstance atténuante à avancer: il a été malade ces derniers jours sans que cela ne l'empêche de gagner facilement ses deux derniers matches.

«Cela ne m'a pas affecté outre mesure aujourd'hui.», a-t-il convenu.

Verdasco retrouvera Jo-Wilfried Tsonga, le finaliste sortant, qui joue un peu le même jeu que James Blake mais en plus puissant. L'Américain en a fait l'amère expérience (6-4, 6-4, 7-6).

Nadal fait court

Il y aura deux chocs franco-espagnols en quarts puisque Gilles Simon, qui a profité de l'abandon de son copain Gaël Monfils au quatrième set, aura le redoutable honneur de défier le N.1 mondial Rafael Nadal.

«Je n'ai sans doute encore jamais aussi bien joué ici», a déclaré l'Espagnol après s'être offert une nouvelle démonstration de force face à Fernando Gonzalez (6-3, 6-2, 6-4).

Effectivement! En quatre matches, il a abandonné seulement sept jeux par match en moyenne. Il n'avait encore jamais fait mieux dans aucun tournoi du Grand Chelem, même pas à Roland-Garros.

Chez les femmes, la journée a été courte, abrégée par les abandons de Victoria Azaranka et Jie Zheng qui ont permis à Serena Williams et Svetlana Kuznetsova de s'arranger un rendez-vous en quarts.

Serena a, de son propre avis, eu «très peur» après qu'Azaranka eut remporté le premier set (6-3). Mais, malade, la Belarusse a ensuite dû jeter l'éponge au deuxième set.

L'autre quart de finale de mercredi opposera l'Espagnole Carla Suarez Navarro à Elena Dementieva, toujours invaincue cette saison. Comme Murray l'était avant de croiser Fernando Verdasco.