Fragile en début de saison et au premier tour à l'Open d'Australie, Novak Djokovic s'est fâché mercredi à Melbourne: sur le court mais aussi en dehors où il a remis Andy Murray dans son rang.

Vainqueur (7-5, 6-1, 6-3) du Français Jérémy Chardy, le tenant du titre a ensuite frappé tout aussi fort devant la presse. A la question «Que vous inspire le fait que Andy Murray soit devenu le troisième homme derrière Nadal et Federer ?», le tenant du titre a sèchement répliqué: «Comment ça Andy ? Quel est son classement, quel est le mien ?"

Djokovic est troisième mondial devant Murray, quatrième. «Vous ne pouvez pas considérer Andy comme le favori aux côtés de Nadal, Federer ou moi-même. Vous ne pouvez pas !», a appuyé le Serbe.

Très remonté, il aura sans doute trouvé un peu d'apaisement dans la soirée en apprenant la défaite de David Nalbandian, rival potentiel dans sa partie de tableau, face au surprenant Taïwanais Ten-Hsun Lu, 61e mondial.

Outre cette mise au point, l'orgueilleux Djokovic s'est déclaré très satisfait de son niveau actuel, après un début de saison marqué par des défaites face à Gulbis à Brisbane et Nieminen à Sydney.

«Je joue de mieux en mieux et c'est très encourageant, a-t-il estimé. Par rapport à mon premier tour, ça a été nettement meilleur aujourd'hui, surtout dans les deux derniers sets.»

Nalbandian, seule victime de marque

Roger Federer a plus ou moins dit la même chose. Lui non plus n'avait pas convaincu lors de son premier tour. Lui aussi a mis les choses au point en expédiant le Russe Evgeny Korolev 6-2, 6-3, 6-1

«C'était bien», a sobrement commenté le N.2 mondial qui rencontrera désormais Marat Safin pour une revanche de leur fabuleuse demi-finale de 2005.

Derrière Federer, presque tous les autres gros bras du tableau masculin se sont engouffrés dans la brèche. A l'image de Juan Martin Del Potro face à Florian Mayer (6-1, 7-5, 6-2) et d'Andy Roddick devant Xavier Malisse (4-6, 6-2, 7-6, 6-2).

Un seul est tombé. David Nalbandian, emporté par la fougue du Taïwanais Ten-Hsun Lu en cinq sets (6-4, 5-7, 4-6, 6-4, 6-2). Il s'agit de la première grosse surprise du tournoi. «J'aurai sans doute du mal à dormir cette nuit, a noté le Taïwanais. C'est la première fois que je bats un joueur du Top 10 et ça m'arrive en Grand Chelem !"

Si Nalbandian n'est pas vraiment un Top 10 - il n'est «que» onzième - il était considéré comme l'un des principaux outsiders à Melbourne après avoir remporté le tournoi de Sydney samedi dernier.

Safina paresseuse

Capable, dans un bon jour, de battre les meilleurs et parfois de façon spectaculaire, il peut cependant également tomber dans l'excès inverse.

«Il a été meilleur que moi c'est tout, j'ai couru derrière le score dans chaque set, a grommelé l'Argentin. Peut-être que j'étais un peu fatigué aussi.»

Lu, vaguement connu pour avoir battu Murray au premier tour des JO de Pékin, en a profité pour s'offrir, à 25 ans, son jour de gloire.

«J'espère que ma victoire va inspirer d'autres joueurs de mon pays», a déclaré le Taïwanais, venu au tennis parce que son père adorait regarder Wimbledon à la télévision.

Chez les femmes, Dinara Safina - qui a certifié que plus paresseux qu'elle, «tu meurs» - a eu du mal à se réveiller face à sa compatriote Ekaterina Makarova. Menée 5-1, la N.1 russe a fini par mettre le turbo (6-7, 6-3, 6-0).

Elle a été la seule grande dame à souffrir. Ana Ivanovic et Jelena Jankovic ont gagné en deux sets et Vera Zvonareva s'est même payée le luxe d'infliger une double roue de bicyclette (6-0, 6-0) à la Roumaine Edina Gallovits.