Kim Boutin ratera les Championnats du monde de patinage de vitesse courte piste qui se tiendront du 5 au 7 mars à Dordrecht, aux Pays-Bas.

Les raisons de l’absence de la triple médaillée olympique à la seule compétition de l’année sont inconnues.

Son agente Dominique Ladouceur a fait savoir que l’athlète de 26 ans s’exprimerait aux médias en début de semaine prochaine. Patinage de vitesse Canada n’émettra pas de commentaire d’ici là, a indiqué un porte-parole jeudi.

Boutin a connu une dernière saison extraordinaire, remportant ses cinq départs de Coupe du monde au 500 mètres, en plus d’établir un record mondial à Salt Lake City en novembre 2019. Elle a ajouté quatre podiums au 1000 m et au 1500 m, dont deux médailles d’or. Elle a également guidé le relais canadien vers l’or, l’argent et deux fois le bronze.

Boutin a fait l’impasse sur la dernière Coupe du monde, à Dordrecht justement, afin de mieux se préparer pour les Mondiaux de Séoul, où elle visait un premier titre individuel. Cette compétition a été l’une des premières annulées au début de la pandémie. Elle devait marquer le retour de la Sherbrookoise en Corée du Sud après ses exploits et les menaces dont elle avait été victime aux Jeux olympiques de PyeongChang, en 2018.

L’incertitude des derniers mois lui a pesé. « Côté motivation, je trouve ça quand même difficile, disait-elle à La Presse en octobre. On a vraiment besoin de toute notre créativité pour essayer de la maintenir. Honnêtement, il y a une baisse de motivation. »

Un retour aux études en technique en éducation spécialisée la réjouissait cependant : « J’essaie de rendre agréable tout ce qui est autour du patin. C’est pour ça que j’ai d’autres objectifs de vie. En même temps, mes objectifs sportifs restent les mêmes. J’ai envie de performer aux Jeux. C’est là où tu te questionnes, où tu te demandes si les raisons pour lesquelles tu le fais sont réellement bonnes. »

Cette année mouvementée a été marquée par la suspension avec salaire de l’entraîneur-chef de l’équipe féminine Frédéric Blackburn à la reprise en avril. Il a quitté ses fonctions à l’issue d’une longue enquête indépendante déclenchée par la plainte d’une athlète pour harcèlement. Il dirige maintenant l’équipe italienne.

À noter que les Sud-Coréens et les Japonais ont déjà annoncé leur intention de ne pas s’aligner aux Mondiaux aux Pays-Bas.

Brunelle et Hamelin comme meneurs

Le décompte d’un an avant le début des Jeux de Pékin a été souligné la semaine dernière. Théoriquement, les sélections olympiques canadiennes de courte piste doivent être présentées en août.

En l’absence de Boutin à Dordrecht, l’équipe féminine sera menée par Florence Brunelle, 17 ans seulement et révélation de l’hiver dernier. La patineuse de Trois-Rivières a gagné deux médailles d’argent aux Championnats du monde juniors et deux de bronze aux Jeux olympiques de la jeunesse.

Brunelle a été le premier choix des entraîneurs dans la sélection provisoire pour les Mondiaux de Dordrecht, ce qui lui assure de prendre part aux trois épreuves individuelles à sa première participation à une compétition senior internationale.

« Ça fait longtemps que j’attends ce moment, de pouvoir m’évaluer face aux meilleures de tous les pays. Je vais aller découvrir ce que c’est, le meilleur niveau de patinage de vitesse courte piste », a déclaré Brunelle au quotidien Le Nouvelliste cette semaine.

Courtney Sarault, Alyson Charles, Danaé Blais et Claudia Gagnon doivent l’accompagner. Camille De Serres-Rainville figure comme substitut.

Chez les hommes, l’inusable Charles Hamelin a reçu le même vote de confiance de ses entraîneurs et pourra donc patiner les trois distances. Le quintuple médaillé olympique de 36 ans avait remporté un premier titre mondial mémorable à Montréal en 2018.

Steven Dubois, William Dandjinou, Jordan Pierre-Gilles et Maxime Laoun, qui revient d’une grave blessure à une jambe subie en novembre 2019, sont les autres sélectionnés. Pascal Dion, médaillé de bronze olympique au relais, devra se contenter du rôle de réserviste.