Deux mois après s’être brisé deux vertèbres, Mikaël Kingsbury se sent fin prêt pour son retour à la Coupe du monde de Deer Valley, jeudi.

Mikaël Kingsbury ne veut « pas le crier sur tous les toits », mais il se sent parfaitement apte à remporter sa première compétition deux mois après s’être fracturé deux vertèbres : « Je préfère toujours miser sur moi… »

Le skieur acrobatique de Deux-Montagnes sort gonflé à bloc d’un dernier stage de préparation à Calgary en prévision de la Coupe du monde de Deer Valley, jeudi (simple) et vendredi (parallèle).

« Ça a super bien été, mieux que je le pensais, même », a expliqué Kingsbury lundi au lendemain de son arrivée en Utah.

« À la fin du camp, on a simulé des journées de Coupe du monde. Ça a bien été. J’ai même poussé plus fort que ce que je fais en Coupe du monde pour vraiment me tester comme il faut. Juste d’avoir fait ça, ça aide à la confiance. »

L’athlète de 28 ans n’a ressenti aucune douleur au dos durant les six journées passées dans les bosses du Parc olympique de Calgary, où « la piste est quand même dure pour le corps ».

Après un peu de repos, il se dit paré à toutes les éventualités sur le parcours qui a accueilli les Jeux olympiques en 2002.

« Je veux skier pour gagner. Si je dois sortir une grosse descente à fond, à 110 %, pour gagner, je sais au moins que mon corps est prêt à prendre les impacts de tout ça. »

Je vais être intelligent durant ma course, mais si j’ai besoin d’utiliser la grosse vitesse, je l’ai pratiquée. Pas souvent, mais je l’ai fait.

Mikaël Kingsbury

Kingsbury s’appuie également sur sa vaste expérience sur la piste de Deer Valley, réputée pour sa longueur et son exigence physique en raison de l’altitude. Il y a décroché deux fois l’or aux derniers Mondiaux de 2019. En Coupe du monde, il s’y est élancé 16 fois depuis 2012, pour un total de 10 victoires et 14 podiums. Ses pires résultats ? Deux cinquièmes places.

« C’est moi qui ai le plus de départs ici », a-t-il noté.

« J’ai confiance en mes moyens »

Nouveauté cette année en raison de la COVID-19 et de l’absence de spectateurs : les épreuves seront présentées en matinée et en après-midi plutôt que sous les réflecteurs.

« La piste est à l’ombre. Ça va être difficile pour la visibilité parce qu’avec les lumières, on voyait super bien. Ce sera une adaptation. Mais je me dis que mes premiers Mondiaux à vie, quand j’avais 18 ans, ont eu lieu ici et le simple s’était déroulé de jour [bronze en 2012]. J’ai donc déjà couru dans ces conditions-là. »

Le médaillé d’or olympique s’est brisé deux vertèbres thoraciques sur une chute à l’entraînement avant le début de la saison en Finlande, le 29 novembre. Il a donc raté les trois premières épreuves du calendrier. Son coéquipier Jordan Kober, fils de son premier entraîneur Rob Kober, a sauvé la mise pour le Canada en terminant troisième du parallèle d’Idre Fjäll (Suède), son premier podium sur le circuit.

PHOTO RICK BOWMER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Jordan Kober

Avant cette absence, Kingsbury poursuivait une séquence de 107 courses consécutives. Son dernier départ remonte au 7 mars à Krasnoyarsk, en Russie, où il s’était imposé en parallèle.

« Ça fait longtemps que je n’ai pas été dans le portillon de départ contre mes compétiteurs. Je les ai vus skier à la télé, mais ce n’est pas la même chose que de faire partie du show. Mais j’ai confiance en mes moyens, ça va être le fun. »

Si quelqu’un s’avise maintenant de mettre un deux sur lui, l’homme aux 63 victoires rappelle que sa cote n’est jamais très payante.

Des Mondiaux au Kazakhstan

Mikaël Kingsbury a reçu un sursaut de motivation supplémentaire à la fin de son camp en Alberta : les Championnats du monde, qui semblaient être passés à la trappe, sont finalement reprogrammés à Almaty, au Kazakhstan, du 8 au 11 mars. Les finales de la Coupe du monde suivront sur cette nouvelle piste les 13 et 14 mars. D’abord prévu sur le site olympique de Pékin, l’évènement avait été annulé à cause de la pandémie. Calgary paraissait en bonne position pour prendre le relais, mais la situation sanitaire a forcé la Fédération internationale de ski et Freestyle Canada à rendre les armes. « Quand je me remettais en forme, c’est surtout les Mondiaux que je visais », a indiqué le double tenant du titre. « Je suis content que la FIS nous donne cette chance. Dans notre sport, les Championnats du monde sont tous les deux ans. Ce sont comme des mini-Jeux olympiques. »