(Paris) Plus de 20 entraîneurs travaillant avec la fédération française de patinage artistique ou ses clubs ont été identifiés à la suite d’une enquête sur des accusations d’agression sexuelle, de harcèlement ou de violence, a annoncé le ministère français des Sports.

L’enquête a été lancée en février à la demande du ministère des Sports après que la décuple championne de France Sarah Abitbol a déclaré dans un livre qu’elle avait été violée par l’entraîneur de patinage Gilles Beyer de 1990 à 1992, alors qu’elle était adolescente. Ses révélations ont conduit à la démission du responsable de longue date de la fédération française de patinage, Didier Gailhaguet, qui a nié avoir protégé l’entraîneur.

À la suite des accusations d’Abitbol, davantage de patineuses se sont manifestées pour dénoncer les violences sexuelles présumées des entraîneurs sur une période de 30 ans.

Après avoir mené des auditions et analysé les témoignages d’athlètes sur une plateforme dédiée mise en place par le ministère, l’enquête a découvert que 12 entraîneurs avaient été accusés de harcèlement ou d’agression sexuelle, dont trois condamnés à des peines de prison. En outre, sept cas de violences physiques ou verbales ont été signalés, tandis que deux autres cas concernaient des entraîneurs décédés avant la fin de la procédure judiciaire.

« Le volume de cas identifiés est révélateur de pratiques et de comportements qui ont été reproduits à travers des générations d’entraîneurs, a révélé le ministère. Il est sans précédent au niveau international. »

L’enquête a également mis en évidence un « vrai problème d’alcool » chez certains entraîneurs de patinage.

Les procureurs de Paris ont ouvert une enquête pénale après qu’Abitbol ait accusé Beyer. Selon le ministère des Sports, un entraîneur a été placé en détention en février tandis que cinq autres se sont vu interdire en avril de diriger des athlètes. Toutes les enquêtes administratives qui s’étaient arrêtées en raison du confinement en raison du coronavirus en France ont repris.

L’Associated Press ne nomme normalement pas les victimes d’agression sexuelle, mais Abitbol a accusé Beyer dans un livre publié la semaine dernière et a également parlé de son expérience personnelle à la télévision.