Les bosseurs canadiens ne lutteront pas pour un titre aux Championnats du monde de ski acrobatique ni aux Jeux olympiques cette saison. Mais ça ne veut pas dire qu’ils ne fourbissent pas leurs armes en vue des prochains événements sportifs d’envergure. Parlez-en aux soeurs Dufour-Lapointe, qui reviennent tout juste d’un mini-camp d’entraînement à Val St-Côme.

« C’est une opportunité de tester des trucs. On se dit que nous aurons un bagage supplémentaire qui nous permettra de retourner aux Jeux olympiques en nous disant : "Oh oui, je m’en souviens. J’avais fait telle routine, alors qu’il ne faisait pas beau, qu’il pleuvait, et j’ai réussi à aller chercher une médaille malgré tout." C’est pour ça qu’on fait ça là, car même s’il n’y a pas de Mondiaux à la fin de la saison, nous, nous gagnons beaucoup d’expérience », a expliqué Justine, qui s’est associée mardi avec ses sœurs à Fillactive, une organisation dédiée au bien-être des jeunes filles québécoises.

Justine Dufour-Lapointe et sa soeur aînée Chloé ont passé les derniers jours à s’entraîner en prévision de la Coupe du monde de ski acrobatique qui sera présentée à Mont-Tremblant, le 25 janvier. Ce sera alors la troisième étape de la saison.

Jusqu’ici, la cadette des soeurs Dufour-Lapointe, double médaillée olympique, a signé une sixième place à Ruka, en Finlande, le 7 décembre, avant d’obtenir le bronze en simple et de terminer 11e en parallèle à Thaiwoo, en Chine, deux semaines plus tard. Pour sa part, Chloé s’est contentée du 13e échelon à Ruka et du huitième rang à Thaiwoo, tant en simple qu’en parallèle. Des résultats qui peuvent sembler modestes, mais qui sont très encourageants selon les principales intéressées.

« Je suis très satisfaite de mon début de saison. Ç’a commencé en force à Ruka, parce que j’ai réussi à me rendre en super-finale. C’est un gros objectif d’accompli ; c’est toujours très stressant pour moi la première compétition de la saison », a déclaré Justine.

« Je crois que tous les efforts qu’on a mis dans notre entraînement cet été ont fonctionné jusqu’ici. Je crois que c’est l’un de mes plus beaux débuts de saison depuis un moment déjà », a ajouté la bosseuse âgée de 25 ans, dont le principal objectif cette saison est d’utiliser son cork — un saut avec une vrille — le plus régulièrement possible.

Sa soeur Chloé a aussi dressé un bilan positif de la première portion de la saison, même si celle-ci a bien mal commencé. La bosseuse de 28 ans a en effet été victime d’une légère blessure à une cuisse, quelques jours seulement avant la Coupe du monde de Ruka.

« J’ai manqué de vitesse sur un cork et je me suis étiré la jambe trop rapidement. En fait, je pensais que j’allais avoir mal au cou, mais finalement ç’a été un claquage. Après un peu de repos, je me suis limitée à des sauts "360" à ma première journée d’entraînement, puis la journée suivante je me suis forcée et j’ai recommencé à faire mes corks. J’ai quand même dû participer aux compétitions avec cette douleur-là, donc la pause du temps des Fêtes a été bénéfique. Mais tout est rétabli, je suis à 100 % », a assuré la médaillée d’argent en bosses aux Jeux de Sotchi en 2014.

Justine et Chloé croient donc qu’elles réserveront de belles surprises aux spectateurs qui assisteront aux compétitions à Mont-Tremblant, même si celles-ci ont la réputation d’engendrer des résultats imprévisibles en raison du niveau de difficulté plutôt modéré de la piste.

« En fait, l’objectif à Tremblant est très simple. Il faut que tu te rendes en bas le plus rapidement possible, et que tu offres le plus beau show possible », a résumé Justine.

« Tu dois minimiser les erreurs en piste, y aller très gros et très vite », a renchéri Chloé.

« Mais je crois que nous disposerons d’un avantage cette fois-ci, puisque nous croyons que notre cork contribue à augmenter notre vitesse, a ajouté la plus jeune des trois soeurs. Quand on le fait, ça augmente notre confiance, notre adrénaline et on se laisse encore plus aller en piste. »

Alors, ont-elles des objectifs en tête pour la Coupe du monde de Tremblant ? Après tout, depuis le retour de la compétition à cet endroit, Justine a signé une victoire en 2018 et une troisième place l’an dernier, tandis que Chloé a abouti au pied du podium en 2019.

« Je vais toucher du bois. Moi, ce que je dis, c’est Go big or go home. On veut avoir du fun, a confié Justine. Mais nous avons encore beaucoup de pain sur la planche, et ce sont de beaux objectifs que nous nous sommes fixés ».