Kim Clavel est restée sur son appétit après son premier rancard avec la Place Bell, en janvier. Le 12 mai, elle compte bien faire les choses différemment. « Je m’en vais dans une deuxième date, mais je sais à quoi m’attendre », a lancé la pugiliste, mercredi matin.

« C’est une zone qui est connue, une zone que je vais gérer. Je suis sûre que, dans cette date-là, la personne va tomber en amour avec moi », a ajouté Clavel, provoquant un rire collectif chez les quelques médias venus assister à son entraînement public au complexe Claude-Robillard.

Petite traduction, pour les non-célibataires de ce monde : cette première date, c’est son combat d’unification du 13 janvier dernier contre Yasica Nery Plata, qui s’est soldé par une défaite, sa première en carrière. Cette deuxième date, c’est son duel du 12 mai prochain face à la Mexicaine Naomi Arellano Reyes (9-2, 5 K.-O.).

Quant à la personne qui va « tomber en amour », c’est le public. Et pour que ça se produise, Clavel sait très bien ce qu’elle doit faire : gagner.

« C’est le combat le plus important de ma carrière, a-t-elle laissé tomber. […] Je veux prouver que le combat d’unification était une petite erreur de parcours, mais qui m’a appris énormément. On va remettre les pendules à l’heure. Je vais renouer avec la victoire. »

Concentration

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Kim Clavel (à droite) lors de son combat du 14 janvier dernier contre Yasica Nery Plata

L’équipe Clavel n’a pas changé ses habitudes en vue de ce combat, mais elle s’est assuré de peaufiner certains détails qui ont fait défaut en janvier. Notamment, la communication dans le coin du ring.

En entrevue avec La Presse, trois jours après son revers, Clavel avait expliqué ne pas avoir eu « conscience » de ce que ses entraîneurs lui disaient dans son coin pendant le combat. « Je n’entendais pas, je n’étais pas capable de me concentrer. Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée. Je devrai me poser des questions », avait-elle résumé.

Cette fois-ci, ça ne sera pas un problème, parole de son entraîneuse Danielle Bouchard : « On a nos codes, nos façons de nous regarder, de nous parler. Tout a été mis en place pour que cette fois-ci, le courant passe à 100 %. »

Ultimement, tout est une « question de concentration », a fait valoir Clavel. Déjà mercredi, à l’entraînement, la boxeuse de 32 ans était complètement absorbée par la tâche sur le ring et affichait un regard sérieux en frappant dans les coussins que lui présentait Bouchard.

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À l’entraînement, la boxeuse de 32 ans était complètement absorbée par la tâche sur le ring et affichait un regard sérieux en frappant dans les coussins que lui présentait Bouchard.

Comme elle le disait lors de l’annonce du combat, en mars dernier, Clavel entend être une « petite bum » entre les câbles. Le tout, sans brider sa nature, son style offensif.

« C’est quelque chose qui se pratique, autant en sparring, dans les pads, sur le sac. Parfois, ça va être difficile ; Danielle va pousser le sac sur moi, elle va mettre beaucoup de pression sur les pads, on va travailler beaucoup en proximité. »

« On va se bagarrer quand on va en avoir besoin, a-t-elle continué. Ce sont des trucs qui se travaillent, mais tu l’as ou tu ne l’as pas. Je sais que je l’ai à l’intérieur de moi. C’est là et on va s’en servir. »

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L’entraîneuse Danielle Bouchard et Kim Clavel

Les enjeux seront multiples pour Clavel, ce soir-là. D’abord, elle pourra mettre la main sur les ceintures des mi-mouches (108 lb) internationale du WBC et intercontinentales de l’IBF et la WBO. Puis, si elle l’emporte, elle se rapprochera d’un combat revanche face à Yesica Nery Plata.

Clavel, comme le Groupe Yvon Michel, ne s’en cache pas depuis un mois : l’objectif est d’utiliser cette rixe comme un « tremplin » vers une revanche. À l’inverse, il va sans dire qu’une défaite pourrait être fort coûteuse pour la boxeuse québécoise et son clan.

« J’aime cette pression-là. C’est un privilège de la ressentir, a assuré la principale intéressée. […] Ça me fait vivre. Je sens qu’elle me pousse vers le haut, mais je ne sens pas que ça m’écrase du tout. »

Interrogée sur les conséquences d’une éventuelle défaite sur la suite de sa carrière, Clavel a été très claire : « Ça ne fait pas partie de ma manière de penser », a-t-elle simplement lancé.

« Satisfait » de la vente de billets

Le Groupe Yvon Michel n’atteindra pas le chiffre espéré de 4000 spectateurs pour le gala du 12 mai, qui comprend trois affrontements féminins et trois masculins. Jusqu’ici, 1500 billets ont été vendus et le promoteur s’attend à dépasser la barre des 2000 la semaine prochaine ; des chiffres dont il s’est dit « satisfait ». Rappelons que le 14 janvier, lors du combat d’unification de Clavel, 4126 personnes s’étaient déplacées à la Place Bell.