L’ascension de Christian Mbilli s’est faite par étapes. Chacune de ses décisions a été motivée par l’objectif d’obtenir un combat de championnat du monde le plus rapidement possible. Son duel contre Carlos Gongora se veut la dernière étape avant de pouvoir rêver.

« Christian est à la fin de son développement. On tombe dans la période où il sera à son plein potentiel pour un bon bout de temps », a assuré son entraîneur Marc Ramsay, lundi, après la conférence de presse au Casino de Montréal.

Mbilli, invaincu après 23 combats, s’est dit fin prêt pour le combat de jeudi lors duquel il mettra ses deux titres en jeu. Il devait d’abord croiser le fer avec la vedette montante Ali Akhmedov, mais ce dernier s’est retiré, et Eye of the Tiger Management (EOTTM) a fait volte-face pour dénicher un combat avec Gongora.

« On a trouvé mieux », s’est consolé Mbilli lors de la conférence de presse devant une trentaine de personnes, dont quelques curieux qui sont venus zieuter.

Son opposant, un ancien champion du monde, a défait Akhmedov dans le passé. Cette feuille de route a été suffisante pour convaincre le Montréalais d’adoption.

« Une fois que j’aurai connu une victoire écrasante, je vais pouvoir négocier un gros combat », a-t-il précisé en mêlée de presse. Le gros combat qu’il mentionne est un duel contre Canelo Álvarez. Un adversaire qu’il désire avidement affronter, mais qu’en raison du jeu en coulisse de la boxe, il ne lui a pas encore été permis d’accepter le combat.

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Christian Mbilli (à gauche les doigts joints) et Carlos Gongora (au podium)

Le moment choisi pour le combat n’est également pas le fruit du hasard. Mbilli a admis vouloir se mesurer aux meilleurs pugilistes de la catégorie des super-moyens, dont Álvarez et David Benavidez. Ce dernier sera d’ailleurs dans le ring samedi.

« Tout est une question de timing », a laissé tomber le promoteur d’EOTTM, Camille Estephan. Il a ajouté avoir commencé à négocier avec diverses parties pour un combat d’une plus grande envergure pour son poulain.

Contrairement au nombre surprenant de quidams qui tentent leur chance aux machines à sous quelques mètres plus loin, Mbilli ne laisse rien à la chance. « Je dois garder le rythme », a affirmé celui qui s’est battu en France en décembre dernier.

Chaque combat me rapproche d’un combat de championnat du monde.

Christian Mbilli

Pour Gongora, c’est une occasion de surprendre le favori de la foule et d’amasser plusieurs points pour les classements. Une occasion en or, selon lui, car « les boxeurs latinos ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur », a-t-il expliqué par l’entremise d’une interprète.

L’escalier roulant de Simon Kean

Malgré le fait que Simon Kean n’a pas réellement boxé depuis plus d’un an – sa dernière victoire a été acquise après un abandon de la part de son rival dès le début du combat –, il est sûr de pouvoir redorer son blason rapidement.

Son affrontement contre Eric Molina n’est pas seulement un combat pour le remettre en forme, assure-t-il.

Son combat de jeudi contre celui qui s’est fait passer le K.-O. par Anthony Joshua et Deontay Wilder est « le plus important » de sa carrière. Malgré cet énorme cliché, le Trifluvien est conscient qu’un revers le renverrait au bas de l’échelle, voire au bas de l’escalier.

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Eric Molina

« À la boxe, on monte les marches une à une. Mais quand on perd, on déboule l’escalier », a-t-il lancé. Kean ne veut pas minimiser le potentiel de son vis-à-vis. Pourtant, Molina a subi la défaite à trois de ses cinq derniers combats.

La pression sera donc sur lui. Son rival a dévoilé lors de la conférence de presse souhaiter passer le K.-O. à Kean pour son dernier combat en carrière. Une annonce en soi.

C’est surprenamment lors de la mêlée de presse que Kean a appris cette information.

Quand il parlait, je me concentrais à ne pas l’écouter. […] Je ne veux pas déroger de mon plan de match. Au début, je l’écoutais et je me suis dit : “Non, non, non. Ne te laisse pas déranger.” C’est peut-être son dernier combat ou pas. C’était peut-être une stratégie…

Simon Kean

Son adversaire souhaite profiter des lacunes de Kean, qu’il a confirmé connaître. « Je sais qu’il est vulnérable et vous savez qu’il est vulnérable », a affirmé l’Américain de 40 ans.

D’ailleurs, en sous-carte, la Canadienne Mary Spencer a dû renoncer à son duel contre la Brésilienne Adriana dos Santos Araùjo en raison d’une blessure à une main. Estephan a précisé qu’il ne croit pas que ce soit une fracture, mais qu’il obtiendra plus de détails au courant de la semaine.