Au lendemain de son retour de vacances, le 28 février, Kim Clavel est allée s’entraîner en « cachette » de sa coach, Danielle Bouchard.

« Ça m’a fait du bien de sortir du gymnase, mais je peux vous dire que dans la dernière semaine, les mains me chatouillaient. J’avais hâte de taper dans un sac, de revenir au gymnase. C’est ça que j’avais envie de ressentir, de m’ennuyer du plus beau sport du monde, qui est la boxe. »

Deux mois après la première défaite de sa carrière, Kim Clavel a très hâte de remonter dans le ring.

Deux semaines après le début officiel de sa préparation, la mi-mouche de Joliette (16-1, 3 K.-O.) connaît maintenant l’identité de sa prochaine adversaire, la Mexicaine Naomi Arellano Reyez (9-2, 5 K.-O.), qu’elle affrontera le 28 avril dans le cadre d’un gala présenté à la Place Bell. Trois ceintures intercontinentales seront à l’enjeu : celles du WBC, de l’IBF et de la WBO.

« Je me suis fait pousser en bas de la montagne, maintenant, je vais la grimper », a-t-elle promis en conférence de presse, jeudi soir, en amont du face-à-face Pascal-Eifert en soirée à la Place Bell.

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Kim Clavel, le soir de sa première défaite en carrière, le 13 janvier dernier

La boxeuse de 32 ans rencontrait les médias au même endroit où elle avait exprimé sa déception, même sa honte, d’avoir laissé tomber ses partisans le 13 janvier. Elle s’était inclinée par décision contre la Mexicaine Yesica Nery Plata dans un combat d’unification endiablé pour les ceintures mondiales de la WBA et du WBC.

« Parfois, dans les défaites, c’est là qu’on apprend le plus », a affirmé celle qui avait été dépouillée de son titre du WBC.

Ça nous fait nous poser des questions qu’on ne se pose pas nécessairement quand on est victorieux. Je suis très zen avec ma défaite aujourd’hui. Il y a deux mois, j’ai passé un mauvais quart d’heure… Ça a été très, très difficile. Aujourd’hui, je suis bien avec ça. Voir le ‘‘1” à côté de ma fiche, ce n’est pas grave.

Kim Clavel

Elle a souligné que son idole Amanda Serrano, championne incontestée des poids plumes, avait essuyé un premier revers à sa 16e sortie (44-2 aujourd’hui).

« J’ai eu une défaite à mon 17e combat. Regardez-la aujourd’hui : elle remplit le Madison Square Garden et c’est l’une des mieux payées au monde. Une défaite, ça ne veut rien dire. Ça veut juste dire que tu affrontes les meilleures, que tu prends des risques et que les gens se souviennent de tes performances. »

Redevenir incontournable

Confirmées seulement jeudi, les ceintures à l’enjeu le 28 avril assurent à Clavel un duel de 10 rounds, une bénédiction aux yeux de son entraîneuse.

En cas de victoire, elle se positionnera avantageusement en vue d’un prochain combat de championnat du monde, que le promoteur Yvon Michel prévoit le 22 septembre, toujours à la Place Bell. Elle est actuellement classée première aspirante au WBC, quatrième à l’IBF et troisième à la WBO.

« On veut que Kim redevienne un incontournable », a exposé le PDG du Groupe Gym, qui a également réservé le Centre Bell et la Place Bell pour une date en décembre. « Personne ne va lui donner un combat de championnat du monde de façon volontaire. On veut donc positionner Kim. On suit le même plan prévu avant le combat contre Plata. »

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Yvon Michel, PDG du Groupe Gym, et Kim Clavel

On va s’organiser pour qu’une championne, quelque part, soit obligée de se battre avec elle. C’est la raison pour laquelle on a investi dans toutes ces ceintures.

Yvon Michel

Cela pourrait donc être Plata… ou une autre. « Les choses changent tellement rapidement », a souligné Michel. C’est la raison pour laquelle on a tiré tous azimuts pour être certain de toucher une cible quelque part. »

Chose certaine, Clavel veut revoir sa tombeuse de janvier. « Une revanche comme ça, ça se construit, ça se prépare, a-t-elle prévenu. Ce combat-là va me préparer pour revenir victorieuse contre Plata dans ce duel que tout le Québec attend, j’en suis certaine. Ça va venir, soyez patients, mais on va construire tout cela ensemble. »

Ce scénario doit évidemment passer par un gain contre Arellano Reyez, a rappelé Danielle Bouchard. « On a déjà fait de petites modifications sur le plan de l’entraînement, a-t-elle dévoilé. On est motivées et je peux vous garantir qu’encore une fois, vous aurez une Kim éclatante sur le ring. »

Comme la Québécoise, la Mexicaine de 28 ans revient d’une défaite par décision unanime subie en octobre contre Gabriele Fundora, dans un gala californien présenté sur Showtime. Deux ans plus tôt, elle a vaincu l’ex-multiple championne mondiale Carina Moreno (25-6 à l’époque), son plus haut fait d’armes.

C’est une fille qui frappe avec beaucoup d’autorité, une fille de qualité. Il y a beaucoup de talent chez les 108 livres en boxe internationale. On avait donc l’embarras du choix.

Yvon Michel, à propos de la prochaine adversaire de Kim Clavel

Clavel, qui n’a pas encore visionné la reprise de sa défaite, a étudié quelques vidéos de sa prochaine rivale, qui pointe au 15e rang de la division selon le site spécialisé BoxRec.

« Je m’attends à une fille très agressive, qui va donner un hyper bon spectacle, mais moi, je vais boxer différemment », a promis l’ex-championne.

Les deux boxeuses devaient initialement se mesurer à l’été 2021 au Stade IGA, mais les règles sanitaires en place avaient empêché Arellano Reyez de se rendre au Canada. Elle vit et s’entraîne à Los Angeles.

Elle a parlé de « l’aspect défensif qui a peut-être été un peu plus problématique » contre Nery Plata. « Habituellement, c’est l’une de mes forces. Et j’ai boxé beaucoup avec mes émotions. Ça va être de rester concentrée et de suivre le plan de match. »

Plus prosaïquement, Clavel a exprimé sa volonté d’être « plus bum » sur le ring…

La vente des billets pour la carte, qui marquera également le retour de Sébastien Bouchard (19-2-1, 8 K.-O.), de Baie-Saint-Paul, commence jeudi à 21 h.