(Montréal) Après des années difficiles, la boxe québécoise a repris peu à peu ses activités normales, avec des séries de galas dans les casinos québécois pour les deux principaux promoteurs, Groupe Yvon Michel et Eye of the Tiger Management.

Mais les deux groupes ont connu une fin d’année en queue de poisson, que ce soit en raison des défaites de leurs protégés ou encore des galas qui ont dû être reportés pour divers motifs. Voici un survol de l’année 2022.

Beterbiev toujours au sommet ; Pascal dans les cartons

Artur Beterbiev n’a boxé que deux petits rounds en 2022, mais ils ont réussi à confirmer sa place au sommet.

Le Montréalais a rapidement envoyé au tapis Joe Smith fils chez lui, à New York, pour s’emparer de sa ceinture de la WBO des mi-lourds et conserver ses titres de l’IBF et du WBC.

Beterbiev fera face à la fin de janvier à l’aspirant classé no 3 à l’IBF, Anthony Yarde, à Londres, pour ses trois ceintures.

C’est ici qu’entre en ligne de compte Jean Pascal. Classé no 4 à l’IBF, Pascal prouve qu’il a encore la cote malgré un cas de dopage en 2021 et son absence des rings en 2022.

Le 9 février à Laval, il affrontera Michael Eifert, no 6, afin de devenir l’aspirant obligatoire au détenteur du titre qui sera combattu 10 jours plus tôt au stade Wembley.

Pascal, arrêté il y a quelques semaines pour conduite en état d’ébriété, est aussi classé quatrième à la WBO. Il a presque autant de vies qu’un chat.

Annus horribilis pour Rivas

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Oscar Rivas devait mettre fin à 15 mois d’inactivité en janvier, chez les lourds, mais son affrontement contre Efe Ajagba est aussi tombé à l’eau à il y a quelques jours en raison d’une blessure à un œil, subie à l’entraînement.

Après avoir mis la main sur le titre WBC des super-lourds-légers l’an dernier, Oscar Rivas croyait connaître une année faste en 2022.

Tout était en place pour que le boxeur d’origine colombienne monnaie cette nouvelle ceinture. Mais tout est tombé à l’eau. Plus d’une fois.

Le protégé de Marc Ramsay devait défendre cette ceinture en Colombie, mais le promoteur là-bas, Juan Lucas Moreno, a repoussé deux fois la date avant que GYM et le clan Rivas ne se retire de ce projet qui a tous les aspects d’une fraude.

Rivas devait mettre fin à 15 mois d’inactivité en janvier, chez les lourds, mais son affrontement contre Efe Ajagba est aussi tombé à l’eau à il y a quelques jours en raison d’une blessure à un œil, subie à l’entraînement.

Il ne défendra son titre pour la première fois qu’en mars, en Pologne, contre Lukasz Rozanski, classé troisième aspirant. Un gala qui a déjà été repoussé une fois également…

Fin d’une époque

PHOTO VIRGINIE ASSALY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

David Lemieux quitte la boxe après avoir livré 48 combats, dont 43 se sont soldés par une victoire, 36 avant la limite.

David Lemieux s’est donné une dernière chance de redevenir champion du monde, mais sa défaite par mise hors de combat au troisième round contre David Benavidez pour le titre des super-moyens du WBC, en mai dernier, aura été le dernier combat d’une glorieuse carrière.

Père d’un petit garçon — avec l’ex-plongeuse Jennifer Abel — et de deux autres enfants d’une précédente union, Lemieux a décidé de se consacrer à sa famille.

Le jeune retraité de 34 ans quitte la boxe après avoir livré 48 combats, dont 43 se sont soldés par une victoire, 36 avant la limite.

Lemieux a été champion du monde de l’IBF de juin à octobre 2015, alors qu’il s’est incliné par K. -O. technique devant Gennady Golovkin, alors au faîte de sa gloire, dans un combat visant à unifier quatre ceintures de la division.

Il a par la suite échappé une autre chance de mettre la main sur le titre WBO des moyens, mais avait été incapable de cerner Billy Joe Saunders, intraitable dans une Place Bell pleine à craquer, en décembre 2017.

Il était ensuite passé chez les super-moyens, sans toutefois être capable de remonter au sommet.

Fin de 2022 en queue de poisson

PHOTO CRAIG BROUGH, ARCHIVES REUTERS

En novembre, Marie-Ève Dicaire (à droite) s’est d’abord inclinée par décision unanime contre Natasha Jonas en combat d’unification des super-mi-moyennes à Manchester, au Royaume-Uni.

Les derniers mois de l’année n’ont pas été tendres pour GYM et EOTTM.

En novembre, Marie-Ève Dicaire s’est d’abord inclinée par décision unanime contre Natasha Jonas en combat d’unification des super-mi-moyennes à Manchester, au Royaume-Uni.

La double championne du monde tentait pour une deuxième fois, sans succès, de rallier les ceintures de la division. À 36 ans et avec une carrière bien amorcée en parallèle dans les médias, c’est à se demander si la pugiliste de Saint-Eustache aura envie de remonter sur le ring.

À la mi-décembre, ç’a été au tour de Mary Spencer de mordre la poussière en combat de championnat du monde.

Celle qui était classée no 1 à l’IBF, à la WBA et à la WBO et no 4 au WBC a tenté de mettre la main sur le titre IBO des super-mi-moyennes. En vain.

Après une ascension rapide et électrisante chez les professionnelles — sept victoires d’affilée, dont cinq par K. -O. —, la Montréalaise d’adoption a frappé un mur face à la Belge Femke Hermans, qui a dominé de larges pans de ce combat, qu’elle a finalement remporté par décision unanime.

Hermans s’est même payé le luxe d’envoyer Spencer au tapis au deuxième round, une chute qui a été ratée par l’arbitre.

EOTTM devra maintenant emprunter un chemin plus sinueux pour la mener à un éventuel titre.

Finalement, le gala devant opposer la mi-mouche Kim Clavel à la Mexicaine Jessica Nery Plata pour les ceintures de la WBA et du WBC qui devait avoir lieu le 1 décembre a dû être annulé.

Clavel a contracté l’influenza quelques jours seulement avant le combat et la gala a été reporté à 24 heures d’avis. Il devrait avoir lieu en début de janvier, toujours à la Place Bell.