Goliath contre Goliath. Voilà comment décrire le combat de colosses entre Arslanbek Makhmudov et Carlos Takam, vendredi soir, au Casino de Montréal. Et c’est Makhmudov, le favori de la foule montréalaise, qui a fini par remporter ce combat d’envergure.

Même le plus fervent pousseur de fonte de votre gym du coin n’aurait pas souhaité se poser devant les frappes de ces deux hommes, qui pesaient tous les deux plus de 260 livres.

Le Russe établi à Montréal (15-0, 14 K.-O.) s’est imposé par décision unanime. Les juges ont donné au protégé d’Eye Of The Tiger Management une carte de 96-92, 97-91 et 96-92. Ce n’était cependant pas un combat de tout repos pour son entraîneur Marc Ramsay.

C’est sûr que c’était un peu plus stressant qu’à l’habitude. Défensivement, ça aurait pu être un peu mieux. Mais il y a quand même de très bonnes choses qui se sont passées ce soir.

Marc Ramsay, entraîneur d’Arslanbek Makhmudov

Makhmudov est ainsi devenu détenteur de trois titres : en plus de ceux de la NABF et de la NABA déjà à sa fiche, il est allé chercher le prestigieux championnat Silver de la WBC (vacant).

« Je suis content, parce que je n’ai jamais fait 10 rounds, a commenté le gaillard de 33 ans par la suite. J’avais besoin de cette expérience. »

« Je l’ai envoyé à l’école solide »

Toujours invaincu, Makhmudov n’avait pourtant jamais passé la limite des sept rounds. Et c’est justement lors de cet engagement que le vent a tourné. Il y a envoyé Takam (39-7-1, 28 K.-O.) au tapis pour la deuxième fois de la rixe. L’Américain a semblé perdre son rythme par la suite.

« C’est un gros apprentissage pour lui, a souligné Ramsay. C’est bien de répéter en gymnase souvent, mais de le faire en milieu compétitif, c’est autre chose. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Arslanbek Makhmudov avec ses hommes de coin.

Le pugilat de 10 rounds a été très, très bien disputé. Peut-être même plus que ne l’avaient prévu plusieurs. Surtout après la chute de l’Américain dès les premières secondes du combat.

Tout du long, Makhmudov et Takam s’échangeaient les frappes bien placées. Quand l’un était atteint, l’autre répliquait.

Après la deuxième chute, l’adversaire du favori a continué de toucher la cible, mais avec moins de régularité. Et, surtout, le « Lion » devant lui avait faim.

Cette victoire face « au gardien de la porte de la vraie business », dixit Ramsay, place maintenant le Russe sur le train grande vitesse vers des combats de grande ampleur.

« C’est un dossier complexe que je lui ai donné, a-t-il souligné. Je l’ai envoyé à l’école solide. »

Ce combat et ce gala étaient notamment diffusés sur ESPN+, aux États-Unis. Une très belle vitrine pour le poulain du promoteur Camille Estephan.

« Les gens savent que Takam, c’est un gars des ligues majeures, a-t-il souligné. C’est une immense fenêtre pour nous autres. […] C’est une excellente expérience. »

  • Steven Butler n'a donné aucune chance à son adversaire, Mark Deluca.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Steven Butler n'a donné aucune chance à son adversaire, Mark Deluca.

  • Steven Butler n'a donné aucune chance à son adversaire, Mark Deluca.

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    Steven Butler n'a donné aucune chance à son adversaire, Mark Deluca.

  • Steven Butler n'a donné aucune chance à son adversaire, Mark Deluca.

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    Steven Butler n'a donné aucune chance à son adversaire, Mark Deluca.

  • Steven Butler n'a donné aucune chance à son adversaire, Mark Deluca.

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    Steven Butler n'a donné aucune chance à son adversaire, Mark Deluca.

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Butler, expéditif

« Papa, est-ce que t’as gagné ton combat ? », demandaient les enfants de Steven Butler par FaceTime, la veille de celui-ci. « Non, mon combat c’est demain », leur répondait-il.

Ils se réveilleront le sourire aux lèvres, samedi matin. Le boxeur québécois (31-3-1, 26 K.-O.) l’a emporté de façon expéditive, vendredi soir, face à l’Américain Mark Deluca (28-4, 16 K.-O.).

Une victoire par K.-O. technique au 2round.

Ça m’a ému. Je leur dois un cadeau, parce que papa est parti pendant une semaine à l’hôtel. Je leur ai promis que j’allais leur donner un cadeau parce que papa, il fallait qu’il aille travailler.

Steven Butler

Un loustic a lancé : « Gèle-le, Butler ! » à répétition, pendant le court combat. Steven, fort de ses 35 combats de boxe professionnelle, était évidemment déjà attelé à la tâche.

Malgré un premier engagement bien disputé, le combattant du Massachusetts a chuté une deuxième fois dès le deuxième round. Il titubait encore pendant le décompte de l’officiel.

Butler s’est ainsi emparé de la ceinture NABF des poids moyens (160 livres). Ceinture qu’il portait à sa taille devant les micros.

« C’est une victoire qui a bon goût, a déclaré celui qui venait de signer une troisième victoire de suite, vendredi. Veut veut pas, on a eu deux chutes, au Mexique et contre [Ryota] Murata. Ç’a été des moments très difficiles. Mais on a remonté la pente. »

« Je suis fier de ce que j’ai accompli, et de ne pas avoir abandonné quand c’était facile de le faire. »

S’il croit « mériter » de percer le top 15 de sa division, Butler vise aussi un titre mondial. Mais pas avant « un bon deux semaines avec [ses] enfants ».

« Je veux avoir le temps et les outils nécessaires pour affronter l’élite. Je ne veux pas aller remporter de chèque. Je vis bien actuellement. Je n’ai pas besoin d’argent. Mon objectif est de remporter un championnat du monde. J’ai eu 27 ans il y a deux semaines. Je suis encore jeune. »

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Thomas Chabot a envoyé le Mexicain Armando Ramirez au sol au 2round.

En sous-carte

Thomas Chabot – non, le défenseur des Sénateurs ne s’est pas trouvé une seconde vocation – n’aura fait que passer sur le ring du Casino, vendredi. Le pugiliste de Thetford Mines (7-0, 7 K.-O.) l’a emporté dès le 2round face au Mexicain Armando Ramirez (3-2). Une victoire sans équivoque par K.-O. technique, après une troisième chute de son adversaire.

C’était un premier combat en sept mois pour Thomas Chabot ; une blessure à la main l’a tenu à l’écart tout ce temps. « Ça a été dur mentalement », a-t-il souligné. Même si son physiothérapeute lui indique qu’un inconfort risque de le suivre « pour une bonne partie de [sa] carrière », il entend poursuivre son parcours immaculé le plus rapidement possible. Dès « la semaine prochaine », avance-t-il, frondeur.

Juste avant, Jean-Gardy François (3-0, 2 K.-O.) s’est imposé par décision unanime face au Mexicain Andres Sanchez Ramirez (4-5-3, 2 K.-O.) au terme de quatre rounds. Un résultat qui ne faisait pas de doute, au vu des nombreuses fois où Gardy a touché la cible.

François a cependant trouvé qu’il avait fait une « correcte performance ».

« Le gars avait beaucoup d’expérience, et ça paraissait. J’ai mis du temps à m’ajuster. Je voulais placer mon jab, calculer mon timing. Mais je suis satisfait. »

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Martine Vallières-Bisson a perdu son combat contre Emma Gongora de France.

La Française Emma Gongora (5-2) a causé la surprise en début de soirée. Avec énergie et fougue, elle est venue s’imposer contre la Québécoise Martine Vallières-Bisson (5-2, 1 K.-O.) lors du deuxième combat du gala.

Et ce, même si la Marseillaise a écopé de deux points de pénalité au fil des six rounds de ce combat des poids plumes (126 livres). Mais la décision unanime des juges ainsi que l’ardeur de tous les instants de la Française ont été suffisantes. Vallières-Bisson, de Le Moyne, s’est fait bardasser. Le nez fracturé, elle a d’ailleurs dû se rendre à l’hôpital après son combat.

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Hamza Khabbaz envoie un direct de la droite au visage de Jose Gutierrez Bolanos.

En lever de rideau, le Montréalais Hamza Khabbaz (5-0, 1 K.-O.) l’a emporté par décision unanime face au Mexicain Jose Gutierrez Bolanos (2-6). Malgré la fiche de ce dernier, Khabbaz n’a pas dominé outre mesure pendant les quatre rounds de cet affrontement chez les mi-moyens (147 livres). Autant dire que l’émoi provoqué par ce combat n’a pas renversé de bières au Casino.