(Plant City, Floride) On était curieux de se rendre pour la première fois sur les lieux de l’évènement de vendredi soir, organisé par ProBox TV. Notamment parce qu’on se demandait bien en quoi consistait cette nouvelle plateforme de diffusion en ligne consacrée entièrement à la boxe professionnelle.

Sur Google Maps, l’adresse fournie par les organisateurs semble pointer vers un terrain vague entre deux cimetières de Plant City, à environ 30 minutes de voiture du centre-ville de Tampa.

Lorsque le chauffeur de taxi dépose le représentant de La Presse au lieu indiqué, on arrive devant… un centre de désintoxication. On entre quand même.

« Boxing ? », soupire le commis au comptoir, visiblement exaspéré après ce qu’on imagine être une matinée de demandes semblables de la part d’individus un peu perdus.

Il nous indique où c’est. C’est en fait derrière le « wellness center » que se trouve le complexe indiqué.

Il fait beau et chaud en ce jeudi matin. Le bâtiment, au-devant duquel est inscrit le logo de ProBox TV, est entouré de palmiers et de stationnements. Des gens entrent et sortent pour préparer la soirée de vendredi.

À quelques pas de là se trouvent les chambres d’hôtel où sont logés les athlètes et leurs équipes.

On entre. La climatisation fait du bien. Des hommes – ils sont en grande majorité ici – discutent aux abords d’un ring de boxe. Ce ring de boxe, une centaine de sièges le surplombent.

On comprend rapidement que le produit qu’offre ProBox TV est expressément conçu pour son service de diffusion, pas pour la vente de billets dans de grandes salles combles.

On traverse un rideau, et nous voilà auprès de la scène où aura lieu la pesée dans quelques minutes. C’est aussi là que se déroulent les conférences de presse.

Les fondateurs de ProBox TV, tous issus du monde de la boxe, y sont : Roy Jones Jr., Juan Manuel Márquez, Paul Malignaggi et Antonio Tarver. Ils répètent à qui veut l’entendre que ProBox TV est offert à 1,99 $ US (2,55 $ CAN) pour un abonnement mensuel, ou à 23 $ CAN annuellement. On dit vouloir faire compétition aux prix des combats diffusés à la télé à la carte.

Les formules de ProBox

Aux côtés de nos collègues de RDS, on tombe devant Sébastien Gauthier, ancien boxeur engagé à titre d’analyste francophone pour la soirée de vendredi. Il vit actuellement une semaine de rêve, lui qui fait la rencontre d’anciens boxeurs de renom, d’athlètes et d’entraîneurs.

« J’ai été chanceux, explique-t-il. La journée de mes 40 ans, j’ai reçu un appel de l’équipe de ProBox qui me demandait si je voulais faire l’analyse des combats en français. Ils veulent lancer l’application d’une bonne manière en ayant le français, l’anglais et l’espagnol. »

Sébastien Gauthier explique les différents concepts.

« Il y a trois formules. Il y a les prospects, donc les athlètes en développement. »

Ce que ProBox TV a baptisé la Future Stars Series.

« Ensuite, il va y avoir des aspirants, donc des boxeurs qui sont bien classés, qui montent de crans dans les classements mondiaux, qui ont des fiches invaincues. On va les tester entre eux pour savoir qui peut se rendre à l’élite. »

Ce qu’on a intitulé la Contender Series.

Puis, il y a le Last Chance Tournament. « Le tournoi de la dernière chance. Ça permet d’avoir les combats les plus intéressants. Ce ne sont pas des boxeurs dans l’élite mondiale, mais ils sont quand même bien classés. Ils ont affronté les meilleurs, mondialement. […] Ça va donner des combats compétitifs. »

Vendredi, c’est ce tournoi qui fera office de sous-carte, avec huit combattants à partir des quarts de finale. Le tout mènera au clou du spectacle, la carte principale. Le combat de Jean Pascal contre Meng Fanlong s’inscrit peut-être dans le thème du tournoi de la dernière chance, mais n’en fait pas partie.

PHOTO JEAN-FRANÇOIS TÉOTONIO, LA PRESSE

La pesée avait lieu à 9 h jeudi matin. Un moment inusité pour ce type d’exercice, à plus de 30 heures de l’évènement. Habituellement, ça a plutôt lieu en fin d’après-midi, la veille du combat. Antonio Tarver, bien en voix, n’avait pas manqué de le noter un peu plus tôt : « Dans mon temps, on devait jeûner toute la journée avant de pouvoir manger ! », lançait-il en entrant dans la salle de conférence de presse.

Le tout se déroule sans anicroche pour Pascal et son adversaire. Aussitôt sorti de la scène, le Québécois se jette sur sa nourriture.

On boucle nos entrevues. En quittant les lieux, on croise de nouveau le pugiliste québécois qui retourne à ses quartiers tout juste à côté. Et nous, on repart vers Tampa, haut lieu de barbiches, de coqs errants et de trottinettes électriques en libre-service qui ne fonctionnent qu’à moitié.