L’Olympienne et triple championne du monde Mary Spencer a décidé de se joindre à l’organisation Eye of the Tiger Management (EOTTM) pour poursuivre sa carrière professionnelle.

« Je suis super excitée. J’ai fait le saut chez les professionnelles en août dernier, mais c’est maintenant que je me joins à EOTTM. C’était la pièce qui manquait au casse-tête pour pouvoir lancer ma carrière », a déclaré Spencer en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne de l’aéroport de Las Vegas.

Spencer se sent choyée de pouvoir annoncer officiellement son partenariat avec EOTTM à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

« C’est très symbolique, et je ne l’avais pas réalisé. Mais je trouve que c’est un très bon timing et je suis encore plus excitée de me mettre à la tâche. C’est une très belle opportunité de démontrer à quel point la boxe féminine a progressé, et je suis très heureuse d’en faire partie », a-t-elle évoqué.

La boxeuse a indiqué qu’une panoplie de motifs, tant personnels que professionnels, l’avaient encouragée à se joindre à l’équipe de Camille Estephan.

« Pour être franche, ma conjointe est originaire de Montréal, donc c’est ce qui m’a d’abord menée vers Montréal. Mais je voulais travailler avec EOTTM, car c’est l’un des meilleurs promoteurs de boxe au pays. J’ai aimé ce que j’ai vu lorsque je suis entrée en contact avec eux ; leur façon de former leurs boxeurs, de présenter leurs galas, etc. J’ai très hâte de commencer », a-t-elle mentionné.

Spencer (3-0-0, 2 K. -O.) effectuera son premier combat dans le giron d’EOTTM, le 26 mars, au Cabaret du Casino de Montréal, en sous-carte du combat principal entre Christian Mbilli et Nadjib Mohammedi. N’allez toutefois pas lui dire qu’il s’agit d’un délai très court afin de se préparer pour un combat.

« Je n’ai pas été surprise (de devoir me battre aussi rapidement). Je savais depuis un bon moment déjà que j’allais me battre lors du gala du 26 mars. Mon dernier combat remontait à janvier, donc j’ai toujours eu l’impression que le plan était de bouger rapidement. Je savais que j’allais remonter dans le ring quelque part vers la fin mars, donc je suis prête », a-t-elle confié.

Spencer, qui a fait le saut chez les professionnels en août dernier, a connu une carrière amateur impressionnante. Elle a disputé 177 combats et a représenté le Canada sur la scène internationale à de nombreuses reprises. C’est d’ailleurs cette expérience internationale qui lui servira à réussir son saut chez les professionnelles, croit-elle.

« Ça ne m’inquiète pas, parce que j’ai des années d’expérience en boxe olympique, où nous participons constamment à des tournois à l’autre bout du monde contre des adversaires que nous ne connaissons pas. Il y a même un tirage au sort, pour un groupe qui atteint parfois 40 boxeuses. Je suis donc très à l’aise avec l’idée de devoir faire des modifications à mon plan de match jusqu’à la dernière minute », a expliqué la pugiliste.

Spencer croit en ce sens que sa transition de la boxe olympique à celle professionnelle se fera sans trop de difficulté.

« Ce sont deux mondes complètement différents, mais dans le bon sens. C’est différent, car les gants sont plus petits, qu’il n’y a plus de casque protecteur et qu’on ne tente plus de simplement marquer des points, mais plutôt d’atteindre sa cible avec des coups plus percutants. Tout ça convient parfaitement à mon style, et ça me porte à croire que je connaîtrai une très belle carrière (professionnelle) », a-t-elle assuré.

Dicaire dans la mire de Spencer

Spencer a d’ailleurs souligné que des boxeuses québécoises telles que Marie-Ève Dicaire et Kim Clavel l’avaient inspirée à faire le saut chez les professionnelles. Et ses intentions sont assez claires : ravir le titre de championne des super-mi-moyennes de l’IBF à Dicaire.

« Marie-Ève Dicaire m’a inspirée à devenir une boxeuse professionnelle, car à l’époque où je la regardais remporter des titres, je me disais que je devais l’affronter dans un ring…

« On voit vraiment un changement qui s’opère présentement dans la boxe féminine : elle progresse, se développe et devient excitante. Et je veux contribuer à son essor. Et je veux éliminer celles qui selon moi ne devraient pas être championnes du monde », a-t-elle dit, sans hésitation.

Spencer s’est classée cinquième dans la catégorie des 75 kg aux Jeux de Londres en 2012, lorsque la boxe féminine a fait ses débuts aux Olympiques.

L’Ontarienne de 37 ans a aussi participé aux Championnats du monde à quatre reprises et a remporté trois médailles d’or (2005 Russie — 66 kg, 2008 Chine — 66 kg, 2010 Barbade — 75 kg) et une médaille de bronze (2006 Inde — 66 kg).

Spencer a élu domicile à Montréal où elle s’entraîne aux côtés de Ian Mackillop.

Le gala du 26 mars mettra également à l’affiche un combat entre Artem Oganesyan et Stephen Danyo. Les autres combats seront dévoilés dans les prochains jours.