Óscar Rivas qui songe à un championnat du monde. Patrice Volny qui vise un combat éliminatoire. Même Yvon Michel pense à son prochain gala. La soirée du Groupe Yvon Michel (GYM), le 16 mars à l’hôtel Plaza Québec, a décidément des allures de soirée préparatoire.

Rivas (26-1, 18 K.-O.) doit affronter Sylvera Louis (8-5, 4 K.-O.), un boxeur qui n’est pas monté sur le ring depuis cinq ans, dans le premier combat de l’histoire de la nouvelle division des super-lourds-légers.

« Ce sera un combat de préparation, a admis Rivas au sujet de ce duel aux apparences inégales face à Louis. Je sais que les combats à venir seront très importants, alors je vais faire comme je fais chaque fois que je monte sur le ring : je serai concentré sur la tâche à accomplir. Je tenterai de faire mon travail du mieux possible. »

« Je pense aussi que ce combat saura me donner confiance : ça fait deux ans que je ne me suis pas battu », a-t-il dit, faisant allusion à sa dernière sortie, son unique défaite – controversée – contre Dillian Whyte.

Le Montréalais d’origine colombienne a déjà les yeux tournés vers un éventuel combat de championnat du monde du World Boxing Council (WBC) – seul organisme à reconnaître la nouvelle division pour les combattants de 200 à 224 lb – contre l’Américain Bryant Jennings.

Rivas est le premier aspirant à ce titre vacant du WBC ; Jennings est classé troisième. Michel souhaite organiser ce combat, en collaboration avec Top Rank, l’été prochain à Montréal.

« Tout est sur la glace jusqu’au combat du 16, mais les négociations avancent très bien, a assuré Michel. Ce qui est délicat, c’est de trouver la bonne date. On ne sait pas encore ce qui va être permis au Québec [en juin], et on veut faire ce combat au Québec. On nous a donné trois dates en juin. La date et le lieu dépendront des conditions qui prévaudront à ce moment au Québec. »

Le duel Rivas-Louis soulève toutefois quelques inquiétudes. C’est à se demander comment la Régie des alcools, des courses et des jeux a pu approuver ce qui semble être un affrontement à sens unique.

« On m’a dit que ça faisait longtemps que Sylvera Louis voulait tenter un retour et qu’il s’entraînait : il sera donc en excellente condition physique », a noté Michel.

« Mais on ne se raconte pas d’histoires : c’est un combat de préparation pour Óscar. Je suis convaincu que ça va bien se passer parce qu’on a de bons officiels, de bons arbitres ici. Si jamais il y a un problème, je suis convaincu qu’ils seront capables d’intervenir. »

Secret bien gardé

Volny (15-0, 9 K.-O.) se frottera à Janks Trotter (10-5-2, 10 K.-O.). Le poids moyen québécois avait liquidé l’Albertain dès le premier round de leur précédent affrontement, en mai 2018 – la dernière sortie dans le ring de Trotter. Cherchera-t-il à prendre davantage son temps cette fois ?

On a pris le temps d’améliorer ce qu’on n’avait pas le temps d’améliorer avant la pandémie, en raison de l’enchaînement des combats. On va arriver plus gros, plus fort. Pas question de ralentir.

Patrice Volny

Il faut dire que Volny aussi a son prochain combat dans le collimateur : celui qui est classé sixième aspirant au titre de l’International Boxing Federation (IBF) devait affronter l’Allemand Patrick Wojcicki, classé troisième, en combat éliminatoire avec à la clé la position d’aspirant obligatoire au titre de Gennady Golovkin.

Le combat devait avoir lieu en février en Allemagne, mais une recrudescence des cas de COVID-19 dans ce pays en a forcé le report. Il devrait avoir lieu dans les prochains mois. Il pourrait même être présenté au Québec.

« On regarde ça avec Lee Baxter [promoteur de Volny]. Il a approché le promoteur allemand afin de voir si on pourrait faire ce combat au Canada, possiblement au Québec, car ce n’est pas possible encore en Ontario. Le clan Wojcicki ne s’opposerait pas à cela si l’offre est équivalente à ce qu’il aurait touché en Allemagne. »

Volny est possiblement le secret le mieux gardé de la boxe québécoise, et Michel est heureux de pouvoir le mettre sur ses prochaines cartes grâce à une entente conclue avec Baxter.

« Patrice a boxé avec nous au Casino dans une période où nous avions déjà beaucoup de boxeurs et n’étions pas en recrutement, mais nous l’avons toujours aimé, a expliqué Michel. Quand Lee lui a offert un contrat, il a choisi de poursuivre sa carrière à Toronto. Patrice a battu tous ceux qu’on lui a opposés et a gravi les échelons, si bien qu’il est maintenant bien classé mondialement.

« Il est rapide, frappe avec autorité et est super bien entraîné par Éric Bélanger : oui, c’est certainement le meilleur boxeur québécois que les gens ne connaissent pas. »

Autre gala au Plaza ?

Quant à GYM, le promoteur en sera à sa première expérience à l’hôtel Plaza Québec. Afin de se familiariser avec les lieux et avec l’ambiance, Michel a assisté à deux soupers-spectacles dans l’atrium cet hiver. Il a suffisamment aimé ce qu’il a ressenti pour songer à organiser un autre gala au même endroit, en mai.

En tout, le gala prévoit sept combats, dont le retour sur le ring de Sébastien Bouchard (18-2, 8 K.-O.) et les débuts professionnels du poids lourd Alexis Barrière.

Quelque 120 personnes pourront assister sur place au gala en formule souper-spectacle. Ces forfaits, vendus de 800 $ à 1000 $, se sont rapidement envolés.

Les amateurs de boxe qui ne seront pas sur place pourront suivre le gala à la télé à la carte sur Bell, Indigo, Shaw, FITE TV ou Yoop.