L’attirail d’infirmière auxiliaire de Kim Clavel est rangé depuis plus d’un an. Si tout se passe bien dans le ring, il le restera pour un bon bout de temps.

« Avec les combats à venir, je vais vraiment me concentrer sur l’aspect athlète de ma carrière », a-t-elle indiqué en entretien avec La Presse après la visioconférence de GYM qui mettait la table pour son gala de samedi, au stade IGA.

Mais avant de parler « des » combats à venir, Clavel (13-0, 2 K.-O.) devra d’abord écarter de sa voie la Mexicaine Maria Soledad Vargas (15-3-1, 1 K.-O.).

En présence – virtuelle – des médias, la boxeuse de Joliette a pris soin d’accueillir son adversaire en lui souhaitant la bienvenue dans sa langue.

Et pas seulement par un simple « Bienvenido a Canada ». Dans un cadre scolaire, elle a déjà passé un mois en République dominicaine pour apprendre l’espagnol.

« Je vivais avec les locaux, donc j’ai appris quand même assez vite », raconte Clavel.

Les politesses ont été échangées. Samedi, la Québécoise et GYM s’attendent à affronter une adversaire coriace. « De grande qualité », l’a qualifiée le promoteur Yvon Michel.

« Maria Vargas est venue ici pour gagner. Elle est solide », a-t-il affirmé, assurant ne pas verser dans la promotion de mauvaise foi.

C’est ça qu’on voulait, un test majeur pour Kim. On veut savoir si elle est prête à se battre en championnat du monde et on va avoir la réponse à cette question.

Yvon Michel

Vargas est la première aspirante du WBC chez les 102 lb. Elle a dédié le combat à ses fils de 17 et 6 ans.

La situation de Clavel au classement du WBC est identique, mais chez les 108 lb (mi-mouches). Elle en détient la ceinture NABF.

« Je ne la prends pas à la légère, a dit la Québécoise. J’ai l’impression qu’elle est meilleure techniquement [que la plupart de ses ex-adversaires] et elle est reconnue pour faire des guerres. Même dans ses défaites, les filles ne l’ont pas eu facile. Ça va faire des flammèches, c’est certain. »

Ces jours-ci, le clan Clavel est en mode révision finale.

« Kim a été d’une présence et d’une concentration extrêmes dans ce camp-là. On a hâte, chaque jour est un décompte », a lancé sa coach, Danielle Bouchard.

« Cette semaine, j’étais assise sur mon sofa, je ne faisais rien, j’avais le sourire dans le visage et je n’étais pas capable de l’enlever. Je suis heureuse d’aller boxer, je m’en vais faire ce qui me passionne », a plus tard renchéri la boxeuse de 30 ans.

Le plus récent combat de Clavel remonte au 28 novembre dernier, au Mexique. Elle a profité de cette longue inactivité pour peaufiner différents aspects de sa boxe au gym, au Québec et à Porto Rico.

Et, on le sait, elle a pris part à Big Brother Célébrités.

« Je ne pense pas que je le referais. J’ai réalisé que je n’ai pas un tempérament pour être enfermée pendant 92 jours. Ça rend fou un peu », lâche-t-elle.

« C’est inhumain pour ma personnalité. Mais j’ai tiré beaucoup de positif là-dedans aussi, j’ai appris à me connaître énormément. Et l’objectif était quand même de ramasser un peu de fonds pour mes camps d’entraînement, et ça, c’était mission accomplie. »

Sa prochaine mission – si elle s’en acquitte adéquatement – pourrait lui valoir un combat pour un titre majeur dans les prochains mois.

Le sentiment d’urgence de Zewski

Juste avant elle, Mikaël Zewski (34-2, 23 K.-O.) fera ses débuts chez les super-mi-moyens (154 lb), lui qui se battait habituellement une catégorie de poids plus bas, chez les mi-moyens (147 lb).

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Mikaël Zewski

Le Trifluvien d’origine a vanté les mérites de son opposant, le Mexicain Dilan Loza (15-4-1, 9 K.-O.), sans toutefois cacher son souhait de mettre un terme au duel avant la limite de huit rounds.

« Les Mexicains, avant, je les prenais à la légère, puis j’ai eu deux gros combats au Casino où je suis embarqué dans des guerres malgré moi. Donc, on va lui compliquer un peu la vie », a laissé tomber Zewski en expliquant succinctement son plan de match, qui portera notamment sur la variation de la distance et des angles.

Le temps commence à presser pour le boxeur de 32 ans.

« Ça fait longtemps que je ressens un sentiment d’urgence, et Yvon le sait !, a admis Mikaël Zewski en riant. Je n’ai pas eu la carrière que j’aurais rêvé d’avoir, c’est certain. J’aurais voulu être un Floyd Mayweather ou un Canelo. En commençant ma carrière aux États-Unis, j’avais toutes les raisons de pouvoir y rêver. Mais c’est la boxe, il y a plein de choses qu’on ne contrôle pas. »

À son plus récent duel, en septembre dernier, à Las Vegas, il a été battu par K.-O. technique au huitième round par le Lituanien Egidijus Kavaliauskas. Sa première défaite par mise hors de combat en carrière.

Zewski espère bénéficier bientôt d’une occasion qui lui permettrait de renouer avec le top 10 mondial. C’est l’intention d’Yvon Michel, qui compte annoncer sous peu « un combat important vers la fin d’octobre à Trois-Rivières » impliquant son protégé.

Houle dans un magasin de bonbons

Marie-Pier Houle (3-0-1, 1 K.-O.) sera également de la carte de samedi. Elle se frottera à la Mexicaine Jeanette Zacarias Zapata (2-3), 18 ans.

La Québécoise n’a jamais cessé de s’entraîner à la maison et se dit fin prête à remonter dans l’arène.

« Dès qu’on a pu retourner au gym, je me suis lancée comme un enfant dans un magasin de bonbons ! », a-t-elle raconté.

Quatre autres duels seront présentés, mais Sébastien Bouchard ne fera finalement pas partie de l’un d’eux.

Son adversaire prévu initialement a contracté la COVID-19, puis son successeur s’est blessé. Par la suite, il ne restait plus suffisamment de temps pour lui en trouver un autre.