David Zegarra a eu de la difficulté à faire le poids la veille du combat. Et il ne l’a pas fait pendant.

Le crochet du gauche de David Lemieux (43-4, 36 K.-O.) a envoyé David Zegarra (34-5, 21 K.-O.) au tapis au premier round. Puis au suivant. Et ç’a été la fin, par arrêt de l’arbitre.

L’entraîneur Marc Ramsay et Antonin Décarie, vice-président d’Eye of the Tiger Management (EOTTM), avaient dit lundi que Lemieux devrait être impressionnant vendredi soir. Il l’a été.

Mais Ramsay n’était pas pleinement satisfait. Après la première chute du Péruvien de 36 ans, il aurait voulu voir son protégé prendre son temps, revenir au jab.

« Je ne veux pas que tu deviennes fou ! », lui a-t-il lancé dans le coin, mécontent, au terme des trois premières minutes.

Puis, pendant le deuxième assaut : « Tu ne m’écoutes pas ! »

De retour au vestiaire, le boxeur de 32 ans a admis qu’il s’était emporté, qu’il était surexcité et qu’il avait voulu donner un bon show.

« Et je me suis un peu fait chicaner par Marc. »

Il a vraiment bien commencé. Après, il aurait pu faire ça plus technique. Montrer qu’il est à un autre niveau que ce genre d’adversaire. Mais une victoire, c’est une victoire. On est contents.

Marc Ramsay, au sujet de la performance de David Lemieux

Les quatre défaites précédentes de Zegarra – dont trois par mise hors de combat – étaient survenues à ses huit dernières prestations.

Il s’agissait du troisième combat de David Lemieux chez les poids super-moyens (168 lb), et il a manifestement profité de la petitesse du ring (16 pi x 16 pi) pour s’imposer. Le Lavallois espère être de retour dans l’arène en septembre.

Par ailleurs, on sait que les promoteurs d’ici ont dû se résoudre à adopter des environnements très inhabituels pour permettre à leurs boxeurs de rester en activité.

En l’occurrence, les voir se diriger vers le ring sur les chemins bordés d’une végétation fournie au Holiday Inn de Cuernavaca, à 80 km au sud de Mexico, rappelait à quel point la boxe sort en ce moment des sentiers battus…

Le Kean nouveau

Avant Lemieux, le poids lourd Simon Kean a offert une performance convaincante devant Donald Haynesworth.

PHOTO VIRGINIE ASSALY, EYE OF THE TIGER MANAGEMENT

Simon Kean et son entraîneur, Vincent Auclair

Le Québécois a eu le dessus aisément au cours des quatre premiers rounds. Puis, l’Américain ne s’est pas levé de son tabouret à l’appel du cinquième parce qu’il ne voyait plus d’un œil.

En début de semaine, Camille Estephan, président d’EOTTM, avait dit de Haynesworth qu’il représentait « vraiment un danger ».

Si c’était le cas, Simon Kean (20-1, 19 K.-O.) ne lui a pas donné l’occasion de le démontrer. Le Trifluvien avait dévoilé, lundi, son intention de boxer autour du jab, ce qu’il a fait.

Donald Haynesworth (16-6-1, 14 K.-O.) est âgé de 38 ans – six de plus que Kean – et avait perdu quatre de ses sept derniers combats, dont trois par K.-O. technique.

N’empêche, à son premier combat depuis qu’il est entraîné par Vincent Auclair, le Québécois a été dominant.

« Je pensais qu’il serait plus offensif, qu’il foncerait sur moi », a dit Kean au terme du duel, qu’il a qualifié de « facile ».

Il lui reste à marier, a-t-il dit, sa défensive améliorée avec l’offensive qui a toujours été sa marque de commerce.

Bazinyan facilement

Dans le combat précédent, Erik Bazinyan a battu Scott Sigmon par arrêt de l’arbitre au deuxième round.

PHOTO VIRGINIE ASSALY, EYE OF THE TIGER MANAGEMENT

Erik Bazinyan et son entraîneur, Marc Ramsay

Le protégé d’EOTTM, entraîné par Marc Ramsay, a envoyé l’Américain de 34 ans au tapis vers la fin de la première reprise. Dès les secondes initiales, il était apparu évident que Scott Sigmon (35-15-1, 18 K.-O.) n’était pas de taille.

Au deuxième assaut, le Québécois d’origine arménienne a poursuivi sa domination. Lorsqu’il a ébranlé solidement son opposant, chambranlant, l’officiel a décidé qu’il en avait assez vu.

Erik Bazinyan (26-0, 20 K.-O.), 26 ans, met la main sur les titres NABA et NABF, ce qui lui assure un positionnement intéressant dans les classements WBA et WBC. Il est déjà classé 6aspirant à la WBO.

En lever de rideau, chez les poids plumes, la Québécoise Martine Vallières-Bisson (3-0, 1 K.-O.) l’a emporté au premier round contre Maricruz Gómez (0-3-2). Le médecin a mis fin au duel en raison d’une coupure à un œil de la Mexicaine. La gauchère avait atteint son adversaire solidement dès les premiers instants.

Il avait été question, en début de semaine, du fait que l’altitude de Cuernavaca (1510 m) pourrait être un facteur dans ce gala. Ça n’a pas paru. Pas pour les Québécois, du moins.