Yvon Michel affirme que son gala du 20 août mettant en vedette Kim Clavel aura bien lieu au stade IGA. Avec 2500 spectateurs dans les gradins.

Au moment de l’entrevue, en fin de matinée mercredi, le président de GYM sortait tout juste d’une rencontre avec les gens du stade pendant laquelle a été établie la configuration de l’enceinte.

Rappelons qu’en vertu des balises imposées par le gouvernement, dévoilées le 18 mai dernier, ces 2500 amateurs doivent être répartis de sorte qu’il n’y ait pas plus de 250 personnes par section.

« Notre protocole a été accepté par la Régie [des alcools, des courses et des jeux] et il a été transmis à la Santé publique de Montréal, avec qui on a eu plusieurs réunions. Ça progresse bien. Notre objectif, c’est de mettre des billets en vente avant la Saint-Jean », indique Yvon Michel.

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Yvon Michel

Les dédales administratifs peuvent être irritants. Surtout après 15 mois de crise. Et, encore une fois, les pourparlers n’ont pas été simples.

« Au départ, il ne semblait pas y avoir de connexion entre la Santé publique de Montréal et la Régie. On avait parlé avec la Régie à plusieurs reprises et quand on est arrivés avec la Santé publique, ils n’avaient même pas lu le protocole qu’on avait fait pour notre gala de Québec [le 16 mars]. Puis, ils nous ont envoyé un document comme quoi il fallait remplir notre protocole d’une certaine façon. Et quand on leur parlait de la Régie, ils n’étaient pas trop au courant de ce qu’elle faisait.

« Depuis ce temps-là, il y a eu des réunions avec tout le monde et ils ont réalisé qu’effectivement, eux doivent approuver le protocole, mais que le mandataire au Québec pour faire respecter le protocole sanitaire pour les sports de combat, c’est la Régie. »

Mais tout cela est du passé, assure le promoteur.

Maintenant, on est tous sur la même longueur d’onde et les choses avancent.

Yvon Michel

Prochaine étape : la Santé publique de Montréal portera le dossier devant celle du provincial, confirme Éric Forest, porte-parole de la Direction régionale de santé publique.

Si tout se passe bien, il ne manquera ensuite que l’approbation de l’Agence de la santé publique du Canada, puisqu’il s’agit d’un évènement à caractère international.

Ce n’est donc pas encore tout à fait acquis. Il reste des signatures à aller chercher.

« Oui, mais ça marche bien, rétorque le patron de GYM. Dans le cas présent, la Régie a vraiment pris le taureau par les cornes pour bien expliquer quel était son rôle et nous soutenir là-dedans. Maintenant, on est à préparer notre manifeste pour la gestion des foules. »

Quant à la quarantaine de 14 jours pour les étrangers à leur entrée au Canada, elle ne constitue pas un obstacle en l’occurrence, bien qu’elle complique les choses et qu’elle entraîne des coûts supplémentaires.

Peut-être que cette mesure sera allégée d’ici le gala.

Et l’adversaire de Kim Clavel pour l’occasion ?

« On le sait pas mal, mais on va attendre que tout soit accepté avant de l’annoncer officiellement », dit Yvon Michel.

Et le gala de septembre ?

Le promoteur mène de front le dossier de son autre gala. Celui qui a récemment été déplacé de juin à septembre, au cours duquel se battront Óscar Rivas et Marie-Eve Dicaire.

Dans ce cas, le portrait est totalement différent.

Ce gala se tiendra au Centre Bell. Or, le fait que le Canadien y joue déjà devant 2500 fans simplifiera la tâche de GYM. À la fois pour l’acceptation du projet et pour le protocole à mettre en place.

La quarantaine, toutefois, est plus problématique ici. Car, contrairement au gala du 20 août, on parle d’une carte qui comptera deux combats de championnat du monde.

« Faire une quarantaine de sept jours, Bryant Jennings et Patricia Berghult [les opposants de Rivas et Dicaire] ont déjà dit qu’il n’y avait pas de problème. Mais que 14 jours, ce serait plus compliqué », explique Michel.

Le président est néanmoins confiant. Parce qu’il y a, d’une part, les exigences de son organisation quant à la vaccination des participants et aux tests qui leur seront tout de même imposés. D’autre part, il y a aussi le plan de retour à la normale progressif que prévoit le gouvernement quand les trois quarts de la population auront reçu les deux doses.

Sans compter, au risque de se répéter, la possibilité que la quarantaine d’entrée au Canada soit assouplie avant la tenue du gala.

Yvon Michel souhaite mettre en vente les billets pour cet évènement en juin également.

Jean Pascal : « J’étais estomaqué »

Impossible de parler à Yvon Michel sans lui faire commenter l’histoire de dopage de Jean Pascal. Le boxeur a longtemps été un protégé de GYM.

« J’étais totalement estomaqué, atterré, déçu. Et là, je ne jette pas de blâme parce que je ne connais pas l’histoire. Jean va nous la raconter à un moment donné et j’ai bien hâte d’entendre ça », a d’abord commenté le promoteur.

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Jean Pascal

Pascal a milité pour le caractère obligatoire des tests antidopage inopinés, à une époque où il n’y en avait pas, a-t-il rappelé. Ils n’ont jamais pu l’imposer à Bernard Hopkins, mais ses adversaires suivants et Jean Pascal lui-même s’y sont soumis pour les quelques autres combats qu’il a livrés avec GYM. Même si ces tests coûtaient très cher à l’époque.

« Ça coûtait jusqu’à 50 000 $ de frais supplémentaires dans une promotion quand tu exigeais que les deux boxeurs principaux soient soumis à des tests inopinés, indique Michel. Donc, Jean a contribué à ce que la boxe s’assainisse beaucoup de ce côté-là. C’est pour ça que je suis totalement estomaqué de voir qu’il a pu se passer quelque chose, que Jean n’a pas été vigilant sur quelque chose. »

Le boxeur québécois semble blâmer son préparateur physique, qu’il a congédié.

Cela dit, les stéroïdes anabolisants trouvés dans ses échantillons sont des substances injectables.

« Il faudrait savoir ce qu’il a fait, son préparateur. Est-ce que ce sont des suppléments contaminés ? », demande Yvon Michel.

Quoi qu’il en soit, Jean Pascal devra prouver son innocence. Jusqu’à preuve du contraire, les substances interdites détectées dans son organisme demeurent les seuls faits dans cette affaire.

« C’est à lui de faire la lumière là-dessus », conclut son ex-promoteur.