(Arlington) Le Mexicain Saul « Canelo » Alvarez, détenteur des ceintures WBA et WBC, et l’Anglais Billy Joe Saunders, titulaire de celle WBO, s’affrontent samedi dans un combat d’unification des super-moyens qui s’annonce électrique, devant une foule de 70 000 personnes défiant la pandémie à Arlington (Texas).

Avant même son issue, qui pourrait permettre à « Canelo » de s’installer un peu plus dans le club des plus grands boxeurs actuels ou à Saunders d’y faire une entrée fracassante, l’évènement est d’ores et déjà historique puisque c’est le premier à rassembler autant de personnes depuis l’apparition de la COVID-19.

Selon le promoteur Eddie Hearn (Matchroom), « l’affluence constituera un record » pour un combat de boxe dans une enceinte couverte aux États-Unis. Le précédent remonte à 1978 quand Leon Spinks avait battu le légendaire Muhammad Ali devant 63 352 personnes au Superdome de La Nouvelle-Orléans.

Mais dans l’immense AT & T Stadium, antre de l’équipe de football américain (NFL) des Dallas Cowboys, où l’ambiance promet d’être survoltée en ce week-end du « Cinco de Mayo », la fête nationale mexicaine, le ring est apparu trop petit pour Saunders qui l’a comparé à une « cabine téléphonique » et a menacé en début de semaine de ne pas boxer s’il n’était pas redimensionné.  

Ce qui a provoqué une première joute verbale entre les deux camps, « Canelo » fustigeant le fait que son adversaire trouvait « plein d’excuses » pour se défiler. « Ce n’est pas la première fois qu’il fait ça. Le ring n’est pas un problème. Il doit combattre samedi. »

L’affaire ayant été entre-temps réglée par la Commission de la réglementation du Texas, les deux rivaux se sont prêtés à un premier face-à-face mercredi pour les médias, et là aussi c’était bien tendu, quelques noms d’oiseaux volant au-dessus de l’assistance.

Fury en animateur

La conférence de presse, jeudi, fut plus sage, même si l’ambiance fut assurée par le champion WBC des lourds Tyson Fury, venu crier son soutien à son « frère gitan » Saunders. Rien qui n’ait toutefois perturbé la sérénité de « Canelo ».

« J’ai livré beaucoup de gros combats. Pour moi c’est comme un autre jour au bureau, je viens pour gagner », a déclaré le Mexicain de 30 ans (55 victoires, dont 37 avant la limite, 2 nuls, 1 défaite contre Floyd Mayweather en 2013), dont la tenue de jogging vert et doré, d’une célèbre marque de luxe italienne, tranchait avec le costume gris et les lunettes de soleil fumées de son rival.  

« Il a fait des choses brillantes », a convenu Saunders, à propos du champion du monde dans quatre catégories différentes (super-welters, moyens, super-moyens, mi-lourds), qui s’est aussi mesuré à Shane Mosley, Amir Khan ou Gennady Golovkin. « Mais il y a un moment dans la vie où vous êtes testé. Il va tomber sur la mauvaise personne. J’ai hâte de gagner. »

« Je rêve de ce moment depuis que je suis tout petit. J’ai visualisé ce jour depuis mes cinq ou six ans », a ajouté l’invaincu Anglais (30 victoires, dont 14 avant la limite), promettant « du cœur, de l’âme et le QI » nécessaires samedi.

« Ce sera un combat difficile, c’est un grand boxeur, qui a de bonnes aptitudes, mais je ne suis plus le même que celui d’il y a six ou sept ans et samedi je vais le prouver », a encore prévenu « Canelo », favori chez les parieurs.

Quel que soit le vainqueur, son prochain adversaire devrait en tout cas être l’Américain Caleb Plant, champion IBF.