David Lemieux s’attend à une année 2021 chargée. Son face-à-face contre Robert Talarek sera « le début d’une belle brochette de combats », avance-t-il.

Pour en arriver là, Lemieux devra d’abord surmonter avec succès l’opposition que lui présentera le Polonais de 37 ans dans le ring du Centre Vidéotron de Québec, le 17 avril.

Il s’agit d’un « combat pivot » dans la carrière du Québécois, a dit Camille Estephan, président d’Eye of the Tiger Management (EOTTM), en visioconférence avec les médias, mardi midi. Ce sera aussi son troisième chez les super-moyens (168 lb).

Talarek est grand (6 pi 1 po), a une longue portée et boxe bien, affirme-t-on dans le clan Lemieux. Sa fiche de 24-13-3, 16 K.-O. ne fait pas trembler, mais il ne s’est incliné qu’une fois à ses 13 derniers duels et n’a été mis hors de combat qu’une fois. En 2015, au 8e round, contre le solide anglais Liam Smith.

« C’est un boxeur qui en a vu d’autres, qui a eu de bonnes oppositions. Un gars qui va permettre à David de retourner vers les combats de championnat du monde. C’est un chemin qu’il a à prendre, et on ne le prend pas à la légère », a assuré son coach Marc Ramsay, qui se trouve actuellement en Russie avec Artur Beterbiev, en vue du combat de ce dernier contre l’Allemand Adam Deines, en mars.

Lemieux (42-4, 35 K.-O.) ne s’est battu qu’une fois en 2020, en octobre, une victoire facile contre le Canadien d’origine congolaise Francy Ntetu.

Cet affrontement contre Talarek, il le voit d’abord comme une occasion de rester actif. « Pour ne pas perdre mon nom », affirme-t-il.

« J’ai vu un combat de lui sur YouTube, je n’ai pas encore commencé à l’étudier. », a admis le Québécois.

Il ne l’a pas dit lui-même, mais Antonin Décarie, directeur général d’EOTTM, l’a fait à sa place. Lemieux est convaincu de pouvoir arrêter son prochain adversaire avant la limite. Quant à ce qu’il souhaite pour la suite, rien de nouveau.

J’avais Canelo [Álvarez] dans le champ de vision et ça n’a pas changé.

David Lemieux

Mais pour se rendre jusqu’à lui, il faut passer par des combats de moindre envergure. Et il sait que ses performances contre des Robert Talarek doivent attirer l’attention.

« Quand j’interpelle un gars comme Canelo, il faut que je laisse ma marque avec un gars comme Talarek », souligne-t-il.

À ses deux premiers combats chez les 168 lb, Lemieux a envoyé ses opposants au tapis. Il est classé troisième aspirant au WBC, à la WBA et à la WBO.

Le combat Lemieux-Talarek – tout comme celui de Simon Kean, qui se battra lors du même gala – sera présenté en direct à TVA Sports.

Le bonheur retrouvé de Kean

Le 21 février, il y aura un an que le poids lourd Simon Kean (19-1, 18 K.-O.) n’est pas monté dans le ring.

Depuis, les déceptions se sont succédé. Il est passé bien près d’obtenir un combat contre l’Anglais Tyson Fury, mais les négociations ont achoppé. Et il y a eu des blessures. Par deux fois, le duel contre son prochain adversaire, le Canadien Stan Surmacz (12-1, 7 K.-O.), a dû être reporté.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Simon Kean

Le Québécois espère que la troisième occasion sera la bonne.

« Je l’ai surnommé Stan ‟Stand-by’’Surmacz parce qu’il a attendu tellement longtemps ! a lâché Kean. Je lui fais mes excuses. »

Ces reports démontrent qu’il prend l’Albertain au sérieux, ajoute-t-il, contrairement à ce qu’a laissé entendre celui-ci.

« C’est complètement faux. Si j’avais pensé que ce serait facile, j’aurais pris les combats malgré mes blessures », a plaidé Kean.

Surmacz est rapide, il bouge beaucoup dans l’arène, un type de défi différent, a analysé Estephan.

Mais le Trifluvien se prépare en conséquence en compagnie de son nouvel entraîneur, Vincent Auclair, avec qui il semble filer le parfait bonheur au gymnase, ce qui n’était plus le cas avant cette nouvelle association.

« Je n’avais plus de fun à y aller. À un moment donné, je pensais même que je n’aimais plus la boxe. J’étais dans ma tête, j’étais marabout », a-t-il raconté.

Avec Auclair, le plaisir de l’entraînement est revenu. Le boxeur et son coach travaillent beaucoup sur la technique. De longues heures, apparemment.

Je ne suis pas le type d’athlète qui assimile facilement la technique, j’ai besoin de répéter plus que les autres.

Simon Kean

En ce sens, la longue pause lui aura été bénéfique. Sans rentrer dans les détails, il indique que les deux hommes planchent sur la plupart des aspects de sa boxe.

« Un de mes anciens entraîneurs disait qu’on est comme des arbres qu’on attache. Rendu au combat, c’est comme si on nous détachait et que tous les défauts ressortaient ! », a imagé Kean.

D’où la nécessité des répétitions incessantes à l’entraînement.

Par ailleurs, l’entente de Kean avec EOTTM a été renouvelée à long terme, a fait savoir Estephan.

Un bon défi pour Mbilli

Avant le gala de Québec, Christian Mbilli (17-0, 16 K.-O.) se battra pour sa part à Porto Rico, le 18 mars, contre l’ex-champion amateur Ievgen Khytrov (20-2, 17 K.-O.), Ukrainien de 32 ans. Sur les ondes de NBC, de surcroît.

« Il ne va pas falloir se précipiter. On n’a pas affaire à un petit Mexicain, mais à un gars d’expérience », a lancé « Solide » Mbilli, qui s’est défait aisément du Mexicain Rolando Paredes, en décembre, à son premier combat avec son nouveau promoteur.

Les deux pugilistes ont des styles plutôt semblables, intenses, ce qui devrait donner lieu à un combat âprement disputé. Un combat « très décisif » pour sa carrière, reconnaît le Français d’origine camerounaise, qui sortait de six rounds de sparring au moment de la conférence de presse.

Si Mbilli relève ce défi important, Estephan espère ensuite pouvoir le propulser vers des affrontements pour des titres majeurs.