(Longueuil) Après huit mois d’inactivité, les judokas québécois trépignaient à l’idée de renouer avec la compétition. Même si la « rouille » a paru pour certains d’entre eux, force est d’admettre que leurs récents résultats sont encourageants pour la suite des choses.

Les Québécois Antoine Valois-Fortier et Arthur Margelidon ont obtenu respectivement une médaille d’argent et de bronze, samedi, au Grand Chelem de judo de Budapest, en Hongrie.

Valois-Fortier, cinquième au monde dans la catégorie des moins de 81 kg, s’est incliné en finale devant le Turc Vedat Albayrak. Il avait pourtant remporté le seul combat précédent contre Albayrak, en février 2018 à Paris.

« C’était le même genre de combat [qu’en 2018], sauf qu’à Paris j’avais obtenu un avantage tôt contre lui au niveau des pénalités. Cette fois-ci, ç’a été l’inverse. C’était un combat très fermé. J’ai un peu paniqué lorsque je me suis retrouvé en bordure [du tatami], car j’aurais écopé d’une dernière pénalité, donc j’ai lancé une attaque que je n’aurais pas dû essayer et je me suis fait contrer. J’ai simplement mal géré mon combat », a résumé Valois-Fortier en entretien téléphonique avec La Presse canadienne.

Le judoka âgé de 30 ans a ainsi obtenu une sixième médaille dans un Grand Chelem, et une troisième d’argent.

Je suis heureux, car j’avais hâte de retrouver la fébrilité et les sensations de la compétition. Ça faisait longtemps; je me suis senti un peu “ rouillé ” au début, mais après une bonne première victoire, les choses ont bien été.

Antoine Valois-Fortier

« Ceci étant dit, j’ai réalisé que j’étais un peu moins sharp qu’à l’habitude, mais je crois que ça va revenir avec le temps », a-t-il ajouté.

Le médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Londres en 2012 considère néanmoins que c’est mission accomplie pour lui ce week-end.

« Je venais principalement ici pour savoir où j’en étais et ce que je dois faire au cours des prochains mois en vue des Jeux olympiques [de Tokyo, en 2021], a-t-il expliqué. Je suis content d’avoir accumulé des combats - j’en ai fait cinq -, donc je suis content d’avoir atteint mon objectif principal ici. »

Pour sa part, Margelidon, qui est quatrième au monde chez les moins de 73 kg, a remporté la petite finale par waza-ari contre le Russe Musa Mogushkov. Il s’agissait de la troisième médaille du Québécois d’origine française en Grand Chelem.

Chez les dames, la Québécoise Catherine Beauchemin-Pinard a été surprise tôt dans la compétition chez les moins de 63 kg par la favorite locale, la Hongroise Szofi Ozbas.

Le Canada a ainsi récolté trois médailles après deux journées de compétitions au Grand Chelem de Hongrie. Vendredi, la Canadienne Jessica Klimkait avait triomphé chez les 57 kg. Valois-Fortier y voit d’ailleurs beaucoup de positif.

Klimkait, une judoka âgée de 24 ans de Whitby, en Ontario, avait aussi remporté le Grand Chelem de Düsseldorf en février dernier, la toute dernière compétition internationale de judo avant la cessation des activités en raison de la pandémie de COVID-19.

« Ça prouve que nos petits voyages à Lethbridge, et le travail qu’on a fait pour s’adapter aux restrictions sanitaires qui ont été imposées à Montréal portent ses fruits », a-t-il dit au sujet du travail des judokas canadiens pendant la pandémie de coronavirus.

Quant à savoir ce qui attend Valois-Fortier au cours des prochaines semaines, le principal intéressé est demeuré très évasif en raison de l’incertitude qui plane en Europe.

« Il risque de ne pas y avoir beaucoup de compétitions d’ici Noël. Le calendrier est en constante évolution avec les nouvelles restrictions de voyage en Europe. Il n’y a donc rien de coulé dans le béton, ça évolue au quotidien. Pour le moment, nous allons nous entraîner pendant quelques jours en Europe, et après ça on verra où ça nous mènera », a conclu Valois-Fortier.

Dimanche, le Québécois d’origine égyptienne Shady El Nahas tentera d’étoffer l’impressionnante récolte canadienne dans la catégorie des moins de 100 kg.