(Las Vegas) Comme il l’avait annoncé, en guise de « mise au poing », l’Américain Deontay Wilder a foudroyé le Cubain Luis Ortiz d’un terrible direct du droit, pour s’imposer par K.-O. et conserver son titre WBC des lourds, samedi à Las Vegas.

Dire que le bras droit de Wilder est une arme de destruction massive pour ses adversaires est un doux euphémisme, en témoigne ce 41e K.-O. réussi en 42 succès. Ortiz, qui en avait déjà fait les frais il y a 20 mois au terme d’un combat épique où il avait cédé au 10e round, après avoir fait vaciller l’Américain au 7e, le sait doublement à présent.  

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Luis Ortiz

Et c’est justement au cours de la septième reprise de ce « rematch », somme toute moins emballant que leur première confrontation, que Wilder a décidé d’en finir avec son valeureux adversaire.

Sous les yeux avertis de Mike Tyson et de Floyd Mayweather présents au MGM Grand, il a asséné son poing droit en plein visage sur la seule brèche concédée par le Cubain, jusqu’ici dominateur de l’avis des trois juges qui lui accordaient une confortable avance (59-55, 59-55, 58-56) à mi-combat.

Mais chez les poids lourds, bien plus que dans n’importe quelle autre catégorie, un coup suffit à faire baisser le rideau noir chez l’autre.  

Cris de rage

Un exercice auquel excelle plus que jamais « The Bronze Bomber », qui a aussi pour lui une faculté à encaisser les coups sans broncher, même si au 4e round, après trois crochets du gauche violents de « King Kong », il s’est mis à crier de rage, sûrement contre lui-même et un peu aussi pour montrer qu’il n’avait pas mal.  

« Vous pouvez voir pourquoi aucun autre poids lourd ne veut combattre Ortiz. Il est très habile, il se déplace très bien et sa boxe est très intelligente. J’ai dû le contrôler à certains moments et finalement j’ai trouvé la distance. J’ai vu l’opportunité, je l’ai saisie », a résumé Wilder après le combat.

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Deontay Wilder

« C’est la boxe. J’étais lucide quand je suis tombé. Quand j’ai entendu l’arbitre compter 7, j’ai tenté de me lever, mais manifestement le comptage a été un peu plus rapide que je ne le pensais », a commenté à son tour Ortiz qui pourtant ne savait plus du tout où il habitait, le regard perdu dans le vide dans les instants qui ont suivi sa mise à terre.  

« Mon QI boxe est très élevé et personne ne m’en donne crédit », a ensuite ajouté Wilder, qui avait fait naître quelques doutes à son endroit après sa première victoire face à Ortiz, puis après le nul concédé ensuite, en décembre 2018, au Britannique Tyson Fury, le seul à ce jour à lui avoir résisté.

Et maintenant Fury

Prévu avant même l’issue de cette revanche accordée par Wilder à Ortiz, le deuxième affrontement entre celui qui vient de défendre victorieusement sa ceinture WBC pour la dixième fois et le « Gypsy King » aura lieu le 22 février.  

« Maintenant c’est Fury. Ensuite, je veux l’unification. Je ne veux qu’un champion chez les lourds, Deontay Wilder », a déclaré le boxeur de 34 ans, pour qui la perspective de retrouver le fantasque Britannique - à ne surtout pas sous-estimer pour autant - ne semble être qu’une étape.  

S’il s’impose, Wilder pourra se tourner vers l’Américain Andy Ruiz ou l’Anglais Anthony Joshua, qui eux aussi se retrouvent pour une revanche en décembre en Arabie saoudite. Lors du premier combat, Ruiz avait créé une énorme surprise en battant Joshua pour lui ravir les ceintures WBA, IBF, WBO.  

Pour Luis Ortiz, qui rêvait de devenir à 40 ans le premier boxeur cubain champion du monde des lourds, la fenêtre d’opportunité semble en revanche devoir se refermer avec cette deuxième défaite en 35 combats (31 victoires, 2 nuls).

« Je suis prêt pour n’importe quel combat », a néanmoins assuré le Cubain, qui mériterait sûrement, comme Wilder le répète justement, une autre chance.