(Montréal) David Lemieux en a fait la promesse : il n’aura pas de problème avec son poids à son arrivée chez les 168 livres.

C’est ce qu’il a déclaré lundi, en conférence de presse, en marge du gala dont il assurera la finale, samedi, au Centre Bell, face à l’Ukrainien Maksym Bursak.

Lemieux (40-4, 34 K.-O.) fait le saut chez les super-moyens après avoir connu toutes sortes d’ennuis à ses dernières sorties chez les moyens. En décembre dernier, son combat prévu contre Tureano Jhonson, au Madison Square Garden, a été annulé lorsque le Lavallois a été hospitalisé en raison de problèmes de santé liés à son processus de perte de poids.

Il s’agissait de la troisième fois de sa carrière que Lemieux éprouvait des problèmes avec son poids chez les 160 livres. Camille Estephan, son promoteur, avait alors promis qu’il ne boxerait plus chez les moyens. Son premier combat à 168 livres face à l’Anglais John Ryder, prévu le 4 mai, avait par contre été annulé en raison d’une blessure à la main droite subie à l’entraînement.

Les négociations ont été ardues pour lui trouver un nouvel adversaire par la suite, jusqu’à ce que Bursak (35-5-2, 16 K.-O.) accepte de relever le défi. Il s’agit d’un adversaire coriace. Les cinq défaites de Bursak ont en effet été subies en combat de championnat, dont deux pour des titres mondiaux, face à Hassan N’Dam (chez les moyens) et Gilberto Ramirez.

Le clan Lemieux assure que tout a été mis en œuvre afin qu’aucun incident ne vienne entacher la préparation du combat. D’ailleurs, cela paraît à l’oeil nu : Lemieux semble plus svelte qu’à l’accoutumée à six jours du combat.

« J’aurais suffisamment d’énergie pour 12, 15 rounds, a-t-il fait valoir. C’est du jamais vu : je suis à six livres au-dessus de mon poids, alors qu’habituellement, j’étais à 25 livres de mon poids. »

Contrairement à ce qu’il faisait également chez les 160 livres, Lemieux sera plus léger que les 183 livres qu’il affichait dans le ring par le passé.

« C’est bizarre, mais je suis un Lemieux très en forme. Il y aura moins de gras. J’ai changé beaucoup mes habitudes. C’est fini de couper 20 à 25 livres en quelques jours. »

« Vous voyez : nous sommes à quelques jours du combat et il n’a pas commencé sa déshydratation, a fait remarquer son entraîneur, Marc Ramsay. Il est beaucoup plus heureux et c’est beaucoup plus facile à gérer de mon côté. On a beaucoup de choses à répéter au niveau technique quand on arrive près de ces grands combats. Quand toute l’attention est portée sur le poids, forcément, il nous manque quelque chose. On ne travaillait pas sur les bonnes choses. »

Ramsay assure toutefois qu’il n’a rien perdu au change et que la puissance de Lemieux l’a suivie chez les super-moyens.

« Il fallait s’assurer d’amener tout ce qui faisait le succès de David Lemieux. On parle de sa force de frappe, mais aussi de sa vitesse. C’est quelque chose de développer beaucoup de puissance, mais il va affronter des gars plus gros, capables d’absorber davantage de cette puissance.

« On aurait voulu effectuer ce retour plus rapidement. Mais à quelques jours du combat, on réalise que c’est peut-être une bonne chose. Nous avons eu plus de temps pour faire travailler David contre de plus gros boxeurs à l’entraînement. »

Face à Bursak, il aura l’occasion de faire une entrée en matière « progressive » : avec l’Ukrainien, le clan Lemieux a choisi un boxeur sensiblement du même gabarit, alors que beaucoup des représentants de la division sont beaucoup plus grands et ont, par conséquent, une portée beaucoup plus longue.

« Affronter de grands boxeurs n’a jamais été un problème pour moi, a argué Lemieux. J’ai fait ce que j’avais à faire pour affronter Bursak. C’est un gars qui aime se battre. Ça va donner un bon combat aux partisans. »

C’est la première fois en plus de deux ans et demi que le Centre Bell accueillera un gala de boxe en ses murs. La dernière fois, le 3 juin 2017, Adonis Stevenson avait défendu son titre du World Boxing Council (WBC) des mi-lourds contre l’Américain d’origine polonaise Andrzej Fonfara. Eleider Alvarez avait quant à lui signé une victoire par décision majoritaire face à Jean Pascal pour mettre la main sur le titre Silver du WBC.

Pour l’occasion, Eye of the Tiger Management a préparé une affiche alléchante, alors que trois de ses têtes d’affiche seront en action.

Arslanbek Makhmudov (9-0, 9 K.-O.) tentera de défendre son titre des lourds de la North American Boxing Federation (NABF) face à Samuel Peter (38-8, 31 K.-O.). Juste avant, le Trifluvien Simon Kean (17-1, 16 K.-O.) disputera la ceinture International Silver des lourds du WBC à Siarhei Liakhovich (27-7, 17 K.-O.).

Quatre des 10 combats seront pour des titres mineurs. Outre les combats de Makhmudov et Kean, Kim Clavel (10-0, 9 K.-O.) affrontera Esmeralda Gaona Sagahon (7-3, 0 K.-O.) pour le championnat des mi-mouches de la NABF ; tandis que le jeune boxeur de Québec Lexson Mathieu (7-0, 6 K.-O.) disputera la ceinture NABF junior des super-moyens au Mexicain Rolando Paredes (16-8-2, 11 K.-O.).